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    L'Intendant Sansho
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    Plume231
    Plume231

    3 931 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 août 2010
    Mon premier Mizoguchi, et je sais pas pourquoi je m'attendais à m'ennuyer. Et bien je suis heureux de m'être totalement planté sur ce point. Car "L'Intendant Sansho" est une oeuvre intense, profonde, humaniste mais toujours réaliste pour ne pas dire cruelle, qui s'avère être un film extrêmement dense. Ce qui étonne au premier abord, c'est la maîtrise totale de Kenji Mizoguchi pour sa mise en scène. Chaque cadrage est très judicieusement choisi, chaque mouvement de caméra composé avec un très grand soin et l'interprétation très juste qu'il arrive à tirer de ses comédiens ne peut que forcer l'admiration. L'esthétisme du film est très beau et certaines scènes sont de très grands moments de cinéma. Une oeuvre très émouvante qui fait parfaitement comprendre la haute estime qu'on porte à ce grand cinéaste.
    Acidus
    Acidus

    736 abonnés 3 720 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 novembre 2013
    Kenji Mizoguchi livre, avec "L'Intendant Sansho", une oeuvre intense et poignante dont le propos se veut principalement humaniste. Riche en émotion, ce mélodrame est subjugué par une musique poignante et une photographie somptueuse. Il n'y pas grand chose à repprocher à ce grand film.
    Benjamin A
    Benjamin A

    717 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 mars 2016
    C'est au coeur du Japon du XIème siècle que Kenji Mizoguchi nous immerge avec L'Intendant Sansho, pour y suivre le destin d'une femme mais surtout de ses deux enfants qui vont se retrouver esclave du terrible intendant Sansho.

    C'est en 1954, peu de temps après Contes de la lune vague après la pluie, que L'Intendant Sansho est réalisé, où Mizoguchi met en scène une époque aussi fascinante qu'ambiguë, ainsi que le destin de deux enfants séparés de leur mère qui vont se retrouver sous l'emprise d'un maitre tyrannique. À travers ces deux personnages, et les relations qu'ils auront, notamment avec Sansho, il met en avant la cruauté humaine, l'exploitation de l'homme par l'homme, les humiliations ou encore le contexte d'une époque et notamment la condition des paysans, souvent exploités, avec des classes hautes n'hésitant pas à fermer les yeux, voire à encourager cela.

    Tout cela, Mizoguchi le met en scène avec sobriété, faisant ressortir l'émotion et la dramaturgie des personnages et enjeux, et c'est bien là le plus important. Tout long, il arrive à faire ressentir toute la pertinence et tristesse liée au sort des protagonistes, avec de nombreuses scènes mémorables à l'image du final. Une vraie puissance se dégage de l'atmosphère, à la fois mélodramatique, intense et humaniste mais aussi difficile, où Mizoguchi ne fait aucune concession, pour mieux faire ressortir les sensations et sentiments de la pellicule.

    Il orchestre son oeuvre avec grand brio, avec une forte influence théâtrale qui se ressent à la fois dans la mise en scène mais aussi dans le jeu des acteurs (tous excellents et d'une grande justesse d'ailleurs). Il alterne bien entre les divers personnages, l'histoire et les émotions tandis qu'il dévoile une grande justesse technique, où chaque mouvement de caméra et cadre s'approche de la perfection, provoquant les effets voulus et participant à l'immersion dans cette époque et au plus près des personnages.

    Une oeuvre d'une rare force et puissance, où l'émotion découle des personnages et enjeux dans un cadre aussi passionnant qu'ambigu et bien exploité. Ma deuxième expérience dans le cinéma de Mizoguchi et force est de constater que je ne suis pas près de m'arrêter là !
    Kiwi98
    Kiwi98

    266 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 juin 2015
    Les vertus humaines, probablement le segment phare de la filmographie de Kenji Mizoguchi, grand réalisateur japonais et grand poète du cinéma dont le raffinement des films pourrait donner des vertiges à ses collègues de l’époque. Un univers où le réalisme prend place dans la douceur et la force du contexte, un univers vivant ou la claque visuelle se marie souvent à une réflexion sur la condition humaine.

    Dans « L’intendant Sansho », incontestablement l’une des œuvres majeures du réalisateur, tous ces thèmes de prédilection sont amenés avec une justesse folle et un sens de l’art peu commun qui fait du classique pour le réinventer. Immersif et intense dès son départ, le film se révèle incroyablement construit, alliant la force de son caractère à la pure émotion. « L’intendant Sansho », c’est surtout l’histoire d'une famille, une famille divisée, crucifiée par l’esclavage qui l’emmène dans les tréfonds de l’horreur et du désespoir qui s’incarne à lui seul sur le visage du cruel intendant, mieux vu comme une bête que comme un homme.

    On retrouve également toutes les thématiques chères à Kenji Mizoguchi, la tolérance, le courage, la dignité… « L’intendant Sansho » résonne comme un cri humain dont la subtilité demeure bouleversante et dont la spiritualité reste imparable, donnant à ces choses une réalité, une réalité tragique, forte, terrifiante, barbare, mais dont se dégage une délicatesse des plus belles et des plus triomphantes. Mettant en parallèle la brutalité, la douceur, la dureté et la poésie mais surtout un raffinement des images absolu, majestueux, qui offre une composition saisissante, plan par plan, comme lors de ce suicide au fond des arbres où le reflet de l’eau semble représenter l’autre monde qui attend une jeune femme.

    Dans « L’intendant Sansho », on retrouve les trois facteurs qui font du cinéma de Kenji Mizoguchi une merveille, sa passion pour les images, sa maitrise du récit et sa sensibilité, harmonieuse, féminine. Un film qui a le sang froid !
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 200 abonnés 4 182 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 mars 2017
    En 1954, Mizoguchi est dans sa décennie dorée qui sera malheureusement la dernière de sa riche carrière, le réalisateur mourant en 1956. "L'intendant Sansho" inspiré d'un roman d'Ogai Mori, adapté par le fidèle Yoshikata Yoda associé à Fuji Yahiro est certainement un de ses films les plus sombres au sein d'une œuvre qui l'est déjà majoritairement. Visuellement somptueux, "L'intendant Sansho" nous plonge dans le Japon du XIème siècle quand l'esclavage était encore la règle. Mizoguchi est le cinéaste de la condition féminine et "L'intendant Sansho" qui raconte le parcours d'une famille dévastée après que le père, intendant de la province de Putsu, est contraint à l'exil pour avoir pris le parti des esclaves, laisse de prime abord penser qu'il s'agit de son film le plus masculin du fait que le fils de l'intendant, le jeune Zushio (Yoshiaki Hatanayaga), y joue un rôle central. Or le sort de chacun des quatre membres de la famille (le père, la mère, le fils et la fille) montre que Mizoguchi n'a rien sacrifié des préoccupations qui constituent le cœur de son travail. Le père est certes condamné à l'exil mais celui-ci résulte d'un choix moral de sa part alors que Tamaki, sa femme, jouée par Kinuyo Tanaka finira courtisane sur l'île de Sado, conséquence indirecte de ce choix. Anju, la jeune sœur (Kyoko Kagawa) choisira de se suicider par noyade pour permettre à son frère Zushio de s'enfuir du camp d'esclaves où ils ont atterri suite à la capture de leur mère par des trafiquants. Rien n'y fait, Mizoguchi fait toujours le même constat terrible quelque soit l'époque où il situe ses films. Le sort de la femme japonaise dépend toujours des décisions de l'homme et les actions qu'elle peut entreprendre sont toujours intuitivement guidées par ce dernier. Le libre arbitre lui est donc inconnu. Le style visuel de "L'intendant Sansho" marque une évolution le rapprochant de Kurosawa, sans doute en concordance avec l'époque dont le réalisateur souhaite dépeindre l'aspect chaotique et les mœurs barbares. Autre fait nouveau, le geste sacrificiel qui scande habituellement les films de Mizoguchi n'est pour une fois pas l'apanage de la femme mais aussi celui de l'homme qui par l'intermédiaire de Zushio et de son père montre que les choses ne sont pas univoques. Sans doute Zushio libérant les esclaves après avoir été nommé intendant de la province de Putsu par le premier ministre figure le jeune Mizoguchi qui en 1915 à Köbe prenait part aux "émeutes du riz" et était roué de coups par la police locale. Enfin, comme toujours chez Mizoguchi, le finale somptueux est bouleversant. Après ce film important, le temps étant compté par la maladie, il ne restera plus que cinq films à réaliser pour Mizoguchi.
    Hotinhere
    Hotinhere

    570 abonnés 4 994 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 mai 2021
    "Un homme sans pitié n'est pas humain. Sois dur pour toi-même et généreux pour les autres. Tous sont égaux et ont droit au bonheur".
    Une fable tragique d’une tristesse infinie qui dénonce la cruauté humaine, à travers le destin poignant de deux jeunes enfants séparés de leur mère et devenus esclaves dans le Japon du XIe siècle.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 935 abonnés 12 474 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 août 2021
    L'un des plus beaux films de Kenji Mizoguchi, oeuvre très aboutie d'un point de vue plastique et poètique qui nous arrive par la fin, à savoir la dernière pèriode du cinèaste! Pas besoin d'être japonais pour comprendre toutes les subtilitès de son cinèma! Point de grand mèlodrame au fèminin ou d'èvocation de la prostitution, juste une douleur au-delà de tout, mettant plus particulièrement en avant une communautè des faibles! Une histoire extrêmement rude et difficile à vivre, un dèchirant mèlodrame qui prend aux tripes et qui vous ravage de l'intèrieur, un dèluge de misère, de colère et de pitiè dont il est difficile de sortir indemne! Le plan sèquence s'accorde ici admirablement avec le jeu remarquable des acteurs! Bref, immense film de Mizoguchi qui reçut à juste titre le prestigieux Lion d'argent à la Mostra de Venise! Une fois encore le rèalisateur a pris un sujet qui concordait avec l'opinion de la vie, de la libertè, des combats et des luttes, et de la pensèe humaine! A l'arrivèe, c'est juste bouleversant...
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 187 abonnés 5 190 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 septembre 2019
    Un beau conte tragique tourné dans un dépouillement émouvant.
    Le destin misérable de ces deux enfants dont on a réduit la vie à sa plus ville bassesse.
    C’est triste et profond en même temps.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 2 avril 2016
    À la vue des 20 premières minutes, on pourrait s'attendre avec cet Intendant Sansho à un film froid, mais ce n'est pas le cas. Il ressort de l'oeuvre de Mizoguchi une grande intensité émotionnelle, due à des personnages bien écrits et une histoire déchirante, permettant de vivement dresser une critique des régimes autoritaires. La réalisation est très belle : la composition des plans est sublime. Point négatif par contre : la musique, et surtout les sifflements suraiguës dans celle-ci sont assez insupportables et "tuent" certaines scènes pourtant très fortes. Ça reste un très bon classique japonais.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 16 août 2010
    Une oeuvre belle et éclatante sur l'époque moyenageuse au Japon.
    JeffPage
    JeffPage

    40 abonnés 534 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 mai 2012
    Magnifique film historique traitant de l'esclavage et de la famille.
    Extrêmement bien maîtrise que ce soit au niveau du scénario que de la mise en scène, le film brille par des séquence absolument magnifique visuellement.
    Un chef d'oeuvre du cinéma japonais du maître Mizoguchi.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 26 mai 2013
    Ça doit être la quatrième oeuvre de Kenji Mizoguchi que je visionne, bon certes moins bon que sa bombe tragique "Les Contes de la Lune Vague après la Pluie", mais tout aussi tragique, triste et aussi assez violent et déchirant. Une famille de noble est réduite à l'esclavage, et toute l'humanité est partie, disparue. Le grand frère ce transforme en monstre, et commence à torturer aussi bien mentalement que physiquement ses "collègues". "Sansho Dayu" est une ode moyenâgeuse pour l'humanité, pour l'égalité de l'être humain (le film date de 1954 ce qui parlait pas mal pour l'époque). Par contre je me demande, si ça aurait vraiment pu ce produire, mais cette descente en enfer est sûrement possible. Les acteurs sont criant de réalisme, tout comme la photographie et les paysages superbes! J'étais bluffé! Tout comme la mise en scène, les mouvements de caméra, très moderne pour l'époque (Akira Kurosawa?). Enfin, ce film est un chef-d'oeuvre malheureusement, pas assez connu... Bravo !
    Alolfer
    Alolfer

    134 abonnés 1 171 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 février 2023
    L'un des meilleurs films des années 50, et l'un des meilleurs films de Kenji Mizoguchi ! L'intendant Sansho est une oeuvre magnifique, le thème principal du film est simple spoiler: (esclavage)
    , mais c'est si bien raconté ! Et encore une réalisation si spéciale ! Grand film !
    stans007
    stans007

    25 abonnés 1 322 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 août 2021
    Une photo et une mise en scène impeccables de Kenji Mizoguchi pour ce film tiré d’une légende populaire sur un scénario du fidèle Yoshikata Yoda, sur le thème de l’esclavage. Des scènes mémorables (la chanson « La vie n’est-elle qu’une torture ? », la scène réitérée de la branche coupée), insoutenables (le fer rouge, le tendon) et bouleversantes (noyade de la sœur, retrouvailles finales). En revanche, la fuite du héros sans sa sœur paraît peu vraisemblable. Lion d’argent à Venise en 54 amplement mérité.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 23 avril 2011
    Mizogushi signe ici la fresque épique d'une famille décomposée et soumise à la cruauté des puissants.
    On parle bien ici d'un film de réalisateur, qui vaut moins par son scénario que par l'incroyable force poétique qui ressort de ce drame.
    Toutes les scènes sont travaillées et certaines sont absolument magnifiques, alternant les allégories et les prises de vues formidables, devant lesquelles on se dit: "si seulement c'était en couleur".
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