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cylon86
2 527 abonnés
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5,0
Publiée le 14 avril 2013
John Huston adapte Tennesse Williams mais n'oublie pas d'introduire dans la pièce du dramaturge des thèmes qui lui sont chers. Ainsi, dans cet hôtel paumé au fin fond du Mexique vont se retrouver des personnages égarés, tous plus perdus et seuls les uns que les autres. Du prêtre défroqué pour "fornication" à la propriétaire nymphomane en passant par la vieille fille de quarante ans et la jeune fille qui ne demande qu'à se faire dépuceler, la galerie est pittoresque. Et Huston nous montre qu'au final, tous ces personnages ne sont que des êtres qui ont besoin d'une compagnie, pour ne pas finir seul et misérable. Il parle aussi de l'être humain qui est cruel envers Dieu et nous renvoie une image peu reluisante mais terriblement vraie et au final optimiste. La mise en scène est d'une grande qualité, photographiée avec un superbe noir et blanc. Et si les acteurs se disputaient souvent pendant le tournage, force est de reconnaître que Richard Burton est grandiose en prêtre qui s'accroche à sa croix comme à une bouée de sauvetage (rien que la scène d'introduction où il chasse les fidèles de son église est géniale) face à une Ava Gardner à fleur de peau et une Sue Lyon pleine de sensualité. Mais la plus belle image du film, c'est celle du vieux poète qui ne meurt qu'une fois qu'il a achevé son poème, chose que fera Huston lui-même en terminant son dernier film sous assistance respiratoire avant de se laisser aller une fois le tournage achevé. Magnifique.
Un film magnifique de Huston sur la difficulté d’être un humain. Dans ce Mexique qu’il aimait tant, Huston invite une bande personnages improbables qui sont des égarés de la vie au bord de la dérive comme souvent dans les romans ou pièces de Tennessee Williams. Du prêtre défroqué et alcoolique à la tenancière nymphomane faute d’amour en passant par la bigote lesbienne refoulée, la lolita en mal de dépucelage ou la vieille fille prude voyageant avec son père poète nonagénaire, tous sont en recherche de l'autre. Quelque soit la souffrance que chacun porte en lui il y a toujours du réconfort à trouver dans la compagnie de ses semblables veulent nous dire à l'unisson Huston et Williams. Grands bourlingueurs ils parlent en connaissance de cause. C'est lors d'une nuit orageuse dite la nuit de l'iguane (à qui Burton rendra sa liberté au petit matin) que les destins vont se jouer. Le vieux poète trouvera enfin les rimes qui manquent à son dernier poème pouvant ainsi rendre l'âme et le prêtre attaché sur son hamac trouvera enfin une voie vers la sérénité après une conversation enfiévrée avec la vieille fille devenue orpheline. Sur des destins tragiques et solitaires Huston bâtit un film rempli d'optimisme. Un de ses meilleurs opus.
Deux ans après Freud, passions secrètes, Huston tourne cette adaptation de Tennessee Williams dont on connaît les penchants pour les ressorts psychanalytiques. La preuve est ainsi faite que le metteur en scène a remarquablement saisi les mécanismes freudiens dans cette adaptation remarquable où il jongle avec les symboles tout en s’offrant le plaisir de diriger une sacrée équipe d’acteurs et surtout d’actrices. En pasteur égaré, Burton est remarquable, comme toujours. Sue Lyon est dans la droite ligne de Lolita et Ava Gardner est égale à elle-même. Mais la plus grande performance est à mettre sur le compte de Deborah Kerr, éblouissante de sobriété et de talent. Un film devenu un classique. A voir, bien sûr.
Un homme, trois femmes, une nuit Une ambiance noir et tumultueuse, une plongée passionnante dans les profondeurs de la noirceur humaine, pour un psychodrame de haute gamme et passionnant, dans de magnifiques décors exotiques sous le soleil du Mexique. Les acteurs sont excellents !
C'est du Tennessee William et du bon ! Le scénario est complétement freudien, nous démontrant que quoi qu'on fasse et qu'on dise, c'est le sexe qui domine les rapports entre les êtres humains. Ça aurait pu être lourd, les dialogues étant souvent très littéraires (c'est le seul point faible du film), mais le jeu des acteurs transcende tout : Richard Burton, nonchalant, imprévisible, plein d'humour, Ava Gardner rayonnante de sensualité qui nous explique qu'on peut très bien être nymphomane et aimer son mari (lequel était d'ailleurs consentant), Deborrah Ker, sobre et sublime qui nous raconte une étrange rencontre sexuelle (mais avortée) et Sue Lyon, déchainée. Et n'oublions pas Grayson Hall en lesbienne refoulée et acariâtre. Le film contient aussi une critique de la religion (on détache l'iguane, parce que Dieu n'a pas été foutu de le faire… jolie symbolique) Un régal.
On aurait du interdire à Ava Gardner de faire des films, elle est trop belle ! Non je déconne, ce film est un grand moment de bonheur, d'autant que dans ce film fabuleux, Ava ne se contente pas d'être belle, elle joue divinement !
Sensualité, moiteur, chaleur torride..... La tentation féminine frappe à la porte de ce pasteur. JH filme des pulsions et des réactions épidermiques dans l'opposition permanente et obsédante avec le groupe. Jeu psychanalytique avant tout.
Toutes les adaptations de Tennessee Williams sur grand écran,grand dramaturge psychanalytique s'il en était,me réussissent.Ainsi,"La nuit de l'iguane"(1964),bardé de discours freudiens,passionne de bout en bout,grâce à des dialogues de haute volée,très spirituels.John Huston,hormis pour le cadre mexicain,qui souligne son goût de l'aventure,s'efface derrière un sujet lourd de significations.Un prêtre défroqué et blasphématoire.Une nymphette tentatrice.Une bigote hystérique.Une portraitiste insondable.Une tenancière d'hôtel extravertie et désespérée.Ces 5 personnages vont affronter leur conception de la vie,leur rapport à un Dieu qui leur échappe.Le ton,entre dérision et gravité,est étonnamment moderne pour l'époque.Richard Burton incarne à lui seul la détresse masculine,et l'angoisse de céder au pêché de chair.Les femmes y sont rêveuses et indépendantes,mais également seules et maudites.Si la mise en scène est réduite à sa plus simple expression,et si le film est trop bavard,il donne à réfléchir,et à apprécier d'intenses interprétations,dont celles d'une Ava Gardner rayonnante,sensuelle et lasse,et d'une Deborah Kerr intriguante,à la sobriété destabilisante.Un drame intense.
Un film magistralement mis en scène et interprété avec subtilité et profondeur! Un drame, sur la psychologie et les moeurs de la fin des années 50 aux états Unis! Un grand film!
Un peu théâtral, surtout dans la seconde partie (huis clos dans l’hôtel et bons mots). L’humour à l’anglo-saxonne est par moment un peu forcé, avant de réussir à plonger vraiment dans la dérision et le délire. La tension sexuelle sous-jacente, l’espèce de panique masculine devant les désirs féminins personnifiée par le pasteur déchu, sont les plus intéressants. Le film trouve l’équilibre entre la dérision et la gravité.
Avec « La nuit de L’iguane », John Huston adapte l’œuvre de Tennessee Williams et nous fait suivre Larry Shannon, un pasteur alcoolique converti en guide de voyage organisé après avoir quitté l’église. Alors au Mexique avec un groupe d’Américaines, il doit faire face aux avances de trois femmes, une adolescente, une hôtelière et une artiste tout en se faisant surveiller de près par celle qui « chaperonne » l’adolescente.
John Huston nous emmène dans la chaleur du Mexique suivre une fascinante galerie de personnages qui semblent tous plus égarés les uns que les autres et où se croisent un ex-prêtre alcoolique devenu chauffeur de bus qui va devoir maitriser son boulot mais surtout ses pulsions, une jeune nymphette encore mineure qui n’écoute qu’elle-même et va se rapprocher du prêtre. Elle est elle-même chaperonné (et surprotégé) par une femme frustré, hystérique et qui n’aura pas de repos tant qu’elle n’aura pas définitivement mis à terre Shannon. Et Shannon va aussi devoir faire face à deux autres femmes, la patronne de l’hôtel où ils atterriront, une femme libérée ainsi qu’une artiste spirituelle, cliente dans l’hôtel. A travers ces cinq personnages, ce sont différentes visions de la vie que Huston met en scène.
L’écriture est de qualités, que ce soit pour les personnages, ainsi que pour le déroulement puis dénouement et les dialogues qui sonnent toujours justes. Entre non-dits, passés douloureux, pulsions, refoulement, vapeurs d’alcool, le sexe dans les rapports humains ou encore les tentations, Huston aborde plusieurs thèmes avec intelligence. Il rend son récit intense et passionnant. La photographie en noir et blanc est superbe.
« La nuit de l’Iguane » bénéficie aussi d’excellentes interprétations. Dans le rôle principal, Richard Burton montre une fois de plus toutes l’étendus de son talent et face à lui, Sue « Lolita » Lyon, Deborah Kerr et Ava Gardner (très sensuelle) rentrent à merveille dans la peau de leur personnage.
Un pasteur défroqué (Richard Burton), devenu guide touristique au Mexique, est balloté entre plusieurs femmes. Huston installe le décor de la pièce de Tennessee Williams dans un hôtel au bord de la mer, l’agrémentant d’une première partie se déroulant lors du voyage qui y conduit. Le texte est travaillé, symbolique, profond, mais il manque de naturel. Trop souvent il recherche l’effet plus que la fluidité, son côté mélodramatique est gênant, les situations sont parfois convenues, et le message véhiculé est simpliste. La galerie de personnages a une suffisante variété, chacun est crédible, les rapports entre eux sonnent vrais. Conscient des difficultés de transposition, Huston s’efforce de pimenter l’œuvre par quelques scènes plus dynamique, plus propres média qu’il utilise. Néanmoins cela a ses limites, et comme il s’interdit de jouer de la beauté des décors, ou de par trop s’éloigner de l’esprit du texte, le film reste trop statique, trop alangui. Malgré un tournage semble-t-il difficile, les acteurs font corps avec leurs personnages, leur jeu n’est pas excessif, et ils s’efforcent de donner un peu de spontanéité à un texte très, ou même trop littéraire. Ava Gardner et Deborah Kerr sont particulièrement remarquables. On peut être plus ou moins accroché par cette œuvre soignée, selon qu’on y voit une peinture juste des problématiques humaines, ou une construction artificielle qui se préoccupe plus d’être brillante que d’entraîner le spectateur à sa suite.
Que l'on aime ou pas cette histoire écrite par Tennessee Williams, force est de constater que cette adaptation possède une mise en scène très raffinée signée John Huston et une distribution de très grande qualité. Difficile en effet de ne pas être conquis par les performances de Sue Lyon qui interprète avec talent l'adolescente nymphomane, de Richard Burton qui est parfait dans le rôle d'un pasteur défroqué, ou encore d'une Ava Gardner qui n'a sans doute jamais été aussi sensuelle. Une oeuvre controversée certes, mais que j'ai personnellement beaucoup apprécier, d'autant qu'elle possède une très belle photographie et des costumes très bien conçus.
L'emballage est là, cependant il est réellement difficile de croire en cette histoire de prêtre défroqué attiré par la beauté d'une jeune fille. Pourtant les numéros d'acteurs sont là,mais les dialogues sont peu crédibles tout comme les actions. L'image est belle,mais la mise en scène est trop fabriqué,c'est le manque de naturel qui pêche dans ce film.
Drame adapté de Tennessee Williams (j'adore ce dramaturge), mais par rapport aux autres oeuvres ici il y a des éléments du registre comique (du moins dans la première moitié). La réalisation est classique mais le rendu du noir et blanc est parfait. Ava Gardner ébloui le film de sa nonchalance et les autres acteurs sont pas mal également.