"Mank" de David Fincher faisait partie des projets de l'année que j'attendais le plus depuis Once Upon A Time in Hollywood. Et je dois dire ne pas avoir était déçu une seconde de la part du long-métrage, et de son réalisateur. Dont, je ne suis pourtant pas friand de ses films.
Tout comme l'avais fait la série "Feud", et les films "Neverland" et "Dans l'ombre de Mary" avant lui : Mank compte les coulisses d'une oeuvre cinématographique devenu culte (que je n'ai pas encore vu) : Citizen Kane. Par le prisme de la relation entre le metteur en scène Orson Welles (jouée par Tom Burke) et son scénariste : Herman Manckievicz (Gary Oldman primé aux Oscars, il y a trois ans déjà). Cela nous promettait donc une histoire un peu dans la veine que celle que nous avions pu voir entre PL Travers et Walt Disney chez John Lee Hancock, en 2013. Mais il n'en ai rien.
Bien sûr, le long-métrage aborde cet aspect, mais il reflète seulement le file conducteur de toute une évocation d'un Hollywood des années 30 et d'une mentalité, qui au fond ressemble assez à la nôtre, aujourd'hui. Mais aussi d'un portrait d'un homme plein de contradiction. Qui nous émeut, nous fait rire autant qu'il nous exaspère et que l'on déteste. C'est là que le scénariste défunt Jack Fincher a fait un travail remarquable. Je n'ai vu depuis longtemps autant de nuance dans un personnage depuis longtemps. De plus Gary Oldman l'interprète de façon formidable sans maquillage ni artifice. Et j'ai était très étonné par son jeu, oubliant complètement l'acteur qu'on m'avait vanté, et que je n'avais jamais vu joué. Il est fort à parier que même si il ne gagne pas une deuxième statuette, ce rôle lui apportera une nouvelle nominations aux prochains Oscars.
Qui dit évocation du vieil Hollywood, veut dire aussi, mise en avant des actrices et des femmes de l'époque souvent méconnue. Et là, aussi le duo Fincher fait la part belle à la gente féminine. Bien sûr, il y a Amanda Seyfried qui est admirable dans son rôle de Marion Davies dans sa transformation et dans son jeu. De précédents films tel que Les Misérables, Mamma Mia 1 & 2 nous prouvaient que c'était une actrice très prometteuse, mais ici elle s'épanouie d'une manière déconcertante. Pleine de naturelle, et de charme. Elle respire l'authenticité de son personnage qui étonnamment n'est ni cliché ni trop enjolivé, car peux le savent mais Marion Davies étaient un peu vu comme la Marylin Monroe des 30's.
Il y a aussi Lily Collins (que vous avez pu appercevoir dans Tolkien, Blanche-Neige, L'Exception à la règle...) qui a un rôle sympathique bien qu'il fasse un peu tapisserie et manque de consistance. Mais sa performance arrive à compenser cela. Cependant celle qui m'a bluffer c'est Tuppence Middleton (que vous avez pu croiser dans la mini-série Guerre et Paix, et la suite cinématographique Downton Abbey). Son personnage féminin est peut-être le plus travaillé, et le jeu de la jeune femme est très nuancer, juste, elle est formidable. J'espère que les prochaines récompenses la feront remarquer et qu'elle sera mise en avant, même si je pense qu'il préférerons Amanda, mais sa performance mérite d'être saluée, et on espère la retrouver.
"Mank" reste aussi un film très intéressant et captivant dans sa conception. En effet, peut-être dans le but de coller à l'image que son père avait du script : le réalisateur David Fincher a fait le choix de tourner le film entièrement en noir et blanc à la manière des films d'autrefois (Roma, Patries, The Artist, Cold War et Frantz ne sont jamais loin). Ce qui pourrait rebuter, mais on rentre très facilement dans l'ambiance et il y a même en cela quelque choses de captivant. C'est à la fois kitsch et terriblement moderne. La photographie et les jeux de lumières sont très assez incroyable. Les décors, costumes aussi. La musique à quelque chose d'assez vieux, mais est vraiment belle, et reflète bien la personnalité du film.
Enfin "Mank" qui aborde la question de l'héritage qu'un homme laisse à sa Terre et à son art, peut-être vu aussi comme un hommage du réalisateur à son père défunt : le scénariste Jack Fincher. Ce qui forcement est très touchant et renforce un peu plus le propos du film. Pour résumer : "Mank" est un chef d'œuvre né, une grande œuvre cinématographique qui va ravir les dingues cinéphiles, et captiver les philosophes mais aussi un peu le public. Les portraits et la réalisation sont très bien penser, il est faut à parier que ce dernier représente un fort concurrent aux prochains Oscars. Une très belle surprise de la part du réalisateur et de Netflix qui donne follement envie de retourner dans nos salles de cinéma, tant chéries avant.