Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Benoit (BENZINEMAG / HOP BLOG)
18 abonnés
103 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 24 janvier 2024
A travers ce film, Kilian Riedhof dresse le portrait d’une femme complexe qui va passer du statut de victime à celui de bourreau en quelques mois. Une femme qui, pour sauver la peau de ses parents et la sienne, n’a pas hésité à trahir des proches, des connaissances, et qui finira par envoyer à la mort entre 600 et 3000 Juifs, mais qui gardera jusqu’à son suicide, à l’âge de 72 ans, un profond sentiment de culpabilité.
C’est l’actrice allemande Paula Beer – révélée, on s’en souvient, dans le très beau film de François Ozon, Frantz – qui interprète le personnage de Stella. Elle traverse tout le film avec une présence incroyable, avec un mélange de charisme et de solidité, mais aussi de faiblesse, laissant au spectateur le soin d’imaginer ce qu’il aurait fait, lui, dans de telles circonstances.
Evitant toute forme de romantisme facile, de jugement moral sous quelque forme que ce soit, et avec un montage nerveux et juste ce qu’il faut d’effets de mise en scène pour rendre le film captivant de bout en bout, Kilian Riedhof réussit là une solide biopic racontant le destin de cette femme aussi fascinante que détestable.
Un film très étonnant, qui ne laisse pas indifférent : le mélange baroque de « New York New York », « Lacombe Lucien », et du dernier métro, un Biopic de deux heures sur la vie de Stella Goldschlag, jeune chanteuse de jazz à Berlin, en 1940, blonde et belle comme le jour, juive, et aimant la vie et la jouissance, au point pour survivre de dénoncer son entourage à la Gestapo. Jugée, et condamnés après la guerre, elle se suicidera 50 ans après. L'actrice principale, Paula Beer, omniprésente dans le film, est exceptionnelle par sa beauté, comme par son jeu, On pense à Faye Dunaway dans "L'arrangement". La mise en scène saccadée et les décors Hollywoodiens, ce destin d'une noirceur effroyable sous les paillettes, font de ce film un fort moment de cinéma. Le scénario est très fortement inspiré du livre "Stella" du journaliste américain Peter Wyden qui a connu Stella Goldschlag à Berlin avant d'émigrer aux USA en 1937. On peut trouver un résumé (en anglais) de son livre, paru en 1993 ici https://marcuse.faculty.history.ucsb.edu/classes/33d/projects/jewishlife/JewishStellaDiana.htm Un personnage important du film, L'artiste graveur et faussaire génial Cioma Schönhaus, qui a réussir à s'enfuir en Suisse en 1943, a publié ses mémoires "The Forger: An Extraordinary Story of Survival in Wartime Berlin" en 2008.
Stella est une jeune femme insouciante qui rêve de chanter à Broadway avec la bande d’amis qui l’entourent. Mais, le nazisme et la Seconde Guerre mondiale brisent la vie de cette jeune juive berlinoise. Arrêtée en 1943 par la Gestapo, elle est soumise à un terrible chantage : dénoncer ses amis ou bien être déportée avec ses parents à Auschwitz.
"Stella" s’inspire d’une histoire vraie et méconnue. Pourtant, à bien y réfléchir, il était logique que, pour traquer les derniers Juifs qui se terraient en Allemagne, la Gestapo utilisât des Juifs préalablement retournés en leur faisant miroiter, pour eux et pour les leurs, un sauf-conduit inaccessible à leurs coreligionnaires.
Stella Godschlag est à la fois victime et coupable : victime des Nazis qui la traquent, l’arrêtent, la torturent et lui soumettent ce marché diabolique et coupable d’avoir accepté ce pacte faustien et avoir troqué son salut et celui de ses parents contre la vie de plusieurs centaines sinon milliers de Juifs.
Un tel sujet aurait pu faire un film passionnant. Mais bizarrement, rien n’y fonctionne. Ce n’est pas la faute de Paula Beer ("Frantz", "Transit", Ours d’argent de la meilleure actrice en 2020 pour "Ondine", "Le Ciel rouge"….) qui paie vaillamment de sa personne et porte le film sur ses – charmantes – épaules. Elle réussit à la perfection à rendre crédible son personnage, mélange de frivolité juvénile, de courage et d’aveuglement. Elle aurait pu facilement verser dans deux défauts symétriques : en faire une victime pathétique ou un monstre répugnant. Elle lui conserve au contraire une ambiguïté qui en fait l’humanité et qui pose au spectateur une question sacrément dérangeante : qu’aurions-nous fait à sa place ?
Mais cette interprétation impressionnante est hélas la seule qualité d’un film qui n’en compte guère d’autres. Sa reconstitution du Berlin des années 40 est trop appliquée, sa caméra trop épileptique, son scénario trop haché, qui aurait mieux convenu au tempo d’une mini-série qu’à celui d’un film, durât-il près de deux heures.
Un peu déçu par un film dont j'attendais davantage. Les reconstitutions historiques ne sont pas à la hauteur avec un aspect visuel "tourné en studio". L'histoire nous met rapidement de côté - une artiste juive trahit les siens pour pouvoir exercer son métier de chanteuse. On se demande surtout pourquoi elle met une telle énergie à aller au delà de ce que lui demande la gestapo.
Le film ne fournit aucune explication et nous laisse au final un peu pantois....
La divine surprise de Janvier. Elle nous vient d'Allemagne et nous transporte dans le Berlin du régime nazi où les juifs portent l'étoile, travaillent comme des esclaves et sont peu à peu dirigés vers les camps de la mort. Le réalisateur y campe une jeune fille pleine de vie et qui compte bien réaliser ses rêves malgré ses origines juives. Pour ce faire, elle profite de sa blondeur et de ses yeux bleus. Plus le film progresse, plus la menace se rapproche et elle en vient à dénoncer les siens. On constate une fois de plus que, placé dans des situations extrêmes, l'être humain peut s'avilir. On admire la sobriété de la réalisation et l'interprétation de l'actrice qui crève l'écran.
Film violent, pénible à regarder, limite gore. Caméra à l'épaule "cache misère" toujours en mouvement . Le sujet pouvait être intéressant,c'est lourdingue et raté.
Ce film montre la fragilité de tout être humain. Malgré toute l'amitié, tous les liens communautaires qui nous rattachent aux autres, on peut finir par trahir lorsqu'il n'y a pas d'autre issue. Certaines scènes sont violentes, mais sans aucun voyeurisme. On n'est pas non plus dans un "film d'époque" auto-complaisant. Un très beau film qui nous interroge et nous fait comprendre que les "moi, jamais" n'ont finalement guère de sens.
Quelle manière de filmer! On se croirait dans une série france télé de la fin des années 90! Ellipses permanentes, incohérences. Seule Paula Beer est top
Très intéressant film de Kilian Riedhof inspiré , malheureusement d'une Histoire réelle ! Ce Fait-Divers est évidemment beaucoup plus connu outre-Rhin qu’en France et Paula Beer interprète de façon habitée son rôle de ce personnage très ambiguë . Tantôt fiévreuse, tantôt glaçante, elle vampirise l’écran de la première à la dernière image !
Pour moi, ce film est à voir pour deux raisons : son sujet, vraiment à part, et la performance de l'actrice principale, Paula Beer.
J'ai vu beaucoup de films ayant pour cadre la Seconde Guerre mondiale (et j'ai lu pas mal de bouquins sur le sujet), mais je ne connaissais pas l'histoire de cette jeune chanteuse juive allemande, qui a échappé à la déportation spoiler: au prix de certaines compromissions (qui lui ont valu deux procès après guerre) .
Je suis allé le voir sans en avoir beaucoup lu sur l'intrigue, pour ne pas perdre le plaisir de la découverte. Je conseille d'en faire autant, si l'on est amateur d'histoires se déroulant dans les années 1930-1940.
Le film est fort par ce qu'il dit du fonctionnement d'un régime totalitaire et des pressions qui s'exercent sur la population. Chez les juifs comme les non-juifs, il y a du courage, de l'attentisme et de la lâcheté. Le scénario est assez subtil, même si la mise en scène est parfois un peu trop clinquante à mon goût.
Et puis il y a Paula Beer, rayonnante en talentueuse chanteuse, fragile en travailleuse forcée qui essaie de continuer à espérer en la vie, amoureuse (réelle ou simulatrice)... odieuse en femme égoïste prête à (presque) tout pour survivre.
Une impression d'un certain manque même si le film est prenant grâce à son actrice principale. Sans doute parce que le film reste assez traditionnel dans sa conception, et un peu superficiel dans l'étude des caractères alors que le drame est infiniment absolu.
Victime et coupable (dans ce sens-là), tels sont les deux maîtres-mots de ce scénario. Un drame, le mot est faible. Un morceau d’histoire de l’Allemagne. Comme ce n’est pas chez nous, ça aide sans doute à ne rester que spectateur et garder une distance. A ranger parmi les films historiques à dessein moins lisses que ce que voudrait le combat du bien ou du juste et du mal. Ça pose des questions. Elles ne sont pas que pour l’Allemagne et pour ses années noires.