Selon Tarek Boudali, l’idée de base du film, c’est la question que tout le monde s’est posée à un moment ou un autre : que ferais-je s’il me restait trente jours à vivre ? "Je voulais tirer de la réponse une comédie, avec comme détonateur comique le fait que le personnage condamné se rend compte qu’il n’est plus condamné… Or, entre temps, il fallait qu’il fasse des trucs de fou, n’ayant plus rien à perdre, et qu’il soit impossible pour lui de stopper l’engrenage. Et le métier où on prend beaucoup de risques, c’est évidemment policier. À partir de là, le film d’action s’est naturellement collé à la comédie."
Tarek Boudali a préparé son rôle en passant du temps avec la police ; il a notamment suivi un service de jour et un autre de nuit avec la brigade anti-criminalité (BAC). "C’est peu, mais ça laisse le temps de voir comment ça se passe… et de vivre des trucs ! De jour, le chef me fait remarquer deux pickpockets. Comment le sait-il ? À cause de leur démarche, leur positionnement, leur attitude, leurs regards… Et il décide de les filer à pied. Avec moi. Je trouve ça cool. J’observe leur manège, on reste à distance… et d’un coup, un passant m’arrête pour me demander un selfie. Comme je ne peux pas expliquer ce que je fais, j’accepte. Le passant donne son portable au policier, qui est évidemment en civil, pour qu’il prenne la photo ! Pendant ce temps, les suspects sont partis et se sont engouffrés dans le métro."
Pour les besoins du film, Tarek Boudali s'est immergé avec une équipe de la BAC, patrouillant pendant des heures dans le XVIIème arrondissement de Paris, notamment de nuit. Le réalisateur raconte une anecdote à ce sujet : "On est deux voitures et une moto. Les voitures sont banalisées façon Uber : un policier au volant, personne sur le siège passager avant, et deux autres derrière. Une policière fait remarquer une Twingo suspecte avec trois personnes à l’intérieur. Une heure plus tard, la Twingo repasse. Il est 3h du matin. C’est louche. Le chef de la BAC décide de les suivre. Les passagers de la Twingo s’arrêtent et descendent faire pipi. Ils remontent. Cinq minutes après, ils s’arrêtent à nouveau. Et descendent encore faire pipi. Le policier me l’annonce : ils vont voler une voiture. Ils font mine de pisser et repèrent une bagnole à voler. Ils repartent et s’arrêtent cette fois près d’une boîte de nuit. Je vous la fais brève : l’un des trois chope une voiture, et le chef de la BAC se lance à sa poursuite… avec moi à l’arrière ! 150 km/h en ville ! Au bout d’un moment, il a arrêté car ça devenait trop dangereux. D’autant que les deux autres avaient été arrêtés. Au commissariat, l’un des deux dit me connaitre. Il ne m’a pas reconnu : il me connait ! Et effectivement, c’était le pote d’un cousin !"
En bon amateur de sensations fortes, Tarek Boudali a décidé de faire toutes ses cascades lui-même. "Je n’ai aucune doublure. Le tout premier jour de tournage, je suis passé à travers la planche d’une hauteur de 5 mètres pour la séquence du début. À partir de là, l’équipe savait dans quoi on s’embarquait." La scène "numéro de funambule", a également été tourné dans de vrais décors et pas sur fond vert. "Je suis vraiment monté sur cette planche entre deux immeubles ! Je voulais tout faire pour de vrai. J’ai dû batailler avec la production, mais au bout du compte, c’est passé. Et à la fin du tournage, j’ai remercié le courtier qui m’a assuré !"
Pour la scène de course-poursuite à moto, Tarek Boudali a passé son permis moto deux mois avant le tournage ! "Ce ne sont pas les cascades qui étaient le plus dur, mais la météo. La plupart des séquences où je suis en cape et torse nu ont été tournées entre Novembre et Décembre, souvent la nuit par -2° ! Quand je slalome en moto à 90 km/heure, sans casque ni protection, il faisait un froid de gueux et il s’est même mis à pleuvoir… Si je me loupais, je mourais !"
Tarek Boudali a été blessé une fois pendant le tournage lors d’une scène dite facile. "C'est de ma faute, en plus ! Quand je saute du fauteuil et je m’étale sur le bureau. Le responsable cascades m’a demandé de mettre mes protections, mais on était dans le speed et je ne voyais pas le danger. Et je me suis fait mal. La traversée de la vitre, également : j’ai été stoppé net par la façade extérieure, et je me suis fait un gros hématome à la cuisse."
Pour camper Le Rat, le grand méchant du film, Tarek Boudali a pensé à José Garcia. Le metteur en scène lui a donc proposé le rôle en lui envoyant son scénario. "Quelques jours après, j’ai un numéro que je ne connais pas qui s’affiche sur mon téléphone. Message de José : « Je viens de lire. Tu viens d’écrire une comédie d’anthologie ! ». J’en avais des frissons. On prend rendez-vous. Rien que rencontrer un mec comme lui, c’était un rêve de gosse. Mais là en plus, quand on se voit pour discuter, il me parle du film comme si c’était acté pour le rôle. Il le voulait et travaillait déjà le personnage. C’est un bosseur ! Et un bosseur qui cogite beaucoup ! Il est littéralement absorbé. J’ai trouvé ça tellement flatteur qu’un artiste de cette trempe écoute un novice comme moi ! Il m’a fait des propositions physiques que j’ai évidemment acceptées : le nez un peu cassé, les oreilles usées, la coiffure, le look. Avant le tournage, il s’est entraîné deux heures par jour pour s’assécher, et sur le plateau il avait une heure de maquillage à chaque fois pour se faire la tête de Connor McGregor, le champion de MMA."
L'équipe du film est vraiment allée tourner à Las Vegas pour les besoins d'une séquence. "Ce n’est pas du décor et des transparences ! C’est pour de vrai ! On est allé sur place quatre jours : deux pour la prépa, deux pour le tournage. Quel kiff ! Quand on tournait sur le strip, je suis dans la voiture, escorté par trois bagnoles de police qui bloquaient la circulation pour moi ! J’étais comme un gosse, à vivre un film dans mon film !", s'enthousiasme Tarek Boudali.
Les célèbres youtubeurs McFly et Carlito apparaissent dans 30 jours max… de dos ! Tarek Boudali explique le pourquoi du comment en donnant un indice : "Ils sont habillés de la même façon que quand on est allés les voir avec Philippe Lacheau sur leur chaîne Youtube il y a un an. On avait fait une battle « Vérités-mensonges ». S’ils gagnaient, je leur donnais un rôle. S’ils perdaient, ils devaient faire de la figuration dans mon film, mais de dos. Et habillés à l’identique que dans leur émission afin que leurs fans les reconnaissent." À noter que le rappeur Rim'K fait aussi un caméo dans le film.