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    L'Origine Du Monde
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "L'Origine Du Monde" et de son tournage !

    Origine du projet

    Laurent Lafitte a découvert la pièce de théâtre du même nom de Sébastien Thiéry en 2013. S'il a beaucoup rigolé pendant la représentation, il a ensuite perçu un deuxième niveau de lecture, plus grave, centré sur des questions comme le poids du secret dans la famille et la manière de s'émanciper quand on a grandi dans le mensonge… Celui qui réalise son premier film explique :

    "Ces thèmes me touchent intimement. Cette histoire m’a tellement habité, j’ai tellement rêvé autour que je n’avais pas envie d’écrire autre chose pour mon premier film. J’ai proposé à Sébastien Thiéry d’acheter les droits, il a accepté, puis je suis passé à autre chose pendant presque deux ans car je travaillais beaucoup et je n’avais pas le temps de me pencher sur l’adaptation. En fait, le film mûrissait tranquillement dans ma tête : quand je me suis mis à écrire, tout est allé très vite."

    Travail d'adaptation

    Laurent Lafitte a gardé des pans entiers de la pièce en les allégeant, comme le théâtre est plus bavard que le cinéma. Le cinéaste précise : "De plus, je tenais à m’éloigner au maximum des mots d’auteur. Au cinéma, la « réplique drôle » me fait moins rire qu’une situation. J’ai aussi ajouté toute la première partie. Alors que la pièce commence quand le cœur de Jean-Louis s’arrête de battre, je souhaitais installer un peu sa vie avant. Et en général pour sortir de la pièce, j’ai écrit des séquences en extérieur, chez la mère, la photocopieuse, les cauchemars, et des flashback… J’ai également voulu que sa femme soit plus présente."

    Tournage à Paris en juin-juillet 2019

    Le tournage de L'Origine du monde a commencé le 3 juin 2019 pour une durée de 8 semaines à Paris et en banlieue parisienne.

    Aspect social développé

    Pour son film, Laurent Lafitte a développé l’aspect social qui était sous-jacent dans la pièce. Il a notamment fait en sorte que Jean-Louis soit un personnage qui a coupé avec ses origines et qui a essayé de s’en sortir par la réussite. D’où le choix de ces plans, au début du long métrage, sur tous les objets déco de son appartement. Il confie :

    "La lampe design que tout le monde veut, le tapis berbère, le canapé Caravane, la montre Cartier, les bougies Diptyque : comme s’il avait coché toutes les cases ! Pour le décorum, il a tout bon, mais apparemment ça ne marche pas : il s’emmerde, sa femme s’emmerde, entourés de belles choses. La mère de Jean-Louis a une appréhension du milieu bourgeois et le résultat, inconscient, chez le fils est de tout faire pour le devenir. C’est pourquoi j’ai transformé le marabout africain de la pièce en une holistic life coach à 500 euros la séance."

    Un drame rigolo

    Laurent Lafitte voulait faire un drame qui fasse rire. Il développe : "Même si les scènes comiques ont été pensées pour que le rire soit le plus efficace possible, elles sont toujours plus fortes avec un point de départ dramatique. C’est un peu une règle de base : un cancer de la gorge provoque davantage de situations comiques qu’une angine. J’ai essayé de toujours faire attention à baisser le curseur : dès que je sentais la comédie un peu trop présente, que ce soit dans l’écriture, dans la mise en scène et surtout dans le jeu des acteurs, je la faisais « redescendre »… Je cherchais le premier degré absolu : un comédien doit jouer les situations comiques sans chercher à être « drôle ». Ne jamais prendre en charge la comédie, laisser cela aux situations et les pousser le plus possible : ils deviennent tous fous à la fin, violents."

    Mise en scène

    Le réalisateur a voulu éviter de rajouter trop d'extérieurs et de trop faire bouger la caméra. Il a souhaité assumer la théâtralité du projet et l'amener vers une réalité de cinéma, avec des cadres fixes. Il raconte : "Un peu comme au théâtre finalement mais avec les armes du cinéma : le 360° et pouvoir imposer un détail par le gros plan. J'adore aussi le plan-séquence très cinématographique et pourtant totalement théâtral. Au fur et à mesure des révélations du film, la caméra devient de plus en plus mobile, et on finit à l’épaule. J’espère avoir trouvé un équilibre, car je n'aime pas quand un élément prend le dessus sur les autres : quand on voit trop le jeu des acteurs, ou trop la direction artistique, ou qu'on sent trop la caméra."

    Laurent Lafitte voulait jouer Michel !

    Lorsque le projet en était à ses débuts, Laurent Lafitte a envisagé de jouer Michel, le personnage incarné par Vincent Macaigne. Il explique pourquoi il a finalement renoncé : "D’abord, j’ai eu le réflexe de l’acteur : quel est le personnage le plus drôle ? C’est Michel, donc je vais jouer Michel ! Mais la force comique du film repose tellement sur ses scènes que je prenais un trop gros risque en étant des deux côtés de la caméra. J’aurais fait un Michel très différent, et nettement moins drôle que celui de Vincent Macaigne. J’ai vite laissé tomber cette idée et j’ai choisi d’être le clown blanc. De plus, par rapport à ce qui me touche intimement dans le film, il était logique que je joue Jean-Louis."

    Cannes 2020

    Le film a fait partie de la Sélection Officielle Cannes 2020. "Le comité le plus pointu, le plus cinéphile de la planète a considéré le film digne de Cannes ! Mais quelle frustration de ne pas avoir pu le montrer en vrai dans la grande salle du Palais des festivals dont l’histoire est pleine de réactions houleuses face aux films un peu… déviants !", confie Laurent Lafitte.

    Vincent Macaigne comme vous ne l'avez jamais vu !

    Laurent Lafitte a voulu montrer Vincent Macaigne comme il n’a jamais été vu à l’écran, en faisant du personnage de Michel un aristocrate un peu désargenté. Le metteur en scène l'a imaginé rasé de près, avec un jean 501 droit, des mocassins Weston bordeaux un peu usés, une veste Barbour trop grande et une chevalière au blason tournée vers l’intérieur ! "C’était très amusant de réfléchir aux détails. Je ne lui ai pas demandé de grossir mais il l’a fait instinctivement pour le rôle, c’était parfait", se rappelle Lafitte.

    Hélène Vincent et son personnage

    Le personnage d'Hélène Vincent, "une mère mortifère, dangereuse et folle", a dû être vieilli sans que cela ne fasse trop artificiel : "La rendre fragile et vulnérable pour qu’on la plaigne de ce qu’ils lui faisaient subir. C’était difficile car Hélène a une force et une énergie incroyables. Je n’oublierai pas notre fou rire quand elle lui a inventé un petit claudiquement lié un problème de hanche", se souvient Laffite. L'actrice explique quant à elle : "Grâce à Laurent et sa vision très précise du costume, de la perruque, du maquillage, soudain, je l’ai vue, cette femme. Prendre un rôle par l’extérieur et par l’expression corporelle m’a rappelé mes débuts avec Patrice Chéreau et avec JeanPierre Vincent : c’est un espace de jouissance de jeu dans lequel je n’ai pas peur d’aller."

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