Thor : Le Viking, l’Amour et l’Eclair Mou
Quand tu t’attends à voir un viking balancer des marteaux et qu’on te sert une bromance avec un bout de métal enchanté, ça pique. Thor: Love and Thunder commence avec un dieu nordique en pleine crise existentielle façon ado sur Facebook, prêt à citer Paulo Coelho entre deux séances de méditation cosmique. Mais là où on aurait pu avoir un "Braveheart" de l’espace, on se tape un camping-car de l’amour avec plus de vannes que de coups de marteau.
Taika, on t’aime bien, mais tu peux arrêter de tout transformer en colonie de vacances ? Certes, le décor est sublime, entre Omnipotence City qui brille plus qu’un sapin de Noël et le monde lugubre de Gorr qui ferait passer Mordor pour Disneyland. Mais les blagues pipi-caca et les chèvres hurlantes, c’est bon pour un épisode de Rick et Morty, pas pour Thor en mode berserker.
Christian Bale en méchant cadavérique, c’était censé envoyer du lourd, non ? Ben non. Entre deux pleurnicheries sur son tragique passé, le Boucher des Dieux est réduit à jouer les intermittents du spectacle. Quelques scènes frappent juste (ce look de spectre gothique, quand même), mais il finit par ressembler à un stagiaire qui essaie trop fort de faire peur à la cantine.
Ah, Jane Foster. Revoilà Natalie Portman avec un Mjolnir reconstitué et un costume qui brille. Leur love story aurait pu être épique. Résultat : des dialogues dignes d’une telenovela et des regards gênants qui sentent la redite. À force de vouloir injecter de la romance, le film se noie dans des scènes plus plates qu’un Ragnarök sans fin du monde.
Waititi a cru que rajouter une armée de gamins dans l’intrigue, c’était une bonne idée. Spoiler : non. Ça vire au concours de mièvrerie Disney, entre les gosses qui se prennent pour des guerriers vikings et des scènes d’action dignes d’un spectacle de fin d’année. Sérieusement, Thor, t’étais pas censé être un dieu badass ?
Avec Love and Thunder, Thor devient un peu comme ce pote relou qui veut toujours faire des blagues même quand l’ambiance est au sérieux. C’est pas mauvais, mais c’est pas non plus l’épopée qu’on attendait. Thor aurait mérité mieux qu’un Mamma Mia! cosmique entre deux éclairs. Peut-être est-il temps de le laisser souffler un peu (et nous aussi).
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