Cas de figure très rare : devant l’océan de critiques et la déculottée publique que ‘Shanghaï fortress’ s’est ramassé au box-office chinois, toute l’équipe du film et même l’écrivain du roman à l’origine du film se sont tous répandu en plates excuses auprès du public chinois. On peut toujours rêver mais c’est un peu comme si Michael Bay s’excusait pour l’ensemble de sa carrière. Pourtant, ce n’est pas comme si le blockbusters chinois était ordinairement de bonne qualité : disons qu’il est généralement du niveau des bouses friquées qui sortent des pires usines à franchises d’Hollywood, la barrière culturelle en plus. ‘Shanghaï fortress’, en gros, c’est ‘Independance’ day à la sauce chinoise, aussi bas-de-plafond, avide de phrases ronflantes (et de métaphores confucianistes) et d’un patriotisme sans nuance, que l’était le modèle réalisé par Roland Emmerich, mais avec des effets numériques mal maîtrisés, qui donnent à l’ensemble les allures d’une cinématique PS3. On ne va pas reprocher aux Chinois de tenter ce qui a fonctionné ailleurs et on observe d’ailleurs tout au long du film le même attrait pour les plans de 3 secondes maximum qui rendent l’action difficilement lisible. Le gros problème, c’est que même si ces scènes à grand spectacle ne proposent rien de bien trépidant, le film n’en offre que vingt minutes au début et vingt minutes à la fin, là encore, avec des idées intégralement repiquées à Independance day (qui, pourtant, n’en avait pas beaucoup à lui) Entre les deux, il y a un grooooos ventre mou, durant laquelle la jeune recrue n’ose pas confier ses sentiments à une instructrice qui pourrait être sa mère : musique pourrave, acteurs douteux venus de groupes pop locaux, immobilité mortifère et art de ne pas faire en vingt scènes ce qui n’aurait du en prendre qu’une seule, ‘Shanghaï fortress’ se transforme en Drama de la pire espèce, le temps d’une heure durant laquelle vous n’aurez jamais autant souhaité mourir. Autant la SF chinoise est difficile à avaler, autant le Drama chinois et son romantisme souffreteux et niais sont impossibles à encadrer...et le fait que cette facette du film n’ait même pas convaincu ceux à qui elle était destinée est assez parlant.