Stanley Kubrick me fascine ! C’est dingue ! Ce qui m’étonne chez lui, c’est que c’est un réalisateur, qui a travaillé, sur tous les genres du cinéma. L’horreur avec Shining, la SF avec 2001 : l’Odyssée de l’Espace, la guerre avec Sentiers de la Gloire. Et, à chaque fois, il gère. Même si j’aime pas, même si je passe pas un bon moment devant ses films, je ne peux pas le nier, il gère ! Franchement, respect.
Et là, il retente le film de guerre, mais d’une toute autre manière. Avec Full Metal Jacket, il parle de la Guerre au sens propre, et de ses conséquences sur la mentalité de l’homme. Le film se divise en deux parties : l’une où les soldats sont formés, et l’autre, au Vietnam. Dans le premier, c’est tout l’aspect psychologique qui est soulevé, on apprend aux hommes, à perdre toute notion de pitié. Une règle s’impose, soi tu tires, soi tu meurs. A la fois bancale et atroce, cette première partie se fini de manière sanglante mais riche en message. Certains hommes, ne sont pas prêts pour la guerre.
Puis on enchaîne avec une deuxième partie nettement moins psychologique. Les hommes se battent, et on aurait presque l’impression de se retrouver face à un film de guerre banal. Sauf que dans l’effet, on est chez Kubrick. Et que ce gars ne fait rien comme les autres. Et c’est pour ça que les gens ont tendance à le désigner comme un génie. Parce qu’il ne suit jamais les codes, et pourtant, il s’en sort comme un Dieu, mieux encore, il redéfini les codes du genre. C’est un gars qui a eu une grande influence sur le cinéma, et qui a su s’étaler sur de très nombreux genres du cinéma. Et Full Metal Jacket est une énième preuve qu’il est capable de faire autre chose, et de livrer un film d’une justesse phénoménale et monstrueusement efficace.
A vrai dire, tout ce que je viens de dire, j’y ai longtemps réfléchi toute la durée du film. Car j’avais presque l’impression que je m’ennuyais devant un film de guerre. Effectivement, pour un film de guerre, ne vous attendez pas à des bombardements à tout va (mais c’est moins pire que Sentiers de la Gloire). En fin de compte, au lieu de privilégier la violence de la guerre à travers des cadavres qui s’entassent, Kubrick film en gros plan ses acteurs pour révéler l’animosité qui se révèle lorsqu’il faut tuer. Et c’est notamment dans les vingt dernières minutes, où l’on se rend compte de toute la grâce et l’intelligence du scénario. Tout cette montée en puissance, tout ce crescendo pour nous mener à ce final terrifiant, mais criant de vérité.
Kubrick, même si ton style me dérange un peu, même si je ne materai jamais un de tes films pour le plaisir, je dois bien avouer, que tu gère comme un Dieu !