Avant dernière oeuvre de la très grande filmographie de Stanley Kubrick, Full Metal Jacket, même si il n'a pas la puissance des quatre derniers long-métrages du génie (De 2001, l'odyssée de l'espace à Shining, ce qui représente, pour beaucoup, la meilleure période de sa vie), reste un très grand film.
La première partie de Full Metal Jacket montre la formation, ou plutôt le formatage, de simples hommes jusqu'au rang de soldat. Vivant dans des conditions de vie injustes, voir cruelles, cette première partie se concentre énormément sur les hommes en eux-même et sur leurs états d'esprit. Les dialogues sont piquants et assassins, la cruauté est palpable et la solidarité, bien que présente, se cache, comme si tout le monde avait peur que cette vertu représente une faiblesse. Le tout est d'un réalisme terrifiant, à l'instar d'un reportage pur et dur.
La seconde partie du film, se déroulant en plein cœur du champ de bataille vietnamien, ne perd rien de ce réalisme. Au contraire, il est amplifié avec l'apparition des reporters et des journalistes. Ces derniers permettront d'ailleurs de montrer que tout les soldats rêvent de leur quart d'heure de gloire. Cependant, nous avons un peu moins accroché à cette seconde partie. Et c'est peut-être car, dès lors, le film se concentre beaucoup plus sur la guerre du Vietman en elle-même, et moins sur les hommes qui en sont les victimes. Cette partie a donc tendance à fasciner un peu moins. Cependant, ce léger point faible est quasiment occulté par les vingt-cinq dernières minutes du film. Un exemple rare de solidarité face à une rage et une cruauté certaine. La scène finale, quant à elle, est sublime, une véritable ode à la vie.
Même si il ne représente pas le meilleur long-métrage de Stanley Kubrick, Full Metal Jacket reste une oeuvre extrêmement marquante et, surtout, un très grand film.