Full Metal Jacket c’est l’avant dernier film du grand cinéaste Stanley Kubrick. Et qui dit Kubrick dit forcement un film culte et qui dit Kubrick à la tête d’un film sur la guerre du Viêt Nam est forcement reconnu comme un chef d’œuvre du Septième Art. Pendant la guerre du Viêt Nam, la préparation et l’entrainement d’un groupe de jeunes marines, jusqu’au terrible baptême du feu et la sanglante offensive de Tet a Hue, en 1968. En 1987, Full Metal Jacket signait le retour derrière la caméra de Stanley Kubrick après sept longues années d’absence dont son dernier film à l’époque était Shining. Film aujourd’hui culte et un des meilleurs sur la guerre du Viêt Nam, Full Metal Jacket se distingue des précédents films en commençant par raconter l’entrainement, aussi éprouvant physiquement que psychologiquement, de jeunes marines dans une base militaire. Ensuite le film s’oriente dans sa deuxième partie sur la guerre du Viêt Nam elle-même avec des scènes de batailles spectaculaires, violentes et intenses, montrant une fois de plus le réalisme de cette violente guerre qui sévit de 1954 à 1975 causant la mort d’environ trois millions de personnes. Avec ce film Kubrick signe son propre Apocalypse Now ou Platoon, films relatant déjà de cette guerre et sortis il y a près de 20 ans auparavant, on pouvait craindre que ce film ne présente qu’une énième version de la guerre du Viêt Nam montrant les violences et ravages psychologiques sur les soldats. Mais non car Kubrick y apporte son propre style de mise en scène et ambiance ce qui fait de son Full Metal Jacket un total chef d’œuvre du genre ! Ce qui est fascinant dans ce film c’est la première partie qui présente l’entrainement des marines. Menés par le personnage mythique de R. Lee Ermey, le sergent instructeur Hartman, nos jeunes recrues sont formées à l’art de la guerre, entraîné à manier les armes, ils sont disciplinés, deviennent des machines à tuer et se forgent des caractères bien distinct. Le film commence sur la mythique scène où Ermey, dans un monologue dément fait d’insultes et de réflexions militaristes, captive le spectateur tant c’est drôle et impressionnant ! L’acteur a entièrement improvisé ses répliques c’est pour dire ! Entre le « Tas de punaises ! », le « 1m75 ! Jamais vu un tas de merde aussi haut que ça ! Tu m’entuberais pas de 2 cm quelque part ?! » et le « Texas, y a que les taureaux et les pédés qui viennent du Texas, mon p’tit cow-boy ! », cette longue scène de dialogue entre le sergent instructeur et les marines est juste stupéfiante et d’anthologie car R. Lee Ermey est formidable dans son rôle. Ensuite sur le plan psychologique et sociologique, le scénario évoque le fait de priver un individu de son nom afin de lui enlever son identité, quand le sergent nomme les recrues « Blanche-Beige, « Guignol » ou « Baleine » il les privent de leurs identités en les appelant ainsi, pour créer un groupe il faut diminuer les identités car la différence créer le conflit. Le film montre également la nécessité d’humilier un individu pour manifester son autorité et l’exclusion du soldat « Baleine » est utilisée pour former le groupe, c’est un bouc émissaire, la violence qui existe dans la société est mise sur un individu innocent. Cela éveille la haine sur une personne. Cette première partie de Full Metal Jacket montre donc le rôle de l’armée qui n’est pas seulement de défendre la patrie mais aussi et surtout de former les citoyens au sein d’un groupe éprouvé par les difficultés. Plus le groupe est soudé plus il pourra faire face au sergent instructeur. Kubrick montre ainsi que l’armée est l’antichambre de la société dans laquelle on vit. En plus de s’attarder à la formation d’hommes le film parle également des ravages psychologiques de la guerre du Viêt Nam et ce dés l’entrainement. Ce phénomène est visible sur le personnage fascinant de Léonard dit « Baleine » qui est au début un simple marine qui ne veut de mal à personne et se transforme petit à petit au cours de son entrainement en une machine à tuer avec des airs d’Orange Mécanique et de Shining lors de la scène des toilettes, véritable morceaux d’angoisse amplifiée par la musique et montrant la psychologie défaillante de ce personnage. Et dans sa deuxième partie nous assistons aux combats violents et intenses du Viêt Nam nous montrant de nouveaux personnages tous plus déments les uns que les autres ! Mais la première partie était tellement mémorable que cette seconde partie nous apparaît plus plate et moins rythmée. Mais tout ceci s’oublie bien vite lors de l’angoissante séquence du sniper isolé où notre troupe de soldats est confrontée à un grave dilemme : laisser leurs compagnons criblés de balles à l’agonie ou sauver leur peau. Avec Full Metal Jacket, Stanley Kubrick nous livre un grand film de guerre, inoubliable pour ses répliques et scènes cultes. Doté de moment forts et parfois violents, le film montre parfaitement les ravages psychologiques de cette éprouvante guerre et accompagné de superbes musiques utilisées dans bon nombre de films sur cette même guerre, Full Metal Jacket est décidément un véritable chef d’œuvre du Septième Art et de Stanley Kubrick.