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🎬 RENGER 📼
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0,5
Publiée le 16 décembre 2020
Impossible de ne pas repenser à Télémaniac (1992) aka "Stay Tuned" de Peter Hyams, pour sa caricature de la famille américaine moyenne, absorbée par la télévision par satellite.
TerrorVision (1986) narre l’histoire d’une invasion extra-terrestre chez une famille américaine, par le biais de leur tout nouveau décodeur satellite. Une farce, que dis-je, une bouffonnerie crétine et stupide, réalisée par Ted Nicolaou, le coréalisateur de Lucky Luke 2 (1992).
Produit par Charles Band, quelques années avant qu’il ne crée sa célèbre société de production Full Moon (spécialisée dans la Série B & Z), on reconnaît bien là, tout ce qui fera le succès de sa nouvelle société de production. Une Série B fauchée avec des acteurs qui cabotinent (tous plus nuls les uns que les autres), des décors cheap digne d’une série AB production (un seul et unique lieu de tournage et dont les extérieurs ont été tournés en studio), avec des monstres (la seule réussite du film), aussi visqueux que dégoutants.
C’est mauvais sur toute la ligne, c’est laid (les décors, les costumes et les monstres) et c’est d’une bêtise affligeante. Alors un bon conseil, si vous prenez le risque de vous l’infligez, mettez votre cerveau sur OFF.
La dégénérescence de la cellule familiale ici représentée, jeu avec les clichés et tabous de l’american way of life – puisque le grand-père est un militaire paranoïaque, les parents pratiquent ouvertement l’échangisme au point de clouer au mur des tableaux explicites, la fille affiche un look rock et fréquente un bad boy décervelé – rend plausible voire motive l’arrivée des monstres venus de l’espace, anomalie de plus dans un paysage banlieusard déjà ravagé. Charles Band et Ted Nicolaou composent une comédie d’horreur teintée de politique : l’épouvante gore n’exhume plus squelettes et esprits d’un cimetière indien sur lequel la banlieue pavillonnaire fut construite (Poltergeist, 1982) mais raccorde par une antenne satellite la famille à la télévision vectrice de programmes scandaleux, qu’il s’agisse de séries B voire Z du cinéma de genre (Robot Monster en 1953 ou The Giant Claw) présentés par une Medusa à tête de serpents, de productions érotiques et pornographiques, de séquences d’archives empruntées aux guerres mondiales. Or, à la différences d’œuvres puritaines et moralisatrices, TerrorVision se complaît dans la débauche ainsi synthétisée, sexualise par un zoom licencieux sur la poitrine de la présentatrice télé, écœure par la déglutition visqueuse de ses créatures spatiales, orchestre la résistance armée d’enfants contraints de se substituer aux adultes défaillants. Le long métrage témoigne d’un amour du genre, fort d’effets visuels soignés et d’une musique inventive que signe Richard Band. Une curiosité à découvrir.