Ah, malheureusement je dois bien avouer qu’une fois arriver à la fin ce 50 degrés Fahrenheit n’est pas un film d’action marquant. C’est dommage, car même si je ne partais pas au début super enthousiaste, il me semblait y avoir de quoi faire une sorte de sous-Rock plutôt pas déplaisant.
En fait le film en lui-même n’est pas déplaisant, mais entre le recyclage et les énormités, il finit par se couler tout seul au fur et à mesure.
Déjà, sur la forme il y a des loupés. La mise en scène est confuse en dehors de quelques rares bonnes scènes d’action. Le réalisateur n’a pas fait carrière, et je comprends car sa réalisation est très téléfilmique en fait, archaïsante aussi, ce qui apparait très bien dans un début qui frôle le nanar The Asylum, et un montage souvent peu convaincants. Les scènes d’action par exemple c’est souvent un effet, certes parfois spectaculaire, mais perdu au milieu, mal amené et rapidement oublié. Bref, c’est dix secondes de spectacle qui passe comme s’il fallait remplir un cahier des charges en se disant : « hop, ça s’est fait ! ». En plus de cela, les fx sont très présents dans le film, j’entends par là des effets numériques de synthèse, et c’est assez moche ! La scène d’ouverture est assez misérable, ce qui est terrible car les effets « mécaniques » eux sont bons, et assez sanglants pour une entrée en matière. Et de nouveau de gros effets numériques à la fin, pour une séquence qui frôle le grotesque ! Heureusement il y a de beaux paysages et une photographie pas vilaine. La bande son n’est pas mauvaise non plus.
Le scénario part sur une idée amusante, qui pouvait donner quelque chose de trépidant. Finalement, c’est chaotique. Après un début plutôt pas mal, le film accumule les invraisemblances énormes, les répliques débilitantes (je n’ai pas compris pourquoi le métrage se réclamait du buddy-movie comique, ça ruine tout !), et les situations pathétiques (à la fin on frôle la loufoquerie). Pas crédible pour un sou, le film se veut drôle sans l’être, sérieux sans l’être, et il ne surprend guère, d’autant que le rythme n’est pas non plus, loin de là, si trépidant que cela. Sans s’ennuyer vraiment, le spectateur aura du mal à ne pas sentir un peu l’arnaque compte tenu du budget et de l’action très restreinte en quantité qui nous est proposée.
Le casting ne comporte pas de grosses stars, du moins plus aujourd’hui, même si Cuba Gooding Jr. et Skeet Ulrich avaient une certaine notoriété à l’époque ! Mais le résultat n’est pas bon. Si Ulrich sauve les meubles et est un héros plutôt convaincant, en revanche Gooding, qui peut être bon acteur, se voit ici affublé du personnage le plus nul de la planète. Sorte de sidekick comique noir cliché à souhait et totalement démodé au début des années 2000. On se croirait revenu à l’époque d’Eddie Murphy et de 48 heures, mais ici ni le scénario, ni le contexte n’incitait à prendre ce tournant. Alors je peux vous dire que les répliques de Gooding sont gratinées, le pauvre. Reste un Peter Firth qui reste lui aussi correct, et un David Paymer qui possédait un personnage intéressant. Je regrette vraiment que le film n’ait finalement pas choisi de se concentrer sur lui, sur ses remords, la possibilité de son rachat… ce qui aurait donné du volume.
En conclusion, un film qui démarre pas trop mal, en dépit de ses fx, mais qui s’enlise au fur et à mesure à cause de choix scénaristiques incompréhensibles qui le plombe, d’un réalisateur pas au niveau, et de personnages pas crédibles. 1.5, pour quelques scènes d’action acceptables, et aussi pour une certaine violence graphique qui m’a assez surpris je dois dire. Mais ça ne fait pas un bon film non plus !