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    Une joie secrète
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Une joie secrète" et de son tournage !

    Au-delà de la danse

    Lorsque l’on découvre les centaines de vidéos que Nadia Vadori-Gauthier poste en ligne assidûment avec son projet Une minute de danse par jour, on comprend qu’elles débordent le cadre d’une simple danse et qu’elles nous disent quelque chose de plus essentiel. Le metteur en scène Jérôme Cassou explique :

    "L’engagement de danser chaque jour a la profondeur du geste répété qui martèle un message lancé au monde. Ce processus d’intervention urbaine n’a pas seulement l’objectif d’être chorégraphique, il a l’ambition d’être un appel à la vie. « Je danse comme on manifeste, pour œuvrer à une poésie vivante, pour agir par le sensible contre la violence de certains aspects du monde » (Nadia Vadori-Gauthier). Sans relâche, dans les interstices entre l’art et la vie, elle danse avec et pour ceux qu’elle croise (des passants, une boulangère, des ouvriers des travaux publics, des enfants, un médecin, des apprentis en métallurgie, des artistes, une ministre de la Culture...). Elle danse aussi avec la pluie, la pierre, les arbres, des animaux. Car cette artiste singulière accorde autant d’importance à ceux qui sont avec elle dans le cadre qu’à l’environnement qui l’entoure. Par la danse, elle ouvre des espaces de résonance, active des liens solidaires."

    Naissance du projet

    En janvier 2015, suite à l’attentat à Charlie Hebdo et ceux des jours qui ont suivi, la chorégraphe et chercheuse en sciences de l’art Nadia Vadori-Gauthier a décidé d’initier le projet Une minute de danse par jour afin de répondre par le sensible et l’infinitésimal à ce contexte de barbarie. "Il s’agissait alors de ne pas céder à la peur ou la sidération provoquées par le choc des événements. Plutôt que de rester cloîtrée chez elle, elle a choisi de sortir et d’engager ses outils de danse-performance dans les espaces du quotidien, pour les partager avec d’autres. Il fallait créer des liens, faire circuler la vie, croiser des corps, des regards, vivre ensemble. Son action était soutenue par le corpus théorique-pratique de la thèse de doctorat en arts et en sciences des arts qu’elle venait de soutenir deux mois auparavant. Elle s’est engagée dans ce qu’elle croyait alors être une action instantanée et éphémère, sans se douter qu’elle était en train d’initier une aventure au long cours", raconte Jérôme Cassou.

    Une héroïne contemporaine

    Pour Jérôme CassouNadia Vadori-Gauthier a l’étoffe d’une héroïne contemporaine : utilisant les réseaux sociaux pour diffuser ses danses de résistance, elle s’ancre dans le monde qui l’entoure pour mieux en témoigner. "Docteure en esthétique et sciences de l’art, son énergie a un éclat à la fois contemporain et décalé. Le film se teinte de cette vivacité à la fois légère et profonde, qui porte un engagement radical. La personnalité solaire de cette artiste, son sourire, sa détermination, sa disponibilité et sa manière d’être en relation avec l’autre en font l’héroïne d’un film immersif et dynamique, construit à la manière d’un road movie urbain. Au fil des séquences, la spontanéité dansée, drôle, émouvante traduit une expérience du monde d’aujourd’hui", précise le réalisateur.

    Caméra à l’épaule

    Pour filmer Nadia Vadori-GauthierJérôme Cassou a choisi de tourner caméra à l’épaule en la suivant. Il confie : "C’est le faire comme on pourrait le faire avec une actrice : ses mots ont autant d’importance que les gestes qu’elle fait. Si les internautes connaissent Nadia à travers ses vidéos, ils ne savent pas qui est cette femme, ni ce qui se cache derrière son action chorégraphique, le backstage de sa démarche. Le film dévoile les coulisses d’Une minute de danse par jour et montre ce qui se passe avant et après les danses, ce que vit la chorégraphe lorsqu’elle termine son action et ce qui se dégage de la scène vécue en direct à travers les réactions."

    Un acte de résistance poétique

    Une minute de danse par jour est un acte quotidien de résistance poétique, impliquant la danse et la vidéo. Il engage le corps en relation à des contextes, des circonstances des environnements. Ce projet, initié le 14 janvier 2015, est toujours en cours. Il implique de danser chaque jour une minute dans les espaces du quotidien, et de poster les danses en ligne le jour même sur Internet et les réseaux sociaux.

    "Elle procède simplement, sans montage, avec les moyens du bord, dans les états et les lieux dans lesquels elle se trouve, sans technique, ni mise en scène, ni vêtement ou maquillage particulier, rien d’autre que ce qui est là, et elle poste la danse en ligne le jour même. Les danses ont lieu à l’intérieur ou à l’extérieur, dans des espaces publics ou privés. Une minute de danse par jour est également inspiré d’une phrase de Nietzsche: « Et que l’on estime perdue toute journée où l’on aura pas dansé au moins une fois ». Et d’un proverbe chinois : « Goutte à goutte l’eau finit par traverser la pierre. » La goutte d’eau, ce sont les danses, infimes, interstitielles, sans armes, sans boucliers. La pierre, c’est le durcissement du monde (communautarismes, hiérarchies, consumérisme, dogmatisme), la séparation de plus en plus marquée entre certaines strates, la désolidarisation d’avec la nature et le manque d’une dimension poétique active au quotidien", explique Jérôme Cassou.

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