Je le redoutais : plus on avance dans la franchise, plus ça perd de sa vitalité.
En soi, ce n’est pas le scénario qui est en cause, c’est la durée. Une durée imposée par les fameux combats qui sont la marque de fabrique de John Wick : spectaculaires, inventifs et jubilatoires car très bien chorégraphiés et surtout lisibles.
Plutôt imposée par les producteurs, lesquels pensent (à tort) que les fans en veulent encore plus en leur servant des orgies de combats pour les satisfaire.
C’est le souci de ces producteurs qui se laissent éblouir par les chiffres mirobolants des entrées précédentes.
Ce qui était un simple délire avec le Chapitre 1, bien ramassé, bien compact et surtout efficace se délite peu à peu en s’étirant avec les deux derniers opus, dévitalisant la substance essentielle.
C’est le cas de la saga « Fast & Furious » qui perd peu à peu sa forme initiale pour des délires à la Mission Impossible.
Dans le Chapitre 2, Stahelski y avait ajouté du jiu-jitsu brésilien.
Dans le Chapitre 3, seules les scènes de la bibliothèque et des écuries, avec pour arme un livre pour la première et pour aide les pattes postérieures des chevaux pour la seconde, apportaient un plus, dont l’humour.
Oui, un humour brutal mais jouissif dans sa chorégraphie.
Par contre, l’ultime combat se traînait trop en longueur dans le Continental désanctuarisé.
Ici, Chapitre 4, il n’y a plus aucune nouveauté, et les combats se traînent et se répètent.
Un fan affûté me contredirait évidemment en prétextant qu’il y a du wushu et de silat indonésien.
Possible.
Comme je l’écrivais plus haut, l’humour s’illustrait dans les combats. Je décochais un sourire tant c’était bien fait, mais là, l’humour est lourd, très lourd par moment.
La scène où John Wick dégringole les longs escaliers du Sacré-Coeur est proprement risible.
On dirait Jean-Paul Belmondo dans « L’Animal » !
Là, John Wick dévale les escaliers avec une exagération qui me paraît ne plus être en adéquation avec l’esprit exagéré et assumé des combats.
On le voit (ou sa doublure) rebondir, donner une impulsion pour continuer sa dégringolade qui rime avec rigolade !
Ce qui est terrible : ça ne me fait pas vraiment rire, c’est limite triste !
L’humour était aussi dans les personnages qui parlaient de John Wick, dans les regards de John Wick dans l’économie de ses paroles.
Ici, il parle un peu plus et l’humour est un peu à l’image de son méchant de service : classique et limite caricatural.
A ce propos, n’y avait-il pas un méchant francophone plutôt que de prendre Bill Skarsgard ? Les films où on place quelques mots de français sur un acteur étranger pour montrer que c’est un personnage français m’agace un peu.
Bref, je n’ai pas très envie d’être trop sévère avec ce Chapitre 4, j’en reste aux deux premiers Chapitres et salue quand même la naissance de ce personnage.
PS : Doit-on croire à ce qui arrive à John Wick ?