Que ce soit à l'écran ou dans la vraie vie, rien ne semble pouvoir arrêter John Wick, tueur mutique et méthodique ! L'homme qui venge son chien et sa voiture (!) en est donc à son quatrième volet, qui a encore été un succès critique et public en salles.
Remis de ses blessures, John Wick cherche cette fois à affronter un sinistre Marquis, qui a pris la direction de la Grande Table de l'empire criminel. Tout en étant traqué par l'entièreté de cet univers. Une course poursuite qui le conduira à Osaka, Berlin, New York et Paris, avec un passage dans le désert !
Je vais le dire d'emblée, le principal inconvénient est ici la longueur. Les 2h50 font ressortir les défauts inhérents à cette franchise, qui étaient auparavant palliés par une durée moins ambitieuse. L'histoire minimaliste et Keanu Keeves monolithique, c'est rigolo sur 1h40, ça passe sur 2h, ça devient lassant sur 2h50.
D'autant plus que le méchant n'est pas des plus réussis, Bill Skarsgård me paraissant trop jeune (bon certes, son personnage est arrogant). Et puis il parle en anglais avec un accent français très forcé.
Mais à côté, ce quatrième volet est un véritable festin. Un sérieux travail d'orfèvre, au moins aussi ambitieux que les trois premiers volets réunis. La mise en scène pète la casse, exploitant des chorégraphies millimétrées, des acteurs physiquement impliqués, des jeux de couleurs, des décors énormes. Et surtout, la caméra est diablement inspirée, nous livrant notamment un étonnant plan-séquence.
Si je devais pinailler, je dirais que le passage sur l'Arc de Triomphe est trop numérisé à mon goût, mais ça reste supérieur au cinéma d'action moderne.
La réalisation multiplie également les hommages maîtrisés au cinéma et au jeux vidéo. Comme dans le premier volet ou le troisième, sont convoqués les films de John Woo ou de sabre. Mais aussi le western, une reprise inattendue de la célèbre ellipse de "Lawrence of Arabia" (!), ou un dernier acte fortement influencé par "The Warriors" ! Tout ceci n'a rien de gratuit et fait plaisir à voir, façon déclaration d'amour au cinéma.
Ajouté à cela, une BO électro & rock qui déchire. Et des personnages secondaires très réussis. Hiroyuki Sanada en dirigeant classieux du Continental Osaka. Scott Adkins, surprenant en gangster vicieux et bedonnant. Et surtout Donnie Yen, excellent en tueur aveugle, que ce soit dans la dramaturgie du personnage, ses postures, ou ses combats ! L'acteur vole allègrement la vedette à Keanu Reeves.
Enfin, ce quatrième chapitre propose ce qui ressemble à une vrai fin, ce qui fait également du bien... ou pas, car un cinquième volet a été annoncé depuis !
A l'arrivée, "John Wick Chapter 4" a d'excellentes qualités, qui le rendent pour moi supérieur aux trois volets précédents. Avec un meilleur scénario et une durée plus raisonnable, il aurait pu se hisser facilement au panthéon du cinéma d'action...