Troisième long-métrage pour Fred Durst, si son nom ne vous dit rien, on lui doit pas mal de clips musicaux pour des artistes bien connus, tels que Limp Bizkit ou bien KoЯn.
Avec The Fanatic (2020), il offre un premier rôle pour le moins étonnant à John Travolta (aussi co-producteur du film). Dans la peau de Moose, un autiste qui évolue sur Hollywood Boulevard en tant qu’artiste performeur. Et quand ce dernier n’est pas grimé en personnage de film, il devient un véritable stalker dont sa petite vie misérable est rythmée par les autographes qu’il arrive à soutirer aux stars qu’ils croisent ici et là (on a tous au moins une fois dans notre vie croiser des nerds blafards quémander des autographes aux acteurs lors d’avant-premières, c’est exactement le même genre de personnage que l’on retrouve ici). Sauf que Moose est autiste et qu’il va se mettre à harceler Hunter Dunbar, son acteur fétiche. Ce dernier va en faire les frais, lorsqu’il va débouler et s’immiscer dans sa vie privée.
Pour écrire son scénario, Fred Durst s’est inspiré d’une histoire vraie, celle d’un fan qui harcelait le chanteur du groupe Limp Bizkit (il en sait quelque chose, puisqu’il s’agit de lui). L’histoire n’a pas pris les proportions que l’on peut voir dans le film, mais il s’en est inspiré pour décrire Hollywood et ses dérives et surtout, montrer la façon dont laquelle, une obsession peut devenir toxique, surtout dans l’esprit d’un malade…
L’idée de départ s’avérait séduisante, même si le sujet a déjà été maintes et maintes fois évoqué au cinéma, aussi bien avec Fanatique (1981) d'Edward Bianchi, Der Fan (1982) d'Eckhart Schmidt, Misery (1990) de Rob Reiner ou encore Le Fan (1996) de Tony Scott.
L’ennui, c’est que le film met un temps considérable à se mettre en place et qu’il faudra attendre les 45 premières minutes, pour que le film prenne réellement tout son sens, sous la forme d’une thriller psychologique (c’est long 45min, surtout pour un film qui en compte 80, générique de fin non inclus). Sans oublier John Travolta qui cabotine comme jamais à 66ans, grimé en nerd et qui tente d’incarner un autiste… Certes, on est loin de sa catastrophique & mémorable prestation dans Battlefield Earth (2000), mais il n’empêche que sa performance nous laisse dubitatif (et on préfèrera ne pas s’attarder sur sa toute première ligne de dialogue : « J’peux pas trop parler, je dois faire popo »).
Plombé par une mise en scène paresseuse et une surinterprétation de son rôle principal, le film se vautre, malgré une deuxième partie qui s’avérait intéressante mais bancale.
Sans réelle surprise, on retrouve le film nominé dans 3 catégories aux Razzies Awards (pire film, pire réalisateur & pire acteur).
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