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Arthur Guezou
160 abonnés
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4,0
Publiée le 12 janvier 2022
Un très bon film, une histoire bouleversante. La mise en scène est vraiment très douce et la réalisation respecte parfaitement le genre du western avec une pointe de modernité tout de même, à la même manière que Jacques Audiard dans "Les Frères Sister". Le seul bémol est le rythme ; en effet, je trouve le milieu du film creux et comme dans chaque western, il faut s'accrocher à l'histoire pour y rentrer. De plus, l'évolution des protagonistes est superbement inattendue mais absolument pas illogique. En tout cas, je conseille car c'est un récit très touchant malgré la durée longue mais qui a son importance.
La lenteur du film devrait malheureusement en débouter beaucoup et les faire passer à côté du film. Western de façade se déroulant dans un ranch du Montana, propriété de deux frères aux caractères opposés, l’histoire se veut une étude à la fois freudienne et toxique de la masculinité. Entièrement tourné en Nouvelle-Zélande, « The Power of the Dog » est magnifiquement mise en images par Jane Campion et peut être vu comme un thriller psychologique et crépusculaire. A la limite parfois d’en faire trop, Benedith Cumberbatch est réellement saisissant dans la peau d’un homme torturé, spoiler: refoulant son orientation sexuelle derrière sa dureté et sa colère. Jesse Plemont et Kodi Smit-McPhee sont très convaincants alors que Kirsten Dunst, affichant une tristesse permanente, aurait mérité un rôle plus fouillé.
La réalisation très maîtrisée et la performance de Benedict Cumberbatch donne de l’intérêt au film , ça manque un peu de rythme et d’action pour un western
Au tout début du générique de "The power of the dog", une voix off nous dit « Je ne désirais que le bonheur de ma mère. Quel homme serais-je si je n’aidais pas ma mère. Si je ne la sauvais pas ». Tout est dit dans cette courte introduction. Le film peut commencer et nous raconter l’histoire. Deux frères aux caractères opposés et à la manière de vivre différente, une veuve et son fils seront les personnages principaux de ce drame psychologique sur fond d’homosexualité latente et refoulée. Mise en scène, photographie, cadrage, musique et interprétation font un tout pour un résultat hypnotique et fascinant. Dans une lenteur assumée. Faux western, mais vrai film de cow-boys, "The power of the dog" est un film d’une très grande maitrise. Un must si l'on aime le cinema de Jane Campion.
"The Power of the Dog" de Jane Campion est un long-métrage beau et complexe à la fois, où la contemplation des paysages magnifiques du Montana est minutieusement scrutée par une caméra exigeante d’une cinéaste, et d’une photographie sublime de Ari Wegner. Le film prend son temps, une réalisation lente permettant de s’immiscer dans ce cercle familial toxique.
Le film se situe au XXème siècle, racontant l’histoire de deux frères à la tête du plus gros ranch du Montana. Phil est cruel alors que George est bienveillant. Jusqu’au jour au George se marie à Rose veuve depuis peu. Jaloux et possessif Phil va alors utiliser son fils Peter pour élaborer une stratégie sadique et sans merci.
Jane Campion revient ici avec un film profondément humain, où la masculinité est omniprésente en 1925 (Benedict Cumberbatch est d’une crédibilité folle, sans doute sa meilleure interprétation au cinéma). La différence de l’autre est compliquée à accepter et à comprendre. Comment se détacher de ce qu’on est réellement, tout en voulant contrôler ce qui ne peut l’être.
Un film qui gagne en puissance sur grand écran et non sur une plateforme.
L'histoire m'a paru assez longue et lente, et même si les personnages sont plutôt bien joués, le rythme est quand même assez inégal, et l'histoire relativement prévisible.
Jane Campion signe un très beau film disponible sur Netflix. On y questionne masculinité, famille… un western d’époque mais aux sujets très modernes. La photographie et le casting sont absolument délicieux.
Un grand film, subtil, qui traite notamment des graves conséquences que peut provoquer, à travers un environnement social oppressant ,le refus de soi ou d'autrui, comme la folie, la revanche ou le meurtre. A voir absolument. Une photographie à couper le souffle, une écriture fine, délicate et puissante.
Au risque de jeter un pavé dans la mare, une fois qu'on a convenu que "les images sont belles/ le jeu des acteurs est acéré' bla bla bla.... on s'ennuie à mourrir du début à la fin, et cela reste une faute impardonnable (surtout apres 2 années de Covid). Arretons cette indulgence coupable envers des realisateurs qui malgré tous les moyens à leur disposition ne savent plus que donner des productions sans saveur (et les critiques s'enlisent dans le conte "l'empereur n'a pas d'habits" une fois encore)!
Récompensé par le Lion d’or à Venise, “Le pouvoir du chien” est un western de Jane Campion adapté du roman de Thomas Savage. Nous sommes en 1925 dans le Montana. Benedict Cumberbatch et Jesse Plemons sont les frères Burbank, Phil et George. Inséparables malgré leurs différences, ils règnent sur le plus gros ranch de la vallée. Un jour, George tombe amoureux de Rose, joué par Kirsten Dunst, et l’épouse en secret. Cette relation ne plaira pas à Phil qui fera tout pour l’humilier, jusqu’à se servir du fils de Rose, qu’il considère comme efféminé. Entre ambiguïtés et psychologies, Campion se sert d’un genre viril pour aborder la thématique de l’homosexualité. La réalisatrice donne alors une vision sensible et déconstruit le mythe du cowboy de l’Ouest américain. Un film touchant et intense porté par un casting irréprochable. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
On a connu Jane Campion plus en forme, même si l'on comprend où la réalisatrice veut en venir dans son propos sur la masculinité, même si les plans de paysages sont réussis, même si Jesse Plemons est vraiment bon dans son rôle. Le film The Power of the Dog n'est fondamentalement pas mauvais, mais il est d'emblée impacté par le choix de casting contreproductif pour le rôle principal : on a beau apprécier Benedict Cumberbatch, le voir en cowboy cul-terreux nous fait voir un mariage contre-nature, jamais crédible pour deux sous malgré tous les efforts du comédien pour tenter de faire disparaître son aura de britannique pure souche habitué aux rôles guindés. Et ce n'est pas ce personnage mal écrit qui l'aurait aidé dans cette tâche vaine, puisque pour expliquer son caractère acariâtre et jaloux, la réalisatrice ne trouve rien de mieux que de dégainer le plus facile des twists : spoiler: il est homo . On approfondit le malêtre du personnage (son rapport à la masculinité qui est plus sévère qu'il ne faudrait à cause d'un rejet de soi), mais avec la raison de facilité qui semblait à la portée du premier scénariste venu, déjà trop souvent vu au cinéma, on trouve ce twist vraiment décevant. De même, on n'explore jamais vraiment la masculinité de l'époux mis à mal, son personnage s'éclipsant trop vite. Kristen Dunst s'en tire déjà mieux, interprétant la pauvre épouse malmenée par son ignoble beau-frère, on voit immédiatement que la réalisatrice est plus à l'aise avec son point de vue. Les mésaventures de la mariée nous touchent, dans l'esprit de La Leçon de piano, et le changement d'horizon au Far West est source de jolis plans (les ombres qui forment un chien sur la montagne, le fameux "Dog" du titre), on n'enlèvera pas cela à Jane Campion. On dira que si la réalisatrice a un certain talent pour évoquer les problèmes de couple du point de vue de la femme (elle est encore une fois très douée avec le personnage de Dunst), elle a plus de mal à écrire sur le malêtre masculin, cédant au twist facile.
J'ai beaucoup aimé les paysages magnifiques de ce film se déroulant dans l'ouest américain sans qu'aucune ville ne soit jamais nommé. J'ai aimé les symboles : le chien deviné dans la forme des montagnes, la cachette dans laquelle il faut se baisser pour entrer, la route par laquelle arrive la nouvelle femme et celle par laquelle part le méchant. J'ai moins aimé le personnage principal féminin bien silencieux. La fin toute en non-dits est grandiose, peut-être un peu trop appuyée à mon goût. Un film lent qui se déguste.
Ce film est une masterclass de mise en scène et de composition. Voilà. Les couleurs, l’usage des décors pour découper les plans : c’est magnifique.
Ce qui fait aussi sa force, c’est que la narration de ce film s’attache à peu de chose, des détails significatifs et révélateurs, tels que cette fleur de papier. Jane Campion signe un film étonnant dans sa structure : il se focalise sur tous les personnages à tour de rôle, ce qui est perturbant. Cette étrange mécanique ne prend sens qu’à la fin, lorsque l’on comprend comment les rapports de pouvoir ont évolué : une certaine distance émotionnelle est induite par ce procédé, car on ne sait pas à qui s’identifier vraiment. C’est peut-être la faiblesse de ce film… Un second visionnage semble nécessaire pour apprécier tous les liens tissés avec lenteur au long du film.
Benedict Cumberbatch et Kodi Smit-McPhee sont au sommet. On ne sait jamais sur quel pied danser avec ce duo. Phil (Cumberbatch) nous écrase avec sa brutalité, avant que sa subtilité se révèle doucement. De l’autre côté, Peter (Smit-McPhee) nous pénètre avec un regard froid et une sensibilité refoulée. Finalement, aucun personnage n’est caricatural ! Phil est tout sauf le cliché de la brute idiote, et Peter n’est finalement pas aussi innocent que ça… Tout est insidieux. Ainsi les personnages ne font jamais preuve directement de violence : tout bouillonne, la tension se met au service de la nuance.
Mention spéciale à ces fascinantes scènes sur la fin, inquiétantes et paradoxalement… érotiques. Le film reste sur une sorte d’équilibre étrange et intéressant. Enfin, le travail sur la musique est considérable. Hypnotique, son usage est totalement au service de la narration.
Le propos du film se dévoile très lentement, et avec une grande pudeur, une épure qui le magnifie. En parler gâcherait déjà cette oeuvre qui aurait eu vocation à être vue sur grand écran !