Le film est présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2019.
Connu pour la longueur inhabituelle de ses films (certains font plus de onze heures), Lav Diaz signe avec Halte un long métrage de 4h39. Le cinéaste justifie ces durées en expliquant que ses films sont gouvernés par l’espace et la nature, et non par le temps.
Alors qu'il se baladait dans les rues d'une ville, Lav Diaz a croisé un groupe de gens qui écoutaient le discours d'un vieil homme au sujet des dictateurs, des fascistes, des despotes et des leaders fous de notre monde : "L’humanité dont la propension à l’ignorance conduit à fabriquer des mythes, produit hélas ce genre de psychopathes, de mythomanes. La complicité, l’apathie générale y participe aussi [...]. Qui sont-ils, derrière les murs de leurs palaces, de leurs propriétés, de leurs retraites au soleil, de leurs forteresses ? Et pourquoi la foule est-elle la seule force qui puisse les faire tomber ?"
Une fois la foule dispersée, le cinéaste a tenté d'approcher l'homme. Celui-ci, lorsqu'il a appris qu'il avait affaire à un réalisateur, lui a demandé "Que peut le cinéma ?". Lav Diaz se souvient : "Nous sommes allés boire des bières et nous lamenter sur l’état du monde. Il demeurait optimiste. Je lui ai parlé du film que je m’apprêtais à tourner, un mélange de science-fiction et d’horreur, à propos de la mort d’un dictateur, de la mort de la moralité, de la mort de la vérité".