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Olivier Barlet
300 abonnés
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4,5
Publiée le 16 juin 2020
Il y a derrière la démarche de Kongo un pari : que l'imaginaire des sociétés que l'on observe influence notre vision du monde. Cela suppose de se dégager de tout ethnocentrisme, de ne plus croire que les Occidentaux sont les "humains achevés". Rien d'étonnant dès lors que le titre du film adopte l'écriture coloniale, une référence qui sonne comme un appel à décoloniser la pensée. Car à cet égard, Kongo est décapant. Il est difficile d'y voir le Même dans l'Autre, c'est-à-dire de nous contempler sous le masque de l'Autre ! Kongo ne nous offre pas de nous reconnaître dans ce qu'il nous montre. (...) Il n'y a donc pas là de documentaire explicatif sur les guérisons mystiques. Les réalisateurs filment dans son quotidien comme dans sa pratique sacrée l'Apôtre Médard, un guérisseur qui sait se mettre en scène, qui est accusé de sorcellerie et doit faire face à cette accusation pour se faire innocenter par le tribunal coutumier pour poursuivre la multitude de rôles sociaux qu'il exerce, notamment de désenvoûter en conjurant les mauvais sorts. Il croit, comme Birago Diop, que "les morts ne sont pas morts" et que leurs esprits nous accompagnent. Il croit avec les Ngunzas qu'il est possible de les solliciter. Dès lors, Kongo rejoint les revenants d'Atlantique de Mati Diop ou les zombis de Zombi Child de Bertrand Bonello : Médard est un résistant qui adopte pour réagir des pratiques magiques qui nous sont étrangères mais éventuellement opérantes pour les gens à qui il s'adresse. Et qui nous ouvrent paradoxalement aux réalités du monde, mais aussi peut-être à ce qui nous manque. (lire l'intégralité de l'analyse d'Olivier Barlet sur le site d'Africultures)
Très étonnant ce « black mic-mac » !!! J’ai eu le sentiment qu’il y avait plusieurs niveaux de lecture…. On s’interroge sur ce retour à la culture, aux racines africaines, à ses croyances et tout ce qu’il y a d’irrationnel….
Pour peu qu’on fasse preuve de curiosité, le film nous emporte dans un autre univers…. L’apôtre Médard est il seulement un guérisseur ? ou bien aussi un « religieux » entouré de ses adeptes ?
Je crois que c’est lui qui nous parle d’une époque où les missionnaires les « embrouillaient » !!!!
Toujours est-il, qu’à la suite du décès d’enfants, dû à la foudre, il doit répondre de ses actes devant des représentants de la « justice » attaqué par une famille qui le tient pour responsable…...
Nous entrons dans un monde étrange….mais qui nous envoûte ! Le Mal est là, toujours présent; qui est responsable ? Diables, prophètes, sirènes, esprits, croyances, mystère…….. ….et pendant ce temps là, les chinois ont remplacé les français et modifient les paysages……...
Au Congo, les Ngunzas sont une confrérie de guérisseurs qui promettent à leurs fidèles, en échange d’une offrande plus ou moins généreuse, de recouvrer la santé ou de renouer avec la chance. Hadrien La Vapeur et Corto Vaclav, sont allés filmer l’un d’eux, l’apôtre Médard, la quarantaine déjà bien entamée, qui officie dans la banlieue de Brazzaville. Il le rencontre à un carrefour de sa vie. Médard vient d’être mis en cause pour sorcellerie dans la mort accidentelle de deux de ses patients. Et les investisseurs chinois qui transforment les forêts congolaises en carrières poussiéreuses obligent les esprits avec lesquels Médard dialogue à déménager.
"Kongo" nous fait une belle promesse : nous emmener au Congo-Brazzaville, moins souvent filmé que son grand voisin de l’autre côté du fleuve. Il nous promet aussi de nous faire découvrir le monde invisible des guérisseurs.
Mais la promesse n’est qu’à moitié tenue. Sans doute la dernière demie heure qui montre – à l’instar de l’affiche – ce prêtre dans son déguisement solennel – errer l’âme en peine à la recherche de ses djinns au milieu d’une nature défigurée par des caterpillars chinois est-elle envoûtante. Mais je suis si indécrottablement rationaliste que je n’ai pu regarder l’heure précédente, qui suivait l’apôtre Médard dans ses rites exotiques, sans le soupçonner de charlatanisme.
Pour pouvoir entrer pleinement dans "Kongo", il est sans doute nécessaire de suivre le même chemin que les réalisateurs : arrêter de se poser des questions, laisser l’irrationnel arriver sans que notre rationnel soit en conflit avec lui, décoloniser notre regard. Au bout de ce chemin, on se laissera gagner par la beauté de l’Afrique et par la force de ses habitants.
Ce documentaire franco-congolais est bien réalisé, cinématographiquement parlant, avec de bonnes prises de vue du paysage de ce pays africain du Congo. Les réalisateurs nous font découvrir le côté irrationnel des habitants de ce pays très axés sur le merveilleux qui côtoie la sorcellerie. Mais la narration m'a paru compliquée et plutôt laborieuse (les réalisateurs ont mis 6 ans à construire le film) et au final, l'intérêt pour ce film n'est pas vraiment au rendez-vous.
J'ai aimé suivre les aventures de Médard, sans prendre la peine de le juger, le tribunal de la sorcellerie s'en charge. Kongo est une invitation au voyage, dans une réalité complexe et magique filmée avec adresse et poésie.
Brazzaville est la capitale et la ville la plus peuplée de la République du Congo. Hadrien La Vapeur et Corto Vaclav y ont posé leurs caméras pour suite l’apôtre Médard, un guérisseur traditionnel qui soigne ses patients de mauvais sorts en récitant des invocations et en les faisant saigner. Mais sa vie bascule lorsqu’il est accusé publiquement de pratiquer la magie noire. Il est vrai que ses pratiques d’exorcisme questionnent. Dans le documentaire “Kongo�, les réalisateurs mettent la lumière sur une profession aussi mystérieuse qu’authentique. A la fois médecin, pharmacien, prêtre et psychologue, Médard est pourtant décrédibilisé lorsque la foudre s’est abattue sur un foyer dont il s’occupait, tuant deux enfants. “Kongo� est un film sur un monde invisible mais qui force d’esthétisme, le rend trop chimérique. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Découvert pour beaucoup des entités des eaux (sirène), tribunal traditionnel et surtout le kingunza qui est le centre de toutes choses qui forment les guérisseurs, en language divine l'on appel l'esprit de vie qui ne peut pas être mélanger avec la religion catholique. Les ancêtres ont accumuler de vaste connaissance sur l'esprit et l'enseignement est transmis oralement,
Kongo (2020) est un voyage dans la culture Ngunza (et surtout, dans l’au-delà), dans le monde des croyances. On y fait la connaissance de Bitemo Jean-Médard, plus connu sous le nom d’Apôtre Médard. À Brazzaville, il traque le mauvais sort, il incante, exorcise, invoque et soigne les âmes en peine. Charlatanisme pour certains, vrai guérisseur pour d’autres, le quotidien de l’Apôtre va s’en trouver bouleversé le jour où il est accusé de sorcellerie et se retrouve au tribunal.
Hadrien La Vapeur & Corto Vaclav ont eu la lourde tâche de filmer ce qui est imperceptible à l’oeil nu. Comment retranscrire à l’écran les séances occultes de l’Apôtre Médard ? La sorcellerie et le mysticisme sont ce qu’il y a de plus difficile à montrer dans le cadre d’un documentaire, contrairement à une oeuvre de fiction. Il en résulte un film assez déroutant, qui nous plonge en plein coeur d’un folklore d’un autre âge où la magie noire et les rites ancestraux sont de coutume.
Six ans de préparation pour ce documentaire aux allures de fiction qui suit du côté de Brazzaville, l’ « apôtre » Médard remis en question après le foudroiement de deux enfants d’une adepte de l’église « Ngunza » (les résistants). Les images poétiques rendent compte d’une réalité misérable tout en mettant en scène quelques processus mystérieux de guérison: « désenvoûtement, chasse-diables, protection de parcelle, domination-attirance-maris de nuit, diabète, femmes stériles, folie chronique ». Une plongée dans une Afrique toujours aussi impénétrable, donc fascinante, où les morts font partie de la vie, l’imaginaire fertilisant le réel quand les sirènes se mettent en bouteille. Mais pourquoi le spectateur qui trouve ridicule les mitres vaticanes et poussiéreux bien des mythes occidentaux se dispenserait-il d’être critique à propos de la sorcellerie qui fait tant de ravages en particulier auprès des enfants martyrisés lorsqu’ils sont dénoncés comme « enfants sorciers » ? Décoloniser sa pensée consiste à ne pas mépriser de telles pratiques, ce que fait admirablement ce film, mais aussi considérer avec la même exigence, tous les bonimenteurs qui exploitent le désarroi des hommes et des femmes de ce pays où d’un côté on lit les « écrits du ciel » dans la fumée des bougies et des cigarettes quand s’ouvre sous leurs pieds des carrières où creusent les Chinois.
La réalité est complexe, le voyage onirique. Au pays des guérisseurs et de leurs pratiques subliminales que les deux réalisateurs élèvent au rang d’une contemplation ethnologique. C’est un rituel qui échappe à notre réflexion d’occidental. Mais le fait existe et devient incontestable devant l’application de son auteur, un praticien avec une licence officielle de guérisseur. L’apôtre Médard ne croit pas aux sorciers, mais à ses dons qui garantissent sinon la guérison, du moins l’apaisement de l’âme et des tourments provoqués par les diables. Il vit chichement, a du mal à nourrir sa famille. Ni gourou, ni charlatan, il fait office de bienfaiteur qui, traduit en justice pour avoir envoyé la foudre et tué des enfants, craint de perdre sa licence . Un risque garant de l’authenticité de son activité ? Les deux réalisateurs laissent planer un doute qui rejaillit sur la beauté brute de ce documentaire où le cadre, la lumière, les portraits, participent à sa vision intrinsèque. AVIS BONUS Des angles, des éclairages, et des scènes coupées, le voyage se poursuit très bien Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
rènes, mais doit en retour les préserver des effets de la carrière ouverte par les chinois en amont des rapides de Brazza (cf. roman Photo de groupe au bord du fleuve" de Emmanuel Dongala). Prophète Boudimbou meurt à Pointe-Noire ; Apôtre Médard tente de se faire confier sa tenue de prière, "ses vêtements de pouvoir" ; la famille Boudimbou refuse, et Apôtre Médard doit s'en faire faire une copie. Quand il visite enfin la carrière, la chute d'eau où habitaient les sirènes a été détruite, et Apôtre Médard ne peut qu'aider au déménagement des sirènes...
Intéressant, mais peu de recul par rapport à la sorcèlerie qui a pignon sur rue à Brazzaville, le sujet du film. C'eût été s tout ça, sans doute très difficile pour des cinéastes "non connectés" (Hadrien La Vapeur et Corto Vaclav seraient français ???). J'aurais préféré que le film traite des églises éveillées, particulièrement importantes dans cette partie de l'Afrique
Tête à l’envers; Tête vers le ciel; Vers le potache; Vers le tragique; Il s’agit d’un conte ancré dans le réel du chant des sirènes; Il s’agit d’un documentaire imaginé et réalisé dans l’invisible pendant six années. Ces deux jeunes réalisateurs sont des ethno-rêveurs Cette fiction bien documentée tiens sa promesse de nous enchanter.
Un film d’une grande maîtrise, entre deux mondes, entre deux eaux, chez les esprits et chez les Hommes. Le travail du son emporte comme un chant, la composition des cadres est vibrante, l’énergie appelle aux forces animales. Un film de puissance, de faiblesse et de poésie