La Danse du serpent est la suite de Selva, court métrage que Sofia Quiros Ubeda a réalisé en 2016 et qui a été sélectionné à la Semaine de la Critique. La réalisatrice explique : "J’ai commencé à travailler sur le long-métrage La Danse du Serpent il y a cinq ans. Le court métrage, lui, a été réalisé entre temps. Il vient d’une impulsion, j’ai voulu capturer les sons et les images de tout ce que nous étions en train de développer pour le film. La Danse du Serpent, permet d’approfondir le personnage principal, mais aussi d’explorer plus en amont la direction des enfants et des adolescents. Par-dessus tout, cela m’a permis de rencontrer Smachleen Gutiérrez, qui est devenue l’actrice principale des deux films. Une fois le court métrage fini, nous n’avons jamais arrêté de travailler. La Danse du Serpent et Smachleen ont grandi ensemble."
Pendant le développement et la pré-production du film, Sofia Quiros Ubeda a vu plus de 600 personnes venant de la province de Limon (Costa Rica). Smashleen Gutiérrez, qui joue Selva, est la première qu'elle a rencontrée, deux jours avant les prises de vues du court métrage Selva. La cinéaste raconte au sujet du reste du casting :
"Pendant les deux années suivantes, j’ai construit le personnage du film autour d’elle. Nous avons ensuite rencontré Humberto, le grand-père, dans une maison de retraite. C’était, là aussi, un coup de foudre. Le processus avec lui fut long et intense, on devait essayer de lui faire comprendre le sens concret de la réalisation d’un film alors qu’il se préparait à quitter sa maison et sa routine. Nous l’avons vu s’épanouir et rajeunir de 10 ans, il emplissait de joie notre plateau de tournage chaque jour. Hortencia, qui incarne Elena, est une danseuse locale originaire de la communauté dans laquelle le film a été tourné."
Les comédiens Smashleen Gutiérrez et Humberto Samuels ont vécu avec Sofia Quiros Ubeda quelques semaines avant de commencer le tournage pour créer une symbiose jusque dans le quotidien. La cinéaste se rappelle :
"Sur le tournage nous étions au moins 35 personnes, et nous avons vécu ensemble pendant 40 jours face à la mer. Notre méthode était flexible, en accord avec la nature et son caractère imprévisible comme la pluie et les orages. Le processus était ludique : toute l’équipe technique et les acteurs étaient liés, on dansait sur du Elvis Presley ou du reggaeton tous les jours. C’était comme un retour en enfance pour nous tous. Avec les acteurs non-professionnels, nous avons privilégié l’improvisation, ils pouvaient nous faire leurs propositions : c’est dans l’inattendu que la magie opère !"
La Danse du serpent a été présenté à la Semaine Internationale de la Critique au Festival de Cannes 2019.
Sofia Quiros Ubeda a mis cinq ans à faire La Danse du serpent. Lorsqu'elle a commencé à travailler sur le film, elle vivait en Argentine, mais savait que son action aurait lieu au Costa Rica et dans les Caraïbes. Elle se souvient :
"Mariana, la productrice, est montée à bord un peu plus tard et c’est à ce moment-là que nous avons commencé à démarcher les laboratoires régionaux pour nous constituer un réseau de collaborateurs. Par la suite, nous avons eu du soutien en industrie de la part du Costa Rica International Film Festival (CRFIC) et du Cartagena de India’s International Film Festival. Cela nous a permis de récolter des fonds, mais aussi d’offrir une belle vitrine au projet."
"Plus tard avec les coproducteurs, nous avons reçu le soutien du TFI Latin America Fund, du Costa Rica’s National Film Fund, du programme Ibermedia Program, et de l’Aide aux cinémas du monde du CNC. En parallèle, toute l’équipe créative a remanié le scénario, visité les Caraïbes à la recherche de lieux de tournages, d’acteurs et d’actrices. Nous avons travaillé main dans la main, avec toujours en tête l’importance cruciale de l’histoire. Cela nous a conduit à participer à deux ateliers : Ibermedia’s Project Development Workshop et NextStep, organisé par La Semaine de la Critique. Après le tournage nous avons eu la chance de participer à des évènements importants pour porter le projet : CRFIC, Catapulta in FICUNAM, Primera Mirada in IFF Panama and Cine en Construccion et Cinélatino-Rencontres de Toulouse."