"En 2019, année de la célébration des cinq cents ans de la construction du château, cinq cents cycles annuels des saisons se seront succédés comme se sont succédés François 1er, Louis XIV, la Révolution française, la Première et la Seconde Guerre mondiale.
Cinq cents hivers durant lesquels la salamandre s’est cachée dans la cavité d’un gros chêne mort pour hiberner, cinq cents printemps durant lesquels les hirondelles de retour de migration se sont affairées à la construction de leur nid, cinq cents étés durant lesquels le martin-pêcheur a guetté sa proie depuis son perchoir au-dessus de la rivière, cinq cents automnes durant lesquels les cerfs ont fait résonner leur brame dans le sous-bois.
D’innombrables générations d’animaux se sont succédées entre le démarrage des travaux du château et aujourd’hui. Mais la salamandre qui va déposer ses larves dans le marais jouxtant le château n’a-t-elle pas pour ancêtre celle aperçue dans le tas de bois près de la cheminée de la chambre de François 1er ?
L’idée du renouveau perpétuel et du cycle de vie contenue dans l’architecture de Chambord trouve une résonnance dans ceux de la nature. Les pierres ont une histoire, le bois et l’eau en ont une aussi.
D’un côté, l’édifice à la vie très tourmentée, abrégé de l’industrie humaine, comme témoin séculaire de la grande Histoire. De l’autre, tout un microcosme animal qui déroule la petite histoire de la vie entre rivière, forêt et lande.
Le film fera se côtoyer les deux univers. Celui de l’humanité et celui de l’animal. Celui de l’immobilité et celui du mouvement. Celui du patrimoine historique et celui du patrimoine naturel. Celui de la grande Histoire et celui des petites histoires naturelles.
Le principe narratif sera de faire converger les deux univers, de faire qu’ils se croisent et s’entremêlent afin d’illustrer combien la démesure architecturale d’un roi de France passionné de chasse exerce, depuis un demi-millénaire, un pouvoir de séduction inégalé."
Solognot d’origine, Laurent Charbonnier est à pied d’œuvre pour satisfaire, dès son plus jeune âge, son envie de découverte de la nature.Une école de photographie plus tard, il s’exerce à tous les genres de cette discipline. Mais à vingt ans, il choisit le cinéma et se lance dans le tournage de son premier film que Marlyse de La Grange lui achète pour son émission Les Animaux du Monde sur TF1. Le rêve d’enfance a pris forme.Avec une soixantaine de documentaires à son actif réalisés pour France 2, Arte, France 3, France 5, Voyage, Animaux, Seasons, Laurent Charbonnier est devenu une référence dans le domaine du cinéma animalier. Ses films sont diffusés à l’échelle internationale par la BBC, ABC, NHK, Discovery, TSR, RTBF, etc.Jean Becker, Claude Nuridsany et Marie Perennou (Microcosmos), Jacques Perrin, Nicolas Vanier, font appel à lui pour la réalisation d’images animalières pour leurs films : Les Enfants du Marais, La Clé des Champs, Le Peuple Migrateur, Océans, Les Saisons, L’enfant des Neiges, Le Dernier Trappeur, Loup, Belle et Sébastien, L‘École Buissonnière.En 2007, Jean-Pierre Bailly produit son premier long métrage Les Animaux Amoureux qui a nécessité deux années de tournage à travers le monde et pour lequel il a été nommé au César du Meilleur Film Documentaire.