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PLR
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4,0
Publiée le 8 juillet 2021
Film amenant au grand jour, de derrière le Rideau de Fer, l’histoire d’un herboriste méconnu sauf peut-être de quelques initiés. Illustre inconnu pour nous, Jan Mikolášek n’a sa notice dans Wikipédia qu’en Tchèque. Vous pourrez toujours, comme le l’ai fait, la soumettre à une traduction automatique afin de compléter l’apport du scénario de ce film qui, malgré le titre dans nos salles (qui n’est pas le titre original), reste silencieux sur le sort final de cet herboriste après le procès. Quant à lire l’état de santé d’un patient dans son urine, nos laboratoires de biologie médicale font ça aujourd’hui mais sans dépasser le stade de la couleur et de l’aspect trouble ou pas. Le fond laissera donc perplexe même si on veut finalement y croire. Coïncidence ou pas du projet, de sa réalisation et de sa distribution, le sujet fait écho aujourd’hui à des vérités médicales et scientifiques ou alternatives thérapeutiques (l’homéopathie, la chloroquine, suivez mon regard) qui sont celles des uns mais pas celles des autres ! Le qualificatif charlatan (titre original) fait d’ailleurs partie de ces mots pas du tout doux que des scientifiques éminents suggèrent quand les méthodes de leurs confrères ne sont pas conformes à leurs propres standards universitaires. L’Histoire en la matière serait finalement un éternel recommencement. Un film vraiment intéressant sur l’œuvre d’un personnage dont le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’a pas toujours été prophète envers les autorités de son pays, en des temps encore troublés il faut le reconnaître.
Autant que Gareth Jones, le héros de L'ombre de Staline, Jan Mikolášek. est un parfait inconnu en nos contrées, un citoyen tchécoslovaque, qui a consacré sa vie à soigner ses patients par les plantes, jusqu'aux plus hauts dignitaires nazis, pendant la guerre, ou communistes, dans les années 50. Régulièrement accusé de charlatanisme, alors que lui-même réfutait le terme de médecin, le personnage est fascinant et ne pouvait que plaire à Agnieszka Holland qui a construit autour de lui un scénario explorant ses zones de gris, se gardant bien de le condamner ou de le glorifier. Comme toujours dans son œuvre, la réalisatrice excelle dans la reconstitution d'époques troubles, ici par le biais de flashbacks (peut-être un peu trop nombreux) de la Tchécoslovaquie des années 30 à la fin des années 50. Le film, qui est fidèle à sa manière quelque peu austère, un brin figée même, mais cependant ample et puissante, s'attache aussi à la vie privée de son héros, dissimulée car susceptible, autant que son activité, de susciter une soif de répression de la part des autorités successives, et en particulier des communistes. En livrant ses patients au bon soin des plantes, Jan Mikolášek a été un homme d'influence, protégé puis menacé, une sorte d'épine dans le pied pour des régimes autoritaires, dont une certaine part de mystère, quant à sa psychologie reste entier. Dans le rôle principal, l'acteur tchèque Ivan Trojan est absolument formidable.
Bien que polonaise de naissance et de nationalité, c’est à Prague, la capitale de ce qu’on appelait alors la Tchécoslovaquie, qu’Agnieszka Holland a fait ses études de cinéma. Pour être plus précis, à la FAMU, considérée comme une des meilleures écoles de cinéma du monde. Après avoir travaillé comme assistante auprès des réalisateurs polonais Krzysztof Zanussi et Andrzej Wajda, après avoir réalisé un court métrage et quelques films pour la télévision, Agnieszka Holland a réalisé en 1979 son premier long métrage de cinéma, "Acteurs provinciaux", film présenté à la Semaine de la Critique Cannoise de 1980. C’est avec "Europa Europa", une coproduction germano-franco-polonaise de 1990, que la réalisatrice a fini par rencontrer un véritable succès critique et public. Ne cessant de passer d’un pays à l’autre en matière de production, de passer d’un écran à l’autre, petit et grand, Agnieszka Holland n’avait pas convaincu l’ensemble des spectateurs avec son dernier film, "L’ombre de Staline" , sorti entre les 2 confinements dans notre pays.En fait, à force de passer d’un pays à l’autre en matière de production, à force de passer d’un écran à l’autre et vice-versa, on pouvait penser, à la vision décevante de "L’ombre de Staline", qu’Agnieszka Holland n’avait plus en elle les qualités lui permettant de réaliser un grand film. Il n’en est rien : "Le procès de l’herboriste" est un grand film, tant au niveau du fond, avec sa dénonciation subtile de l’arbitraire qui règne lorsqu’un pays vit sous un régime autoritaire ou dictatorial, que de la forme, avec une esthétique particulièrement soignée et un montage très intelligent.
Le film est moyen car on apprend qu'un soignant par les herbes a rendu service à plus d'un habitant de Tchécoslovaquie tout en ayant un comportement douteux parfois pendant la guerre. C'est un biopic sans grand intérêt et pas très bien pensé. Je l'ai vu en vf ce qui atténue sans doute la force du film. Il ne reste pas grand chose de ce film à peine divertissant qui relève du téléfilm en deux parties plutôt que d'une œuvre cinématographique. En outre, si l'époque est bien reconstitué, ce n'est pas très bien joué. Pas de quoi occuper une soirée en fait.
Charlatan ou génie ? Agnieszka Holland aurait peut-être dû mettre un point d'interrogation à son titre ou alors est-ce une référence à ces gens qui ont accusé cet homme d'être un imposteur. Jan Mikolášek a réellement existé et son art réellement décrié et remis en question. Ce guérisseur, qui soignait avec des plantes médicinales, avait le don d'établir un diagnostic en regardant un échantillon d'urine du patient. Cet homme était très populaire et soignait aussi bien les riches que les pauvres. Et parmi tous ces gens, de mauvaises fréquentations qui lui causeront de nombreux problèmes. Ce n'est pas la seule raison des problèmes rencontrés, car sa manière de pratiquer la "médecine" ne pouvait que lui attirer des ennemis. Avec son film choisi par la République tchèque pour les Oscars, Agnieszka Holland dresse le portrait d'un personnage fascinant au cœur d'un contexte politique intéressant. Si la phytothérapie, la médecine par les plantes, existe toujours, on voit là quelque chose de différent et j'aurais aimé que la réalisatrice développe davantage cela. On apprend beaucoup de choses sur le personnage, et notamment sur son art, à travers de nombreux flashbacks, mais pas assez à mon goût. La relation avec Frantisek Palko prend trop de place alors qu'il s'agit d'un personnage de fiction... Il est peut-être inspiré d'une vraie personne qui a partagé la vie de Jan Mikolásek, mais bon... Je suis un peu resté sur ma faim, mais le film est quand même pas mal, car il parle d'un personnage vraiment atypique.
Un final bouleversant, des interprètes convaincants, mais une dramaturgie émoussée par un récit haché de discordances temporelles. En somme, les aller-retour incessants dans le passé de ce héros méconnu finissent par lasser.
Le Procès de l'herboriste raconte la vie de Jan Mikolášek (1889–1973), un guérisseur tchèque qui soigna des milliers de malades en leur administrant un cocktail de plantes après avoir examiné leurs urines. le film est organisé autour du procès que lui intenta le pouvoir communiste en 1958, juste après la mort du président Zápotocký qui fut l'un de ses patients et son protecteur. Une série de flashbacks revient sur les épisodes de sa vie : son enrôlement pendant la première guerre mondiale où il faillit perdre la vie, la découverte de son don thaumaturge, sa formation auprès d'une rebouteuse qui lui apprend à lire les urines et à fabriquer des simples, le recrutement de son fidèle collaborateur, Frantisek Palko, auquel l'attachera vite une passion interdite...
Quatre semaine après "Les Séminaristes", déboule sur nos écrans un nouveau film dont l'action se déroule dans la Tchécoslovaquie communiste. Il a reçu cinq statuettes à la dernière édition du Lion tchèque, l'équivalent des Césars, dont celles du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur (le Tchèque Ivan Trojan quasiment inconnu hors de ses frontières). Il est l'oeuvre d'Agnieszka Holland, une réalisatrice polonaise qui aime à se frotter à des films historiques : elle en a consacré un au père Popiełuszko (interprété par Christophe Lambert !), l'aumonier de Solidarność ("Le Complot"), un autre au génocide juif ("Europa, Europa"), un autre encore à la découverte de la terrible famine qui frappa l'Ukraine dans les premières années du stalinisme ("L'Ombre de Staline") ...
On pouvait craindre de cette réalisatrice septuagénaire et de cette coproduction tcéhco-slovaquo-polonio-irlandaise un trop-plein d'académisme. On y échappe de justesse grâce à la complexité d'un récit qui joue à saute-moutons avec les époques. Grâce surtout à un personnage beaucoup moins lisse qu'on l'escomptait. Mikolášek n'est pas en effet, comme la bande-annonce le laissait imaginer, un autre martyr de l'anti-communisme injustement persécuté par des bourreaux sans âme dans des prisons glaciales. Plus le film avance, plus sa face cachée apparaît : un homme abrupt, dépourvu d'empathie, qui se noie dans son travail en étant incapable de s'en détacher.
Les ultimes scènes du film sont d'une redoutable ambiguïté et on débattra longuement en sortant de la salle du sens à leur donner.
Difficile d' aimer un film quand le héros attendu et idéalisé est détestable. On est saisi , capté par ce personnage hors du commun; on peut le croire attentif humain : il a le don, il a la connaissance, il soigne. Mais ... Le film est très bien construit, avec des flash back qui nous font comprendre la complexité de l'homme.
Agnieszka Holland nous invite dans la Tchécoslovaquie des années trente et quarante pour nous présenter Jan Mikolasek, un guérisseur indépendant qui consacrera sa vie à soigner les autres sans distinction d’origine ou de catégorie sociale. Accusé de charlatanisme, il devra prouver le bien-fondé de sa science lors de son procès. Réalisé comme un portrait intime, la réalisatrice polonaise décrit un homme traumatisé par la guerre qui s’est forgé une notoriété grâce à ses diagnostics des urines. Vivant une relation amoureuse avec un autre homme, il devra cacher sa part de lui dans son pays totalitaire. Si le rôle du médecin est formidablement porté par Ivan Trojan, le film souffre d’une mise en scène froide et extrêmement lente. Un an après “Dans l’ombre de Staline”, Agnieszka Holland réalise une œuvre instructive mais dénuée d’émotion. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
De Agnieszka Holland (2021). Un film didactique sur une histoire (très) peu connue, celle d'un médecin non conventionnel. On oscille tout le film entre croyance en son don de soigner et perplexité concernant ses méthodes non conventionnelles . Le film est puissant tant il montre comment le totalitarisme dès qu'il se sent menacé peut broyer une existence . A méditer . Ivan Trojan porte pleinement le rôle de ce médecin.
Un film intéressant sur la vie sur la médecine, sur l'argent, l'amour, la politique. Un film sur le désir, ou encore sur la liberté contrariée par le pouvoir politique. Que se passerait-il en effet si un virus contaminait la planète et si un conflit entre le désir de vivre libre et le pouvoir politique aboutissait à un procès ?
Un film âpre, dur et sombre qui nous laisse pas le temps de souffler un peu; c'est sa qualité, mais aussi son défaut, mais c'est aussi un film qui colle à une certaine actualité; l'opposition entre la médecine officielle et les médecines parallèles, d'autant plus forte quand la médecine officielle a le soutient de gouvernements dictatoriaux.En fin de compte, un film plus intéressant que réellement passionnant.
Le principal mérite de ce film très académique - pléonasme - d’Agnieszka Holland est de faire découvrir la figure méconnue de Jan Mikolášek, qui fut ce qu’on appelle par chez nous un rebouteux. Capable de définir avec précision l’état de santé d’un patient rien qu’en observant son urine, il soigna tous les camps en présence, sans distinction d'idéologie, dans la Tchécoslovaquie démocratique, sous occupation nazie puis communiste, comptant sur la reconnaissance de ses patients les plus influents pour faire oublier son indifférence (ou son opportunisme) politique. Du moins, jusqu’à ce que le régime communiste décide de faire un exemple de ce guérisseur à la richesse trop ostentatoire. La plus grande qualité du scénario est de faire de Mikolasek un personnage d’une rare ambivalence. Liant à son “don” une obligation de soin et d’éthique, il n’en oubliait pas pour autant d’accumuler les biens matériels et les faveurs personnelles. Entre piété et cruauté, égalité de traitement et opportunisme, le personnage n’est pas aisément lisible et c’est tant mieux. Il est toutefois dommage que le scénario prenne tant de libertés avec une réalité dont il est, il est vrai, difficile de séparer le vrai du faux : alors qu’il aurait été si intéressant de décrypter la duplicité d’un procès intenté par un régime autoritaire au nom d’une lutte contre la superstition dont ses membres les plus prestigieux avaient pourtant profité autant que leurs prédécesseurs, le récit se concentre à 80% sur la relation homosexuelle présumée (ce fut l’un des chefs d’accusation) de Mikolasek avec son assistant : un peu trop simple, un peu trop dans l’air du temps.
Jan Mikolasek est un herboriste, accrédité, possédant le don de guérisseur. Il est fils de jardinier ce qui lui permet de se spécialiser dans les plantes et autres fleurs et leur pouvoir de guérison. Après un épisode extrêmement traumatisant vécu pendant la 1er guerre, il revient chez lui et décide de vivre chez une guérisseuse qui lui apprend à analyser à l'oeil nu les urines et à prodiguer des remèdes d'herboriste. Ses consultations acquièrent de plus en plus de popularité et lui permettent de mettre de côté un patrimoine confortable. Il achète une villa délabrée qu'il fait restaurer. Et recrute Frantisek Palko, très beau jeune homme sans rien, comme assistant. Sa vie avance vers des chemins de plus en plus fortement troublés et troubles, comme les urines de ses patients.
Le procès de l'herboriste a une affiche trompeuse. Et d'ailleurs le titre français n'est pas très bon. Charlatan, titre original, est plus parlant et colle mieux à l'atmosphère, au caractère du personnage principal, Jan Mikolasek. Pourquoi trompeuse ? Car nous ne sommes pas en présence d'un héros : héros herboriste qui soigne, soulage et aide avec empathie et engagement ses patients, héros qui traverse les graves crises du XXème siècle avec recul, héros martyr d'un régime communiste qui abhorre ce type de personne etc...Non ! Jan Mikolasek est un antihéros. Certes, son don et ses connaissances d'herboriste aident et soignent les gens. Mais lui, en tant qu'être humain est d'une ambiguïté sans faille, d'une certaine noirceur d'âme et d'un manque de ce petit quelque chose qui le rendrait plus humain. Est-ce l'épisode de la 1ère guerre qui l'a rendu ainsi ? Est-ce son don qui finit par lui faire croire qu'il est à la hauteur de Dieu ? Est-ce les tourments notamment sur sa sexualité qui le rendent méfiant jusqu'à une forme de méchanceté ? C'est peut-être un peu tout cela.
A. Holland a réussi une parfaite mise en scène et un parfait récit de ce que peut-être un antihéros et l'ambiguïté à l'état pur. Soutenus par un réel soin dans les décors, les costumes, les accessoires, une recherche au niveau de la lumière et du bruitage, le film dégage une atmosphère qui ne fait que renforcer les questions, les troubles autour de Mikolasek. Le contraste physique entre le guérisseur et Frantisek son assistant interrogent encore plus sur leur amitié particulière.
Néanmoins, je suis restée quelque peu en recul vis-à-vis de cette histoire. Je crois aux pouvoirs de guérison des plantes et au métier d'herboriste mais je ne crois absolument pas en ceux des guérisseurs. Donc la partie sur ce don ne m'a pas intéressé ni interpellé. L'ambiguité de Mikolasek m'a parue par moments un peu trop poussée et donc j'ai décroché sur certains passages. Les flashbacks restent très classiques sans véritables passation d'informations pour affirmer un peu plus une opinion sur Mikolasek. Enfin la préparation et le procès sont un peu bâclés.
À travers ce portrait hagiographique de l’herboriste Jan Mikolášek, Agnieszka Holland dénonce la mascarade des procès politiques menés par les communistes en Europe de l’est. Sauf qu’on est très loin de "L’aveu" de Costa-Gavras. En faisant de son personnage principal un mage thaumaturge, elle passe à côté de son sujet et détruit toute la crédibilité historique de son long-métrage.