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JSCooper
5 abonnés
485 critiques
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3,5
Publiée le 26 avril 2024
À la fois polar, chronique sociale, confrontation humaine, "La loi de Téhéran" propose quelques scènes fortes et prenantes, du suspense, de l'émotion. Le style est proche du documentaire mais très bien rythmé. La réalisation offre une ambiance oppressante réussie. Les comédiens sont convaincants.
Une bonne surprise que ce film iranien à plusieurs facettes. D'abord l'étonnement de découvrir que la société iranienne que l'on croit sous contrôle moral et religieux puisse, elle aussi, être gangrénée par la drogue et la mafia des narcotrafiquants. Ensuite la manière originale de traiter ce thriller qui s'éloigne de l'approche spectaculaire américaine, même si parfois on y revient. Ce qu'i est particulier c'est la façon dont la police remonte jusqu'au "parrain", la façon dont elle et la justice opèrent avec des arrestations de masse, du chantage aux familles et surtout l'opposition entre un flic empêtré dans des affaires conjugales, brutal et tenace, ses adjoints qu'il n'épargne pas jusqu'à les faire arrêter, et le parrain, personnage aux multiples facettes, brutal, manipulateur qui se croit au dessus des lois, et fait face jusqu'à sa fin poignante. Et c'est bien filmé. Du cinéma différent, du bon cinéma.
Après seulement quelques minutes, La Loi de Téhéran se mesure déjà à French Connection, le temps d'une poursuite sèche et nerveuse dans les rues iraniennes semblables à un labyrinthe. Nous voilà donc déjà vissés au plus près des personnages. Littéralement traînés sur le bitume... La traque menée par ce flic hargneux est brutale, sans aucune concession. Prenant plus d'une fois des allures de documentaire choc. Entretenant aussi un sens du suspens haletant, le temps d'une descente chez un dealer qui se terminera de manière inattendue. L' enquête diligentée pour remonter le réseau est violente, obsessionnelle, tord les vies jusqu'à les briser pour obtenir des aveux, un tuyau, une piste. Le film aurait pu se contenter de cette traque chauffée à blanc par son Dirty Harry local qu'il aurait déjà été une intense réussite. Mais il prend le virage de l'affrontement entre un flic et sa proie. En forme de guerre des nerfs. En reprenant une approche miroir, tellement les enjeux entre les deux hommes sont finalement similaires. Tant la carrière de l'un et la vie de l'autre ne tiennent plus qu'au même fil. Ces deux-là sont pris au piège d'une situation intenable, tout comme la population iranienne presque toute entière, prise en étau entre l'absence de morale policière, la misère la plus inhumaine et la maladie de l'addiction. Remarquable interprétation également ! Que ce soit écrasée par le soleil, subissant une descente musclée dans un camp improvisé, ou encore dans une prison plus que vétuste aux allures de cour des miracle, c'est finalement tout un pays qui devient le personnage principal du film, subissant la tension sans jamais pouvoir y répondre. Subissant la pauvreté sans jamais avoir la perspective de s'en sortir. Subissant l'inhumanité d'un régime de violences. C'est là que que la caméra de Saeed Roustaee trouve son apogée. En offrant des mouvements amples. en signant des plans tantôt de toute beauté, tantôt glaçants. En filmant l'étouffement d'un pays dont elle prend le pouls : celui de l'urgence dans une première partie renversante. Avant de se poser pour montrer une chute au ralenti dans un face-à-face tendu et rugueux, où une poésie insoupçonnée peut faire irruption avant le drame familial. Le tout aboutissant à un dernier plan qui impressionne, mais véritablement désabusé, rempli de zombies s'agitant vainement sur une autoroute paralysée par une énième intervention policière dispersant une fourmilière. Achevant de dessiner une triste fresque saisissante en mode coup de poing. Telle est la loi de Téhéran ...
Ce film s'encre dans une terrible réalité iranienne. Sans doute doit-il son succès à ce qu'il ne cherche pas à enjoliver, ni les situations, ni les policiers, ni les dealers. Quand on sait que les six cents figurants sont tous des toxicomanes, on comprend pourquoi il frappe autant les esprits. Il suffit d'observer les visages et les corps ravagés. Certains passages semblent sortis d'un autre monde, comme celui de l'intervention de la police dans le bidonville des drogués ou bien la séquence finale se déroulant sur une autoroute de Téhéran. Surtout ne pas s'imaginer que ce film est un divertissement. C'est une dénonciation réaliste d'un phénomène de société qui fait réfléchir sur les moyens mis en œuvre pour combattre le fléau de la drogue. Alors, si ce film est très fort, il est aussi très long, terriblement long. Par moment, l'impression dominante, c'est que rien ne se passe et l'envie vous prend alors de décrocher. Dommage car, sans ce défaut majeur, je l'aurais bien considéré comme un chef d’œuvre. .
Film « choc », car révélateur d’une société tout entière, ce polar sur l’enfer du crack dans la capitale iranienne contient quelques séquences très fortes dont la toute première dès le début spoiler: (la fin de la 1ète poursuite)
Le jeune réalisateur, Saeed Roustay, présente dans son 2ème film un portrait édifiant de la société iranienne engrenée dans la drogue, via un suspense haletant autour des deux hommes., le chef de police et le trafiquant (2 grosses pointures du cinéma iranien); dans un véritable huis clos asphyxiant,. tellement les 2 bords sont corrompus (ou corruptibles) La mise en scène sans artifice, proche du documentaire présente différents points de vue, sans prendre partie Des bas-fonds de Téhéran, cette faune hirsute, hagarde, est traquée puis capturée pour croupir dans des prisons insalubresspoiler: (où les prisonniers sont tellement tassés, qu’ils ne savent s’assoir). . Ces scènes incroyables nous laissent sans voix. Son titre anglais « Just 6.5 » indique 6.5 millions de drogués « à la dure » dans ce pays. Pour info, il a été salué dans le monde entier et a reçu « le prix du public » à Téhéran, pays qui faute d’être tolérant permet à ses jeunes cinéastes d’exister, pourvu qu’ils s'attaquent à une gangrène largement accepté par le pouvoir en place
Au-delà de la plongée dans l’univers des toxicos en Iran et de son trafic inhérent c’est l’université de l’échec de la répression du trafic qui marque.
La Loix de Téhéran est un film apre, anxiogène, poisseux, qui met en scène une brigade des stupéfiants à Téhéran. On démarre dans les quartiers de Téhéran pour ensuite s'engouffrer dans l'univers carceral. On sent toute la tension de leur métier, le poids de la corruption, et la suspicion latente même lorsque les policiers sont intègres. Le film sait évoquer avec talent la dimension sociale sans qu'elle ne pèse jamais sur le film, qui sait rester un film policier mêlant action et enquête. Il interroge aussi la finalité du travail de ces enquêteurs. Ce film tient autant par la qualité de son réalisateur Saed Roustayi que par ses interprêtes, exceptionnels de bout en bout, ainsi que la place donnée aux seconds rôles. On est complètement en immersion et souvent sonné. Le film a bien fonctionné en France et il a pulvérisé les chiffres en Iran, échappant de peu à la censure.
Un long métrage qui se veut témoigner des spécificités sociales Iraniennes mais qui ne parvient qu'à nous fatiguer par la densité et l'hystérie des dialogues et des scènes sans vraiment réussir à poser le décor et l'intrigue à un quelconque moment. Je ne parle bien sûr pas du doublage français qui est tout simplement consternant. Préférez la VO.
Difficile de ne pas mettre cinq étoiles à cet excellent film de Saeed Roustayi. Le scénario, un montage dynamique sans jamais devenir épuisant, un jeu d'acteurs sans bavure, le côté documenté qui n'est jamais documentaire en font un modèle du genre. De quel genre? Peut-être d'un cinéma iranien rarement décevant (Kiarostami, Fahradi, Machmalbaf...) d'autant plus que dans le cas présent, on sent l'évident sens de moyen, compensé par un savoir-faire et un talent sans faille. De nombreux cinéastes du monde "occidental" devrait s'en inspirer.
Film choc qui nous prend à la gorge dès sa première séquence d'action, immersive et admirablement filmée. Le film se fait ensuite de moins en moins nerveux et très bavard, me faisant regretter une mise en scène réussie qui aurait été hyper intéressante dans une deuxième partie moins discursive. Malgré mes réserves, je ne peux que saluer la qualité de l'ensemble (en oubliant pas les excellentes prestations des acteurs) et ses messages forts sur un pays gangrené et finalement méconnu (ignoré ?) en Europe.
Film extraordinaire qui nous tient en haleine du debut jusqu'à la fin. Un côté méconnu de l'Iran. Les acteurs sont fabuleux de vérité. Finalement, même dans un pays très repressif an matière de drogue, la consommation de drogue continue de progresser inexorablement. La scène avec le Tramadol résonne avec mon quotidien de pharmacienne et la forte dependance induite en France aussi par ce medicament. La societe iranienne semble souffrir beaucoup de pauvreté....la solutionpourrait elle venir de plus de social dans ce pays ?
Entre Thriller et documentaire "La loi de Téhéran" est réaliste et efficace. Les trente premières minutes sont haletantes avec aucun temps mort. Par la suite avec l'arrestation du truand, la tension baisse tout comme l'enjeu scénaristique. Toutefois le film va nous montrer des points intéressants. Comme les rapports humains, la vie dans le milieu carcéral Iranien, où bien encore les deux policiers qui se rendent coup pour coup, et plus encore une justice qui fait plus confiance aux criminels qu'aux policiers. Un premier film réussi.