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Kurosawa
582 abonnés
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4,0
Publiée le 2 juillet 2017
"Allez coucher ailleurs" est une des preuves de la réussite du système Hawks, rejouant un cocktail bien connu du cinéaste avec histoire d'amour déjantée et péripéties improbables. Si le film est globalement réjouissant, c'est surtout sa première partie qui emballe par sa capacité à inventer des situations où le couple Grant-Sheridan s'écharpe avec joie jusqu'à une scène géniale commençant sur une moto et se concluant dans une botte de foin. La seconde partie, axée sur le mariage compliqué des deux militaires, procède plus par répétitions et par variations (Grant refoulé par tous les hôtels; l'accession au bateau) et s'appuie finalement moins sur un comique burlesque que sur une science des dialogues et surtout sur le jeu de son acteur principal, ce qui montre à quel point Hawks parvient à dynamiser le rythme de son film par les outils élémentaires que lui offre le cinéma : la mise en scène, l'écriture et les interprètes. "Allez coucher ailleurs" est une savoureuse comédie, qui ne cesse d'affirmer son goût pour les revirements de situations et pour le travestissement.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale en Allemagne, le capitaine français Henri Rochard doit s'affranchir d'une importante mission. Mais une fois sur place, il va se rendre compte qu'il devra faire équipe avec le lieutenant Catherine Gates, une américaine avec qui il s'entend mal...
Suite au très décevant remake "A song is Born", Howard Hawks renoue avec la comédie basée sur la guerre des sexes où il a déjà montré ses preuves dans le passé. Et à nouveau, c'est une bien belle réussite, il met en scène ce capitaine français va se faire mener par le bout du nez par cette femme. Il étudie avec humour les liens qu'ils auront entre eux, allant de la haine à l'amour et réciproquement et, tout comme nous, il s'amuse à mettre ce capitaine dans des situations où il ne sera guère à son aise.
Pourtant, l'ensemble reste assez prévisible, notamment dans l'avancement de l'histoire mais ça marche ! Le scénario contient un bon nombre d'idées ingénieuses, que ce soit dans le traitement de la guerre des sexes ou dans quelques péripéties et cela, Hawks l'exploite à merveille. Divisées en deux parties, les deux sont réussies mais la deuxième est un vrai régal, notamment lorsque Cary Grant tente d'immigrer aux USA. Subtil dans le traitement de ses thèmes, son humour basé sur les quiproquos, les dialogues et les situations, est souvent exquis et irrésistible, pour un film qui ne manque pas de charme et dont le rythme ne laisse guère de répits.
Et puis Cary Grant... Quel acteur ! Chez Hawks il est bien souvent génial et il m'aura bien souvent bluffé et dans des rôles parfois assez proches comme en témoignent "Bringing Up Baby" et "Monkey Business". Il est ici irrésistible et rentre à merveille dans ce rôle où il va se retrouver dans plusieurs situations délicates, le tout en restant toujours digne et élégant ! Quant à Ann Sheridan, elle le mène de belle manière par le bout du nez, Hawks les dirige à merveille. L'osmose entre les deux est parfaite et ne fait que renforcer la réussite de ce film très plaisant à suivre.
Dans la lignée de "Bringing up Baby", Hawks signe une comédie aussi charmante que fine et marrante, sans lourdeur et bénéficiant d'un grand nombre d'idées lumineuses, le tout emmené par un Cary Grant en très grande forme !
Cary Grant le male virile et séduisant doit se travestir en femme pour passer son voyage de noce avec sa dulcinée qui est une carrièriste militaire et insensible au charme de son compagnon. Les connotations sexuels sont nombreuses, H.Hawks prend un malin plaisir à frustrer notre C.Grant façe à une actrice qui ne manque pas de pèps. Le jeu de séduction entre les deux acteurs parcours tout le film est et agrémenté de quelques gags et répliques bien sentit. Mais il faut avouer que nous sommes en 1949 et que les gags ont mal viellis et que l'ensemble manque de rythme. Cependant il est toujours agréable de voir ces deux turlurons s'envoyer des noms d'oiseaux sous fond de fin de guerre mondial. Réjouissant mais sans plus.
Un capitaine et un lieutenant se rendent en side-car d'un point A à un point B dans l'Allemagne d'après guerre. spoiler: Après quelques péripéties, ils tombent amoureux, se marient et retombent dans les péripéties... C'est loin d'être drôle d'un bout à l'autre de la pellicule. Je retiens la scène de l'auberge et la scène de travestie qui est réussie. Trop moyen, je trouve.
Avec ce "Allez coucher ailleurs", Hawks prouvait encore qu'il était bien le grand réalisateur américain de son temps enchaînant avec une aisance déconcertante des œuvres fortes et des comédies plus légères, aussi à l'aise dans les films de gangster ("Scarface"), le western (le Banni) ou les œuvres historiques ("La Terre des pharaons"). Ici, Hawks dégaine la grande comédie, surfant sur un scénario ficelé aux petits oignons et s'appuyant sur un casting hors-pair où brille un Cary Grant alors au sommet de son art. Sans doute l'une des plus grandes comédies américaines jamais réalisées.
On rit donc plus dans la seconde partie même si le travestissement de Grant/Rochard manque nettement d'application pour qu'on y croit vraiment. Outre le petit soucis de déguisement, on peut tiquer sur un rythme plus bancal en première partie avec de petites longueurs. Mais Grant/Rochard en éternel ronchon et Sheridan/Gates en femme qui a, justement, du peps à revendre forment un couple idéalement assorti. Hawks signe sans doute le film le moins abouti des 5 tournés avec Cary Grant mais ça reste une nouvelle jolie réussite qui vous dessinera un sourire assuré. Site : Selenie
Allez coucher ailleurs, une comédie burlesque qui emprunte (beaucoup) aux premiers comiques du cinéma muet, et qui fait rire pour peu que vous passiez l'éponge sur l'absurde de certaines situations (surtout le final grand-guignolesque). Cary Grant s'amuse beaucoup, il porte les talons hauts et la perruque à la Mireille Mathieu, il part en roue libre sur un side-car lancé à toute berzingue sans conducteur (une séquence qui rappelle celle, incroyable, de Buster Keaton dans Sherlock Junior) ou fait des yeux ébahis devant une porte qui s'ouvre à sa compagne quand lui n'arrive pas à la bouger d'un centimètre... Ann Sheridan est brillante en compagne forte de caractère qui ne s'en laisse pas compter par les hommes (cela fait un bien fou à voir). Le film accuse un ventre mou au milieu de l'intrigue, juste avant le fameux mariage, et le final est excessivement peu crédible (le travestissement grossier, cela passe encore dans les années premières du muet, mais ici cela fait un peu "fort de café"... Bien que cela reste drôle de voir, cet homme choqué par les tracas de la vie féminine ou encore un accouchement). On termine "Allez coucher ailleurs" en sachant qu'on a vu une comédie parfois un peu bébête, mais où certaines situations absurdes nous ont amusé et dans lesquelles le duo d'affiche s'éclate clairement à faire les imbéciles... Décomplexé et drôle.
On regrette que ce film ne possède ni le rythme ni l'humour de l'impossible mr bébé,les gags sont trop gros et trop prévisibles pour véritablement fonctionner. Il reste tout de même un film au ton charmant et à la splendide mise en image.
J'ai ressenti un intense ennui devant ce Hawks: oubliez L'impossible monsieur bébé! Ici le couple , bien que charmant , ne fonctionne pas:la faute à un script mal foutu & bâclé . Cary Grant s'offusque & sa partenaire porte la culotte:c'est bon tout le monde a compris? Donc un film paresseux que je ne recommande guère .
Une bluette bien médiocre qui prend le thème de l'amour et tourner au tour avec le déguisement de l'armée. C'est usant et si ridicule. Au suivant......
Le film se scinde en deux parties assez réussies, même si j'ai une préférence pour la seconde. La première est une comédie romantique entre deux personnes qui se détestent… si ça n'apporte pas grand chose par rapport à l'impossible monsieur bébé par exemple, ça reste divertissant, drôle, et très plaisant, mais je pense que le véritable intérêt est la seconde partie, où le personnage de Grant essaye d'immigrer aux USA, c'est très réjouissant, drôle, et puis ça offre une toute nouvelle perspective de gags, de quiproquo ce qui permet au spectateur de se régaler. Le duo d'acteur fonctionne bien, même si je préfère celui que Grand forme avec Hepburn. Le film possède une écriture très soignée qui permet un humour vraiment prenant, sans tomber dans la lourdeur. C'est un bon film, où j'ai l'impression qu'Hawks échange sa femme dans un milieu d'homme qu'il met dans ses films, pour l'homme dans un milieu de femme (voir même comme un homme considéré comme une femme dans un milieu d'homme) pour la seconde partie de son film. Les situations du films sont vraiment très drôles, vraiment un film très plaisant.
Dans l’Allemagne occupée, un capitaine français (Cary Grant) et une lieutenant américaine (Ann Sheridan) sont affectés à une mission conjointe. Mutuellement attirés l’un par l’autre, ils se font l’aveu de leur amour, décident de se marier et de rentrer ensemble aux Etats-Unis. Mais le capitaine Rochard n’est pas au bout de ses peines. Si la loi américaine autorise certes un soldat américain à retourner au pays en compagnie de son épouse européenne, la question inverse – le retour d’une militaire américaine mariée à un Européen – n’a pas été prévu par les textes.
"I was a Male War Bride" – littéralement « J’ai été une fiancée de guerre mâle » – est l’adaptation d’un témoignage autobiographique du belge Roger Charlier qui raconte en 1947 dans le Baltimore Sun les embarras administratifs qu’il a dû surmonter pour accompagner son épouse, une infirmière militaire américaine, aux États-Unis. Vu du Conseil d’Etat, il s’agit d’un cas assez classique d’interprétation des textes bien connu salle Parodi sous l’aphorisme « la femme est un homme au sens de… » : il s’agit d’appliquer à une femme un texte de loi dont la rédaction aurait pu laisser penser qu’il ne s’appliquait qu’aux hommes. Sauf que, ici, c’est à un homme qu’il s’agit d’appliquer la procédure de la loi américaine 271 initialement conçue pour les femmes seulement.
Ce renversement des sexes ne pouvait que séduire Howard Hawks et son acteur fétiche Cary Grant. Avant de réaliser "Les Hommes préfèrent les blondes", Hawks avait tourné avec Grant "L’impossible Monsieur Bébé" et "La Dame du vendredi". Dans ces deux screwball comedies ultra-célèbres, un homme et une femme qui refusent d’admettre leur attraction réciproque passent leur temps à se disputer. La recette éprouvée est reprise à l’identique dans "Allez coucher ailleurs". Mais, la relation au sein du couple est inégalitaire. Grant est constamment tourné en ridicule : assis dans le siège du passager d’un side car conduit par Ann Sheridan, ridiculement perché sur la barrière d’un passage à niveau, sauvé de la noyade par sa collègue, condamné pendant tout le film à « aller coucher ailleurs » faute de trouver un lit… Cary Grant est dévirilisé au point de devoir – comme plus tard Curtis et Lemmon dans "Certains l’aiment chaud" de Billy Wilder – se travestir. Cary Grant – dont l’homosexualité était un secret de polichinelle – s’en donne à cœur joie. Seul bémol : Ann Sheridan, moins piquante que Katherine Hepburn dans "L’impossible Monsieur bébé", moins sexy que Rosalind Russell dans "La Dame du vendredi".
Mais "Allez coucher ailleurs" ne se réduit pas à cette scène célèbre et à une énième screwball comedy. Comme Billy Wilder dans La Scandaleuse de Berlin, Howard Hawks inscrit son film qu’il est allé tourner en Allemagne dans son époque. Il décrit l’occupation de l’Allemagne sur un mode moins dramatique que son rival de la Paramount. Il choisit de railler la bureaucratie militaire qui retarde le mariage des héros, les empêche de dormir sous le même toit et complique leur retour à la vie civile. C’est l’occasion d’une accumulation de gags, un brin répétitifs, pour Cary Grant balloté d’hôtels en dortoirs, essayant tant bien que mal de caser pour la nuit sa grande carcasse dans une chaise ou une baignoire.
"Allez coucher ailleurs" a été éclipsé par les autres chefs d’œuvre de Hawks et de Wilder dont il n’atteint pas la perfection. Il ne mérite pas pour autant l’injuste oubli dans lequel il est tombé.
Un film de Howard Hawks et toujours à prendre au second degré. Ici, comme souvent, la question est de faire face à l’épouvantable code Hays qui a défiguré le cinéma américain pendant une bonne trentaine d’années. Entre autres aimables plaisanteries, il interdisait de montrer un homme et une femme - fussent-ils mariés - dans le même lit, ce spectacle dégradant étant censé donner de mauvaises idées au bon peuple ! Que fait donc Hawks dans cette comédie savoureuse ? Il nous montre un couple marié - et même, tant qu’on y est, trois fois marié ! - à qui il est interdit de consommer sa nuit de noces suite à une cascade d’imbroglios militaires. L’auteur déploie ainsi tout son humour pour prendre le code au pied de la lettre et le ridiculiser… Puisqu’il est interdit de les montrer dans le même lit, ils n’y seront pas ! Après une suite de gags montés avec le soin habituel de Hawks, la scène finale va leur apporter la liberté sous sa forme la plus symbolique… et la plus américaine ! Cary Grant est au meilleur de sa forme et accepte même ce à quoi peu d’acteurs auraient consenti, à savoir de se grimer en femme, affublé d’une crinière de cheval ! Il assume ainsi tout naturellement son équivocité sexuelle et procure par contrecoup à ce film en apparence badin et léger une profondeur de réflexion assez rare sur le sujet interdit de la sexualité.
Une comédie réjouissante avec un Cary Grant en pleine forme. "Allez coucher ailleurs" peut se diviser en deux partie. Dans la première, nos deux héros, tout deux militaires, sont contraints de partir en mission ensemble, à leur grand désarroi. Point de départ qui donne lieu à de purs moments de screwball comedy, agréables mais pas inoubliables non plus car relativement prévisibles et déjà vus. Mais vient la seconde partie, ou le français Henri Rochard (Cary Grant) et l'américaine Catherine Gates (Ann Sheridan), après s'être rendu compte que finalement ils s'aimaient bien, décide de se marier. Et c'est là que l'on assiste à un sommet de comédie qui rattrape amplement la première partie. Alors que sa femme est rappelée aux États-Unis, Rochard, qui veut évidemment la suivre, se retrouve rangé dans la catégorie des épouses de guerre. Se moquant de l'absurdité de l'administration qui n'a pas eu la bonne idée de faire un formulaire pour les « époux de guerre », le film fini littéralement par transformer Rochard en femme. D'abord pour l'administration qui prend Mr Rochard pour une Mme Rochard puis pour tous puisque celui-ci est contraint de se travestir pour pouvoir embarquer sur le bateau devant le mener aux États-Unis. Et voir Cary Grant en travelo, ça vaut vraiment le coup d'œil !
Complètement délirante, cette comédie de Howard Hawks est un sommet comme tous les films du grand réalisateur. Cary Grant est confronté à l'absurde dans un récit pourtant simple : il épouse une lieutenant américaine, et doit dès lors être considéré comme "war bride". Le film se déroule en deux parties, avant et après le mariage (et même le triple mariage). Dans une situation typiquement hawksienne (et que l'on retrouve très souvent dans le cinéma hollywoodien), les deux futurs époux commencent par se détester et s'affronter cordialement, avant d'éprouver un amour sincère réciproque. Dans cette partie plutôt timide, on assiste malgré tout à des exploits comiques, avec pour ligne directrice une mission en side-car, ce qui donne lieu à une série de gags désopilants, qui aboutit au mariage de Cary Grant et Ann Sheridan. Puis Hawks promène Cary Grant à travers toute une série de difficultés du fait de sa position absurde de male bride, et il doit se démener (il ira jusqu'à se déguiser en femme, la queue d'un cheval lui servant de perruque) pour affronter l'administration kafkaïenne de l'armée américaine. Et tout au long du film, il subira une discrimination idiote qui l'empêche de trouver un lit, quel que soit le lieu où il demande l'hospitalité pour la nuit. Howard Hawks met en scène une énième fois, et pour son plus grand plaisir, une guerre des sexes où les dialogues trépidants et les acteurs survoltés font merveille, tout le long d'une série de scènes inoubliables.