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Benjamin A
717 abonnés
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4,0
Publiée le 7 mars 2015
Arrivant dans les locaux du journal de Walter Burns, son ex-mari, Hildy, brillante journaliste, vient lui annoncer qu'elle épouse un autre homme. Burns fera tout pour la retenir...
Seconde adaptation de la pièce de Ben Hecht "The Front Page", "His girl friday" permet à Howard Hawks de s'amuser comme un petit fou et ce, de manières régulièrement contagieuses. Il se moque et égratigne tout le monde, de la presse cherchant le sensationnalisme avant toute chose aux politiques ne pensant qu'à se faire réélire et ce par n'importe quel moyen en passant par le mariage ou la nature humaine dans son ensemble et ce avec brio, sans concessions et finesse !
Bénéficiant d'une excellente qualité d'écriture, que ce soit au niveau du scénario mais surtout vis-à-vis des dialogues et des personnages, il joue à nouveau sur les rapports homme-femme. Il met un Cary Grant (fabuleux, une fois de plus !) cynique, charmeur et impitoyable, dont chaque expression ou geste est un régal, face à une belle Rosalind Russell déterminée et bien décidée à ne pas se laisser embrigader par son ex-mari. Il n'en oublie pas les seconds rôles à l'image du condamné à mort mais s'intéresse surtout à ces deux personnages, dont les rapports sont piquants à souhait !
C'est très plaisant à suivre, sans faute de rythme ou d'écriture, les dialogues sont vifs et s’enchaînent avec fluidité. Hawks joue bien avec les différents lieux (il y en a peu) et ses critiques font mouche, notamment celle envers la presse. Hawks déborde d'idées à l'image de la façon dont il met cette femme forte dans ce monde d'homme et dans l'ensemble, il les exploite bien et sans lourdeur. Le film est assez énergétique, sans commettre de fautes de rythmes (dans un sens comme dans l'autre) et l'intensité mise en place dès les premières secondes ne redescend jamais.
À nouveau, Hawks montre à quel point il maîtrisait l'art de la screwball comedy et on retrouve dans "His girl friday" certains de ses thèmes de prédilection, traités avec humour et pertinence et c'est un vrai bonheur, surtout lorsque c'est emmené par un fabuleux Cary Grant !
À noter que Billy Wilder adaptera d'une façon bien différente (il remplace le couple d'ex-marié par un patron de presse et un journaliste qui souhaite quitter ce métier) cette même pièce pour un très bon résultat avec Jack Lemmon et Walter Matthau sous le nom de "Spéciale Première".
j'avoue ne pas avoir compris le titre, mais bon au final ça n'importe que peu. C'est un film jouissif de bout en bout, joutes verbales à n'en plus finir gagnant en intensité sans faiblir, devenant de plus en plus prenantes et plaisantes, les dialogues sont vraiment géniaux, fluides, et offrent un pied monstrueux au spectateur. Ça débite des paroles à un niveau incroyable, et l'histoire s'en trouve être vraiment prenante et intéressante, j'aime beaucoup cette fin, qui me fait penser à un Lubitsch. On retrouve la femme dans le monde d'hommes grande obsession de Hawks, et c'est jubilatoire, chaque phrase conduit le spectateur vers un état d'euphorie.
Le genre de la screwball comedy s'épanouit dans les années 30, rendant célèbres plusieurs réalisateurs et acteurs, grâce aux textes et interprétations. Le film de Hawks commence par l'annonce du remariage de Russell avec un autre homme, ce qui force Grant à user de nombreux stratèges pour retarder et empêcher cet évènement. Tout va bien, jusqu'à ce que l'héroïne s'intéresse de près à une affaire de justice. Et l'histoire prend un autre tour, le film n'est plus une comédie et se transforme en une sorte de drame social. Ce qui effondre le film entier. Le texte a bien quelques répliques ou gestes drôles de la part des acteurs, mais le film garde son empreinte théâtrale puisqu'il est adapté d'une pièce, du début à la fin le spectateur ne peut que ressentir un manque d'ambition de mise en scène, l'autorité de la star-system, un débit de dialogues trop rapide, et surtout, surtout un film qui abuse des conversations par téléphone ; cette "tricherie" scénaristique donne le tournis, sur quel base se fier pour ne pas perdre le fil ? On aura toujours l'impression de confusion de la part de Hawks, qui n'a pu sauver de peu le film. Une critique du journalisme présente ? certainement, mais si le film est classé comme appartenant à la screwball comedy, il doit l'être et non pas dériver dans un autre registre.
Film incisif et percutant - un de plus mais on ne s’en lasse jamais - sur le monde de la presse et son univers impitoyable. Howard Hawks, qui le tourne entre Seuls les anges ont des ailes et Sergent York, adopte le ton humoristique qu’il maîtrise si bien et qu’on avait déjà pu apprécier dans L’Impossible Monsieur Bébé. Sur un scénario pourtant tiré d’une pièce de théâtre, il réussit le petit miracle de ne jamais tomber dans le théâtre filmé grâce à une mise en scène toute de fluidité et d’intelligence, s’appuyant sur des dialogues hallucinants de virtuosité et des comédiens en état de grâce. Cary Grant est une fois de plus son interprète masculin et il n’a peut-être jamais été aussi grand. Ses joutes verbales avec la superbe Rosalind Russell, qui se montre son égale sur le plan de la finesse et du second degré, sont un régal. Au niveau du propos, les deux thèmes du film (la critique d’un monde fondé sur des valeurs individuelles et les difficultés de pouvoir y exister en tant que couple) sont menés en parallèle avec un brio époustouflant qui fait sans doute de ce film une des meilleures comédies américaines de tous les temps.
Comédie signée par un H. Hawks alors maître du genre, et qui retrouve C. Grant après "L'impossible Monsieur Bébé", autre grand classique sortit l'année précédente. Là, c'est la consécration du dialogue nerveux, le débit mitraillette des acteurs (240 mots à la minute, contre 90 en moyenne à l'époque), avec des dialogues et des gags parfois irrésistibles. Le rythme est tellement soutenu qu'on peut le revoir plusieurs fois afin de tout saisir. Improvisant avec bonheur, les acteurs s'en donnent à cœur joie, tandis que Hawks brocarde gentiment le petit monde des journalistes de l'époque. Il signe aussi une charge assez féroce contre certaines institutions, et trousse au final une comédie de mœurs jubilatoire, éreintante, frénétique et parfois épuisante. On braille, on se chamaille, on parle les uns par dessus les autres, les portes claquent, c'est du théâtre de boulevard certes, mais le rythme que Hawks imprime au tout en fait un classique indispensable du genre. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
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3,5
Publiée le 6 octobre 2016
Pas le grand classique attendu de la « screwball comedy » mais un classique quand même du genre! Une comèdie farfelue d'Howard Hawks à base de mariage et de remariage qui utilise l'amour comme une farce! Et si le beau Cary Grant aura ètè un des parfaits vecteurs de l'èquation loufoque après "Bringing up Baby" et "Only Angels Have Wings", c'est la troisième fois que l'acteur tourne avec le rèalisateur! Cary Grant, Rosalind Russell et Ralph Bellamy interprètent à la mode « Howard Hawks » cette pièce cèlèbre de "The Front Page". On peut ainsi remarquer que le cinèaste fait parler ses acteurs le plus vite possible au risque parfois de se chevaucher (ou d'agacer les tympans) mais au très grand plaisir de retrouver en cela la vie même où la plupart de nos phrases qui se chevauchent où l'on attend jamais la rèponse aux questions posèes, ou personne au fond n'ècoute vraiment personne dans la vraie vie! La folie même et la loufoquerie de la vie reprise par un dialogue survoltè en 90 minutes autour d'un journal le « Morning Post » , c'est tout le pari du très avisè Hawks, qui au passage, est aussi producteur de son film! Pas aussi pètaradante que la version de Billy Wilder mais supèrieure à la version de Lewis Milestone...
En adaptant pour la deuxième fois au cinéma la pièce de Ben Hecht "The Front Page", Howard Hawks en profite pour peaufiner son style dans le registre de la screwball comedy et fait parler ses acteurs à un tel débit que même certaines répliques se chevauchent ! Fier de cette trouvaille, Hawks a toujours été persuadé qu'elle a fait le succès du film et il a bien raison. Le rythme infaillible et implacable des dialogues correspond parfaitement bien au sujet du film qui se trouve encore terriblement d'actualité. Que ce soit les journalistes à l'affût d'un scoop inédit ou les politiciens prêts à pendre un homme pour gagner des votes, tout le monde y passe et l'innocent fiancé amoureux se retrouve en prison. Si vers la fin, le rythme retombe un peu, l'énergie qui passe à travers tout le film est telle qu'on ne peut qu'y adhérer d'autant plus que le charme de Rosalind Russell fait des merveilles et que Cary Grant campe à la perfection un éditeur prêt à tout pour avoir ce qu'il veut.
Quand Hawks réalise "La dame du Vendredi" avec Cary Grant, les deux hommes sortent à peine d'un travail commun sur leur deux précédents films, une comédie "L'impossible Monsieur Bébé" et un film d'aventures "Seuls les anges ont des ailes" . Ils sont donc en terrain de connaissance et chacun sait ce qu'il peut attendre de l'autre. C'est une pièce de Ben Hecht déjà adaptée à l'écran en 1931 par Lewis Milestone ("The front page") avec Adolphe Menjou dans le rôle de Walter Burns le patron de journal retors que choisit Hawks pour leur nouvelle collaboration. Charles Lederer se charge du scénario avec l'aide de Ben Hecht lui-même; pour les dialogues Hawks demande à Morrie Riskind d'accélérer encore ceux déjà très alertes de la version originale . Hawks souhaite en effet persévérer dans le genre de la screwball comedy dans lequel il a déjà œuvré deux fois avec succès ("Train de Luxe" et 'L'impossible Monsieur Bébé"). Pour obtenir ces fameux dialogues "mitraillettes" qui font tout le sel de la screwball comedy, Hawks exige que les répliques se chevauchent créant un joyeux foutoir qui ravira les adeptes mais ne manquera pas d'augmenter l'agacement des réfractaires. Il est vrai que le rythme effréné du film donne un peu le tournis et un sentiment d'artificialité qui peut incommoder tellement à certains moments les acteurs donnent l'impression de réciter séparément une partition qui leur échappe. Heureusement la bonne humeur emporte le tout grâce au talent des trois acteurs qui font montre d'un abattage hors du commun notamment Cary Grant parfait en patron de presse sans scrupules prêt à tout pour récupérer en une seule fois sa femme et son meilleur reporter. Rosalind Russel qui n'était pas le premier choix de Hawks incarne très bien cette femme moderne complètement rompue aux mœurs machistes des salles de presse. Cette mise en avant de la condition féminine fera beaucoup pour la réputation de Hawks qui s'extrait ainsi de la réputation de machistes invétérés que trimballaient ses camarades de promotion qu'étaient les Ford, Huston ou Walsh.
Impossible à croire,ce film a 70 ans et plus que jamais il reste d'actualité...Changez les téléphones,introduisez internet,remettez les politiques d'aujourd'hui et les guerres terribles se déroulant sur l'ancienne Mésopotamie et c'est reparti. Il est merveilleusement réalisé avec une virtuosité qui se prête totalement au sujet,il est hyper intelligent,il pousse l'humour jusqu'à l'extrême,ne se soucie jamais d'aucune morale. Résultat: l'impression finale dépend totalement de chacun d'entre nous. Pour moi, il a été dérangeant ,car il dépeint la nature de certains hommes sans aucune complaisance. L'héroïne sera en partie épargnée mais la jeune femme si généreuse sera sacrifiée sans une seule hésitation au profit des intérêts de chacun. Quant au pauvre simple d'esprit ,enfermé dans une cage comme un pestiféré il sera le jouet absolu des événements qui arrivent par ailleurs si vite qu'il est difficile de tout comprendre. On est en pleine trépidation. Le cinéma de Hawks allie la plus grande logique aux situations les plus folles et, il arrive à tout faire passer. Ici,même si on perçoit un sentiment d'écoeurement devant tant de souffrances infligés aux faibles ,il est difficile de ne pas laisser s'échapper quelques rires tant la jubilation cérébrale est forte. Il est évident que le réalisateur adore les réparties brillantes et les gens intelligents,il fait même parler Cary Grant à part pour traiter d'imbécile le benêt de service mais il est non moins évident qu'il garde pleinement conscience des réalités ,témoin cette séquence édifiante ou l'on voit les journalistes perdre leurs voix lorsque Mollie Malloy part en claquant la porte de leur salle commune après leur avoir dit leurs 4 vérités. Un Hawks un peu méconnu au niveau de ses grands classiques.
Très bonne comédie qui nous est offert par l'un des géants d'Hollywood, Howard Hawks. Les situations sont drole, enlevées, avec des dialogues intelligents et des comédiens impeccables. Cary Grant et Rosalind Russell sont même déchainés, et cela pour notre plus grand plaisir. L'intrigue est plutot bonne, et les situation s'enhainent de manière habile et efficace, même si on peut trouver cela un tout petit peu trop long parfois. Et même si on ressent que c'est adapté d'une pièce de théatre, et que ce n'est tout de même pas du niveau de L'Impossible Monsieur Bébé, c'est tout de même un très bon divertissement, dont on sort de bonne humeur et avec le sourire.
La Dame du vendredi est une assez bonne comédie.Le principal point faible du film est le scénario qui est confus,répétitif et peu original.La mise en scène est classique,sobre,dans la lignée des précédents films d'Howard Hawks.Le rythme du film est assez soutenue malgré une intrigue peu évolutive.Bon interprétation de Cary Grant,charismatique,drôle avec une gestuelle parfaite.Rosalind Russell effectue une assez bon prestation grâce à une expressivité bien dosé.Ralph Bellamy est quand à lui moyen,trop terne,peu aidé par son rôle limité.Travail un peu quelconque au niveau du cadrage,malgré une alternance assez inventive entre de nombreux plans fixes et de longs mouvements de caméras(un peu brusques).Pareil pour le montage,qui mélange plans longs pour les dialogues et plans courts pour l'action pure.Les dialogues sont ironiques et bien écrits.La thématique de Hawks est assez large:problèmes de couples,jalousie,satire sur le monde de la presse et satire politique.La Dame du vendredi est donc un assez bon film grâce à la présence de Cary Gant en grande forme mais desservie par des bavardages incessants et une mise en scène impersonnelle.
Le théâtre filmé a encore frappé ! Les acteurs parlent. Visuellement il n'y a rien. Le film a beaucoup vieilli. Les dialogues et les intrigues sont tout aussi désuets. A fuir !
Le rythme de la comédie est effréné,Howard Hawks ne laisse aucun temps mort dans la dame du vendredi. Il n’empêche que le film n'est pas aussi drôle qu'il pourrait l’être, le ton est certes très sympathique mais il n'est que très peu drôle. Le personnage du futur mari est une véritable caricature du simplet capable de gober n'importe quoi. Les personnages manquent parfois de subtilité,Grant en beau parleur embobinant tout son monde n'est pas toujours crédible dans ses dires. Il y a aussi certaines coupes qui ont du mal à se raccorder à la scène. Le film reste de qualité mais Hawks aurait dût aller plus loin avec ses personnages et jouer à fond la carte de la comédie.
Le script est intéressant, du moins après qu'on se soit farci les deux introductions successives, le fond qui dénonce le journalisme à sensation (dans le film les deux vedettes spoiler: n'aident pas le fugitif à s'en sortir, mais se garde en réserve le scoop de son arrestation ) et la politique clientéliste (et peut-être aussi la peine de mort) est tout à fait louable. En revanche il est souvent question de communistes sans qu'on sache trop ce qu'ils viennent faire dans cette histoire. C'est sur la forme que le film pèche, c'est excessivement bavard (les deux premières scènes sont interminables), et le film va ensuite à une telle vitesse avec un tel chassé-croisé de personnages (y compris des correspondants téléphoniques invisibles) qu'on a vraiment du mal à suivre. La conclusion manque cruellement de subtilité… Mais bon, c'est du Hawks, réalisateur surestimé. Quand on voit ensuite l'éblouissant remake de Billy Wilder (Spéciale première - 1974) on se rend compte de suite de la différence de niveau !
Howard Hawks réitère avec Cary Grant, juste après l’hilarant L'Impossible Monsieur Bébé (1946). Avec La Dame du vendredi (1947), on assiste ici à une comédie délurée, ébouriffante et tonique, dans laquelle Cary Grant & Rosalind Russell excellent dans leurs joutes verbales avec un débit infernal et inépuisable ! 90 minutes de dialogues cinglants, où les acteurs s’empiètent les uns sur les autres, qu’ils se parlent de vive voix ou au téléphone, une véritable cacophonie comme on a rarement vu au cinéma (le débit est de 240 mots par minute !!!). Situations absurdes, dialogues de sourds, innombrables retournements de situation font de cette comédie, une très belle réussite !