Pas d'orchidées pour Miss Blandish est une adaptation du premier de la longue série de romans noirs de James Hadley Chase. Il fut publié en 1938, alors que l'écrivain est âgé de seulement 32 ans. En 1961, l'oeuvre sera republiée sous le titre Pas d'orchidées dans une version remaniée par l'auteur, qui trouvait l'ambiance du texte trop datée. Une première adaptation de l'oeuvre a été réalisée en 1948 par St. John Legh Clowes, 23 ans avant celle de Robert Aldrich. Entre 1948 et 1989, on relève 32 adaptations d'oeuvres de James Hadley Chase au cinéma, dont 25 rien qu'en France, qu'elles soient réalisées ou coproduites. Bien plus que dans le propre pays d'origine de l'auteur (Grande-Bretagne) et infiniment plus qu'aux Etats-Unis, Chase a toujours été un auteur fort apprécié en France.
En 1967, les spectateurs découvraient sur les écrans Bonnie and Clyde d'Arthur Penn. Cynique, violent, évocation réaliste et crue de l'Amérique de la Grande Dépression des années 30, le film d'Arthur Penn fut le précurseur de toute une série de films autour de la même période. La même année par exemple, Roger Corman surfait sur la vague avec L'Affaire Al Capone, qui relate la guerre qui opposa le clan Capone avec celui de Bugs Moran et se solda par le célèbre Massacre dit de la Saint Valentin en 1929. Avec Bloody Mama en 1970, Roger Corman rappelle les sanglants exploits de la bande de Ma Barker. Et même après Pas d'orchidées pour Miss Blandish (dont le titre original est The Grissom Gang), arrivera en 1973 John Milius qui retrace avec Dillinger la vie de l'un des célèbres hors-la-loi de l'époque.
Le collier de diamants employé dans le film est un véritable collier ! Dans un souci d'authenticité, Robert Aldrich insista en effet pour avoir un vrai collier de diamants. Une femme déguisée en secrétaire fut donc chargée par le joaillier d'apporter sur le plateau de tournage le collier. Celle-ci était en permanence accompagnée d'un garde armé.
L'immense succès des Douze salopards en 1967 (il rapporta à l'époque la somme astronomique de plus de 20 millions de dollars) permit à Robert Aldrich de racheter les studios Famous Players-Lasky, construits en 1913. Le cinéaste franc-tireur avait désormais les mains libres pour faire les films tels qu'il les entendait, sans subir la pression des Majors. Mais ses trois films suivants : Faut-il tuer sister George, Chut...Chut...chère Charlotte et Le Démon des femmes furent des échecs cuisants pour Robert Aldrich. Sérieusement mis en difficulté financière et pour sauver son studio, il revient alors au film de guerre avec Trop tard pour les héros en 1970-1971, qui a pour cadre la Guerre du Pacifique. Mais ca sera aussi un nouvel échec financier; il fut alors obligé de vendre son studio et de retourner travailler sous contrat avec les Majors
Dans le film, une histoire d'amour naît entre Slim Grissom (Scott Wilson) et la riche héritière Barbara Blandish (Kim Darby), alors que cette dernière est pourtant la victime d'un enlèvement. Il s'agit de l'une des manifestations de ce que l'on appelle le "Syndrome de Stockholm". Il désigne ainsi la propension des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers à développer une empathie, voire une sympathie, ou une contagion émotionnelle avec ces derniers. Inversement le syndrome peut s'appliquer aux ravisseurs, qui peuvent être influencés par le point de vue de l'otage; on parle en ce cas du syndrome de Lima. Il y a trois critères d'appréciations pour analyser le syndrome de Stockholm : le développement d'un sentiment de confiance, voire de sympathie des otages vis-à-vis de leurs ravisseurs; le développement d'un sentiment positif des ravisseurs à l'égard de leurs otages; et enfin l'apparition d'une hostilité des victimes envers les forces de l'ordre.