Jan Vokes est serveuse et caissière. Cette Galloise est totalement étrangère au monde du cheval. A la suite d’une discussion dans un pub, elle décide de donner un nouvel élan à sa vie : avec son mari, Brian, elle achète une poulinière et le couple fait l’acquisition d’une jument dotée d’un caractère exécrable, pour la modique somme de 350 livres.
Jan et Brian Vokes envoient la jument à la saillie de l’Américain Bien Bien, dont il s’agissait de la première saison de monte en Angleterre. C’est alors que naquit en 2001 Dream Alliance, qui fut nommé ainsi en l’honneur de ses vingt-trois propriétaires, Jan et Brian Vokes ayant réussi à monter un syndicat autour du cheval.
Après avoir gagné plusieurs courses, le cheval se blesse grièvement lors d’un entraînement préparatoire au Grand National et est sauvé de justesse de l’euthanasie. Un an et demi après, il fait son retour à la compétition sur les claies de Chepstow avant d’enlever le Welsh National (Gr3), considéré comme la plus grande course du Pays de Galles.
Aujourd’hui, Jan Vokes vit toujours dans la même maison à Cefn Fforest et exerce encore deux emplois. Elle rêve d’élever un nouveau champion comme Dream Alliance.
Katherine Butler, la productrice du film, a entendu parlé de Dream Alliance en rencontrant Louise Osmond et Judith Dawson, respectivement réalisatrice et productrice du documentaire Dark Horse. Butler, consciente que cette histoire incroyable pouvait toucher davantage de monde, décide d’en faire un long-métrage de fiction et part à la recherche du couple Vokes afin d’apprécier leur intérêt sur un tel projet. "Il était primordial d’avoir, au-delà de leur accord principe, la certitude qu’ils avaient envie de partager cette aventure avec nous. Nous avions la chance de passer derrière l’équipe de Dark Horse qui avait déjà tissé des liens avec la communauté de Cefn Fforest", se rappelle la productrice.
Le tournage de Dream Horse s'est déroulé dans la ville industrielle de Blaenavon au Pays de Galles, pendant 28 jours. Le film s'attache à montrer la vie de cette communauté ayant subi de plein fouet la crise de l’industrie du charbon. Le réalisateur Euros Lyn explique : "Il était important pour moi d’être authentique, de montrer ce que nous sommes en tant que Gallois, quelles sont nos peurs etc."
Toutes les chansons de la bande originale sont connectées au Pays de Galles, qu’elles soient traditionnelles, contemporaines ou même religieuses. Dans les années 1990, le sud du pays a connu une véritable révolution rock et des groupes emblématiques de cette période figurent parmi la B.O à l’instar de Super Furry Animals, Manic Street Preachers, Catatonia etc. On entend aussi le morceau Delilah du crooner gallois Tom Jones, très connue de ses compatriotes qui se font une joie de la chanter à toute occasion.
Pour la préparation des chevaux, l’équipe s’est entourée de l’entreprise familiale The Devil’s Horsemen qui a pour habitude d’entraîner des canassons pour le cinéma, de grandes productions à l’instar de Game of Thrones ou Wonder Woman. Au total, ce sont 39 chevaux qui ont été utilisés pour Dream Horse, l’équipe ayant eu très à coeur que chaque animal soit traité avec beaucoup d’amour et de respect. Le film a par ailleurs été soutenu par l’organisation à but non lucratif American Humane qui s’est assuré du bon traitement des animaux pendant la production.
Les séquences de courses étant cruciales, l’équipe a tenu à en faire des mini-histoires au sein des séquences et à être fidèle à la réalité d’une course hippique. Ils n’avaient que six jours pour tourner cinq courses. Chacune a été tournée d’une seule prise avec cinq caméras simultanées pour avoir différents angles : sur des voitures, le dos des chevaux, ou encore des drones pour des plans plus aériens. Une “bible” de la course a été créée avec des codes couleurs pour chaque cheval, chaque groupe de caméra, des cartes et même des diagrammes. Ces séquences étaient de loin le plus gros challenge pour Euros Lyn et son équipe. En post-production, le monteur a joué avec différentes techniques pour donner à chaque course du film une tonalité différente.