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    Arthur Rambo
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Arthur Rambo" et de son tournage !

    Inspiré d'une histoire vraie

    Arthur Rambo est inspiré de l’affaire Mehdi Meklat survenue en 2017, dans laquelle l'écrivain et chroniqueur avait publié des tweets racistes, antisémites, homophobes et misogynes. Laurent Cantet les a découverts via la presse. Si la première réaction du réalisateur a été la stupeur, il a surtout eu du mal à comprendre comment ce jeune homme intelligent et sensible avait pu les écrire. Il se rappelle :

    "Comment tout cela pouvait-il cohabiter dans un même esprit ? Par la suite, beaucoup de gens, journalistes, intellectuels, ont essayé d’analyser cela et j’ai eu le sentiment que ça tournait en rond. Ce besoin de comprendre passait inévitablement par du discours, qui de toute part voulait établir une vérité. Mais la dialectique a ses limites. J’avais l’impression que le discours, si construit soit-il, n’épuiserait jamais le mystère du personnage, ce qu’un film pouvait tenter de faire de manière plus sensible."

    A bonne distance

    Comme le glaçant L'Emploi du temps, Arthur Rambo s’inspire d’une affaire très médiatisée et la déplace dans une fiction : Mehdi Meklat/Marcelin Deschamps devient le fictif Karim/Arthur Rambo. Laurent Cantet ne voulait surtout pas faire un biopic :

    "C’est comme ça qu’est né Karim, dont on ne saura jamais vraiment pourquoi il a écrit ces tweets et qui lui-même ne le saura sans doute jamais. Karim/Arthur Rambo devait rester une énigme pour nous mais surtout pour lui-même. J’assume les ressemblances évidentes entre lui et Mehdi Meklat mais ne voulais en aucun cas être tenu de respecter le déroulé réel de son histoire. L’ensemble du film se concentre sur les deux jours de l’éclatement de l’affaire. En quelques heures, le statut de Karim bascule : on le rencontre à l’apogée de sa gloire, et en une nuit, il devient le paria que tout le monde fuit", précise-t-il.

    Incrustations de tweets

    Laurent Cantet a opté pour des incrustations de tweets à l'écran. Le cinéaste a cherché à faire en sorte qu'ils soient inclus dans la mise en scène, tout en parasitant l’histoire. Il explique : "Ces messages scandent le film et il fallait doser leur progression. Les premiers apparaissent sur des cartons noirs, comme des intertitres de film muet. Ils restent énigmatiques, on a du mal à les relier à l’histoire. Mais cette mise en avant formelle leur confère un impact très fort. Ensuite, progressivement ils apparaissent directement dans l’image qu’ils brouillent souvent, puis leur rythme s’accélère jusqu’à ce qu’on ne puisse même plus les lire précisément... Tout cela a été long à régler au montage."

    Retrouvailles

    Karim est joué par Rabah Naït Oufella, qui était déjà dans la classe d’Entre les murs, Palme d'Or en 2008. Laurent Cantet justifie ce choix : "Rabah avait 13 ans au moment d’Entre les murs mais avait réussi à s’imposer dans le groupe. Au départ, il n’était pas du tout carriériste ni fasciné par le métier d’acteur, ce qui m’avait séduit. En écrivant, je pensais à lui tout en craignant qu’il ait du mal à adopter les codes du jeune auteur à succès. On a beaucoup travaillé là-dessus et au cours de nos répétitions, j’ai senti qu’il est progressivement devenu Karim. Il a modifié sa façon de parler, son débit, et su adapter son jeu en fonction des milieux où il évolue. Il ne parle pas de la même manière à son éditrice, à ses copains, à sa mère ou à son frère."

    Surtout pas un martyr

    Laurent Cantet n'a pas fait de Karim un martyr. Même si le film regarde le personnage avec une attention parfois bienveillante, le réalisateur ne voulait surtout pas chercher à le protéger en gommant tout ce qu'il y a d’irrecevable chez lui. Il confie : "Il fallait qu’on oscille continuellement entre le rejet et l’empathie. Un salaud qui écrit des saloperies ne m’aurait pas intéressé. Par contre, qu’un jeune homme avec qui on pourrait sympathiser soit capable d’écrire de tels messages, ça questionne."

    L’idée du pseudo

    L’idée du pseudo et du titre du film est venue très vite lors de l'écriture du scénario. Ce qui intéressait Laurent Cantet dans cette appellation était le contraste entre deux systèmes de référence très générationnels : la poésie de Rimbaud qui nous renvoie à une certaine idée de la culture classique et la brutalité de Rambo, héros populaire. "Ce grand écart décrit bien celui de Karim entre son ambition littéraire et sa colère. Je voulais aussi que cette synthèse soit drôle parfois. Son humour devait rendre Karim séduisant tant pour les lecteurs de ses tweets que pour le spectateur", précise le metteur en scène.

    Contraste entre 2 mondes

    Karim est sans cesse en mouvement, et le film s’attache à restituer une géographie parisienne assez précise, avec cette ligne de démarcation du périphérique qui définit une géographie sociale bien connue. Laurent Cantet explique : "Karim, c’est le transfuge, celui qui franchit le périph, passe d’un monde à l’autre, et qui finit par le payer très cher. Pour arriver là où il veut arriver, Karim sait qu’il lui faut « trahir » ses origines et son milieu social."

    "Son succès, il sait qu’il le doit à des compromis avec lesquels il n’est pas à l’aise. Avec le directeur de la photographie Pierre Milon, on a cherché à rendre cette géographie très claire en créant un contraste fort entre les deux mondes de Karim. Au début, on est à Paris, tout va bien, et l’image est brillante, à l’image du monde qu’il est en train de découvrir. De retour en banlieue, la réalité reprend du poids et l’image devient plus sobre."

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