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Tumtumtree
167 abonnés
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3,5
Publiée le 24 juin 2020
Après quinze minutes de film, et devant toutes ces belles images, je ne cessais de me demander : "Mais pourquoi ça ne prend pas ? pourquoi ça ne prend pas ?". Et pendant un instant, ce fut un vrai mystère. Cancion sin nombre est une immersion dans le Pérou des années 1980, époque de crise politique, économique et morale du pays. Le film traite d'un sujet à la fois social et politique : l'enlèvement d'enfants de familles pauvres. La mise en scène est superbe, composée de plans d'un noir et blanc élégant qui rappellent autant Ida, que Eraserhead ou encore The Lighthouse. Alors pourquoi ça ne prend pas ? Eh bien parce qu'entre les deux qualités extrêmes que sont le thème traité et la mise en scène, il n'y a pas de chair. La femme éplorée, son mari, le journaliste qui s'intéresse à leur cas, ne sont pas des personnages, des êtres humains, des individus ; ce sont juste des types sociaux. Il y a des cinéastes qui en un plan de 10 secondes arrivent à faire vivre un premier ou un second rôle. Dolan par exemple, dans son dernier film, donnait consistance à un figurant en un rien de temps. Là, les minutes passent et les caractères restent des entités abstraites, prises dans un drame qui les dépasse. Le film, aussi beau soit-il, devient vite une mécanique au devenir évident que le scénario ne cherche même pas à contredire. Bref, bof, bof, bof... Allez plutôt voir Mosquito...Et au passage, retournez peut-être au cinéma... ça a rouvert... mais y'a personne...
L'argument principal de Canción sin nombre fait référence à un trafic d'enfants dans le Pérou des années 80 que le père de la réalisatrice, Melina León, contribua à dénoncer, en tant que reporter. Mais au-delà de la triste réalité des faits, le film élargit son propos en dressant un portrait très sombre d'un pays alors en proie à la violence du Sentier lumineux et des militaires, à la corruption des appareils politique et judiciaire et à une récession économique paroxystique. L'une des périodes les plus sombres de l'histoire récente du Pérou au milieu de laquelle ses deux personnages principaux, une mère dont l'enfant a été volé à la naissance et un journaliste qui mène l'enquête, mènent une lutte presque dérisoire. Ce sont deux marginaux, l'une parce que pauvre et d'origine quechua, l'autre à cause de sa sexualité "déviante." Des citoyens de seconde zone, en quelque sorte, que le film suit séparément ou ensemble dans une atmosphère opaque et un environnement quasi kafkaïen. Canción sin nombre n''est pas une œuvre si facile d'accès, exigeante même, car s'autorisant de nombreuses ellipses et ne cherchant pas à guider le spectateur dans ce qu'il ne comprend pas. La photo en noir et blanc et le format 4/3 participent d'un style très dépouillé, voire austère, que la finesse de la mise en scène parvient à tirer de la sécheresse. Melina León, dont c'est le premier long-métrage, évite facilement le misérabilisme et sollicite aussi bien les sentiments que l'intelligence de son auditoire. Le film rappelle parfois, le réalisme magique en moins, le cinéma de sa compatriote Claudia Llosa (Madeinusa, Fausta), hélas perdue de vue depuis quelques années.
Sans sa sélection à la Quinzaine des réalisateurs en 2019, difficile d'envisager un accès aux salles françaises pour ce film péruvien assez pointu, tourné en noir et blanc et dans un format 4:3, et racontant la sordide histoire d'une mère dont on vole le nourrisson. Dans ce cas comme dans beaucoup d'autres, le Festival de Cannes prouve sa vocation essentielle de passeur, toutes sections confondues.
Cancion sin nombre est donc d'une grande beauté formelle. Tourné dans un noir et blanc plutôt gris, au grain un peu épais qui rappelle plus Bela Tarr que le piqué incroyablement précis de Roma, le film enchante souvent par la symétrie de ses plans, la sourde poésie qui s'échappe des paysages désolés comme des tableaux urbains de la pauvreté quotidienne, sa mise en scène élégante, sa façon triste de donner à voir un écran presque noir dans lequel on distingue à peine une nuance ou la lueur d'une bougie.
Une fois dit la splendeur de l'expérience visuelle, il faut reconnaître que le reste laisse à désirer, même si le montage est assez alerte, les acteurs convaincants et l'histoire intéressante. C'est que le scénario peine à unifier les différentes histoires montrées (la maman désespérée, l'histoire d'amour du journaliste gay, son enquête parcellaire).
Au fur et à mesure que le film avance, il est de plus en plus évident que son horizon ultime est sa perfection formelle plus que tout autre chose : c'est sa limite.
Quelle arnaque aux sentiments et quel pathos inutile... Le noir et blanc n’arrange rien et on périt d’ennui devant cette affligeante leçon de morale péruvienne. La mise en scène est lourde, démonstrative. Le ton est pleurnichard et dégoulinant. On a le sentiment d’avoir vu 10 000 fois cette histoire. Inutile de se déplacer au cinema ni de gaspiller temps et argent.
A travers la révélation du trafic de nourrissons dans le Pérou des années 80, la réalisatrice dresse le constat d’un pays en déshérence, avec une inflation hors norme et une situation politique dégradée. Dans ce cadre, elle raconte l’histoire de Georgina, démunie financièrement et socialement, qui accouche dans une maternité où les soins sont gratuits. Elle ne verra jamais son enfant. Malgré ses recours, ses démarches et une administration aux ordres de la compromission étatique. Un journaliste va révéler le scandale, mais le nombre d’enfants adoptés par des étrangers demeure encore à ce jour incertain. Le style de la cinéaste est assez particulier pour un (premier) film de ce genre. En noir et blanc, il ne cesse d’être gris Ce qui le rend atone et monotone. Et vire au pathétique pour un constat larmoyant d’une situation inextricable. Ce film s’inspire d’une histoire vraie à laquelle on croit sans difficulté. Il nous la rappelle, sans réellement témoigner de la nature des faits. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Georgina, la vingtaine, fait partie de ces paysans sans terre qui vivent dans le plus extrême dénuement dans les environs de Lima, la capitale péruvienne. À la fin des années quatre-vingts, alors que la pays est plongé dans la crise de la dette et la guerre civile, elle y attend son premier enfant. Elle accouche dans une clinique privée qui lui avait fair miroiter des soins gratuits. Mais son enfant lui est violemment retiré. Après s'être tournée en vain vers la police et vers la justice, elle alerte un journaliste.
"Canción sin nombre" aurait pu être un film hollywoodien à suspense dans lequel une jeune femme pauvre et un journaliste courageux auraient, au péril de leur vie, dévoiler un crime d'Etat : le rapt de nouveaux nés pour nourrir une filière d'adoption internationale. Mais, à partir de cette trame tristement inspirée de faits réels, qui lui avaient été relatés par son père, lui-même à l'époque journaliste, la jeune réalisatrice Melina León a opté pour un parti tout autre : celui de l'esthétisme poétique qui n'est pas sans rappeler le splendide film guatémaltèque "Ixcanul" de Jayro Bustamante
Le film perd en densité ce qu'il gagne en profondeur. Il est filmé en noir et blanc dans un format 4/3 qui rappelle celui des émissions télévisées. Les plans sont longs, qui montrent la minuscule Georgina, enceinte de neuf mois, cheminer péniblement autour de sa cabane. L'intrigue est réduite à sa plus simple expression. L'ennui parfois guette et on le regrette d'autant que le sujet est poignant et l'interprétation, toute en retenue, de Pamela Mendoza et de Tommy Párraga, impeccable.
Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs 2019, “Canción sin nombre” se déroule au Pérou, en pleine crise politique des années 80. Georgina, une jeune femme indigène attend son premier enfant. Sans un sous, elle se rend dans une clinique offrant ses services gratuits d’assistances après en avoir entendu la promotion à la radio. Mais lors de l’accouchement, son bébé est capturé sans explication. Ce drame filmé en noir et blanc va alors suivre le parcours de Georgina et son mari pour retrouver son nouveau-né. Mais les autorités prennent le problème à la légère et semble même être complices d’un crime organisé de trafics de bébés. Bien décidée à retrouver sa fille, elle va compter sur le soutien d’un journaliste qui va mener l’enquête. Filmé dans le format restreint 1.85, “Canción sin nombre” impose un climat oppressant pour bien insister sur l’ambiance qui régnait dans le pays. Car le film s’inspire d’un vrai fait et où le journal La Républica a révélé le scandale. A la fois douloureux, inquiétant et captivant, “Canción sin nombre” est un bel hommage au journalisme qui ose souvent être le contre-pouvoir d’une bureaucratie complexe. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Un certain regard sur le Pérou de la fin des années 1980, son instabilité économique et politique, ses stigmatisations sociales (les pauvres, les homosexuels…) et ses scandales (kidnapping et trafic d'enfants). La narration, quoique lente et peu dense, est toujours intelligente et subtile. Mais c'est surtout visuellement que ce premier long-métrage séduit. Noir et blanc superbe, compositions très graphiques, d'une épure qui frise parfois joliment l'abstraction. Une stylisation qui sublime discrètement les espaces, la lumière et les personnages, et qui doit beaucoup au talent du chef op' Inti Briones.
Bel objet formel, l'œuvre évite le piège mélodramatique malgré le jeu pleurnichard de son actrice. Mais l'obscurité de certains passages du scénario pourra rebuter. L'ensemble se laisse voir mais n'échappe pas aux écueils du film de festival.
Un drame contemplatif poignant qui s’attache au trafic d’enfants dans le Pérou dictatorial des années 80, illuminé par une mise en scène en noir et blanc sublime mais desservi par un gros manque de rythme.
Voilà un premier film qui certes s'appuie sur des souvenirs personnels, mais choisit un formalisme osé et à contre-courant. L'intrigue est faible, le récit incomplet, mais que cette mère et ce journaliste sont attachants, êtres impuissants face à une société qui elle-même a perdu la tête et son âme, entre sentier lumineux et junte militaire. C'est une ambiance que Leon nous inviter à ressentir et (peut-être) à décoder, dans une gamme de gris, le tout cadré dans un format vielle télé des années 80. Déroutant et imparfait, cette chanson risque de vous rester en tête. GE juillet 20.
Cinématographiquement de toute beauté, dans un noir et blanc crépusculaire, ce premier film aborde le sujet de l'enlèvement d'enfants, phénomène qu'ont subi et que subissent encore bien des populations pauvres dans les pays dits "en développement". Les années 80 au Pérou sont ici évoquées en filigrane, avec un pouvoir corrompu et indifférent aux souffrances des masses laborieuses et le terrorisme aveugle du Sentier lumineux. Si l'enquête menée par le jeune et opiniâtre journaliste donne au long-métrage un second souffle, les séquences où sont révélées son homosexualité ne sont pas très heureuses, comme si elles étaient là pour cocher une case supplémentaire dans la démonstration de la réalisatrice. Car, justement, tout le reste n'est pas démonstratif mais sensible, fluide et empreint d'une empathie souvent touchante. Une oeuvre belle et inspirée, ponctuée de magnifiques scènes musicales de célébration où les chants bouleversent par leur sincérité.
Impression mitigée après le visionnage de ce "Cancion sin nombre". La réalisatrice Melina Leon signe un film assez austère sur la disparition d'enfants en plein séisme politique dans le Pérou des années 80. Le choix du noir et blanc et du format 4/3 ajoutent à cette sensation d'esthétisme à tout prix, au détriment d'une histoire qui se déroule au ralenti. Cela n'enlève rien à la qualité de cette oeuvre mais personnellement, j'ai eu beaucoup de mal à accrocher. A voir quand même pour la beauté de la réalisation et la prestation de l'héroïne, Georgina.
Canción sin nombre a l’audace de composer une forme esthétiquement très travaillée, à la photographie somptueuse et aux mouvements de caméra subtils, pour mettre en scène le combat d’une mère soucieuse de retrouver son bébé, c’est-à-dire refuser l’approche formelle réaliste conventionnelle avec sa caméra à l’épaule et sa mimèsis de l’urgence pour conférer à l’ensemble une poésie, une grâce, une âme. Il accorde fort justement aux personnages, ainsi qu’aux acteurs qui les interprètent, le premier plan, les nombreux portraits réalisés partageant la douleur dans leur silence et dans les larmes retenues. Ce que fait la réalisatrice Melina León n’est autre qu’un écrin dans lequel recueillir toute la souffrance du monde et d’un pays, le Pérou, meurtris par les enlèvements, les trafics, la corruption et la haine – voir à ce titre les attaques homophobes que subit le personnage du journaliste. Une œuvre vibrante d’humanité et à l’image magnifique, réflexion en noir et blanc sur le Pérou contemporain écartelé entre ses traditions ancestrales et sa modernité machinale. La révélation d’un talent à suivre.
Quelle déception et quel film surfait... Derrière le magnifique noir et blanc se révèle très vite une vision misérabiliste du monde et un mépris des personnes mises en scène. C'est mauvais.