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    Da 5 Bloods
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    2,8
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    ENDJI
    ENDJI

    9 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 juin 2020
    La bande annonce ne nous situe pas vraiment l'histoire. Mais le film dès le début accroche par ses échanges et retrouvailles où l'on commence à distinguer les caractères des personnages. Puis, il ralentit pour bien montrer que les événements se situent dans un contexte historique plein d'émotions et troublant dans l'histoire de 2 pays, 2 peuples s'étant fait la guerre. Ces mêmes peuples ont été tourmentés en interne et l'on voit que malgré le retour de la paix, des séquelles restent. En plus, chacun a son interprétation de l'histoire.
    spoiler: Leur quête de l'or se déroule étonnamment très bien. Mais vite, les démons du passé resurgissent, faites de champ de mine
    et de deuils non encore effectués. Le personnage de "Norm", espèce de Martin Luther Long de circonstances, va guider les pensées et émotions.
    Bref, c'est un film militant, à classer parmi les grands chef d'œuvre de la culture afro-américaine. spoiler: Notons aussi le clin d'oeil fait à l'actualité du mouvement " Black Lives Matters".

    J'enlève une demi étoile car je pense que les décors auraient pu être traités de manière plus époustouflante. La jungle et les montagne vietnamiennes semblent avoir ce potentiel... Pour le plaisir des yeux
    RamiValak
    RamiValak

    7 abonnés 188 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 juin 2020
    Un film de plus sur la guerre du Vietnam, atroce visuellement, prétentieux, très peu pertinent politiquement, trop long, et entre autre réalisé par Spike Lee. En deux heures trente il est incapable d'amener un message intéressant, et pourtant l'histoire s'y prêtait vraiment. Par moments j'ai eu espoir que le film raconte quelque chose sur la question de pardon, d'oublier la guerre, à travers les confrontations entre les vétérans et les vietnamiens, mais jamais vraiment, le climax est digne d'un film d'action basique, avec des gens qui se tirent dessus dans une sorte d'ancienne cité locale (clin d'oeil clin d'oeil). Ce qui est désolant c'est qu'on sent que le film aurait pu être excellent, et s'il avait été ce que vend à la base le synopsis - un film d'après-guerre crépusculaire - le résultat aurait été au moins notable. La figure de Stormin' Norman est assez mal traité, il aurait gagné à être une conception mentale, vu comment les vétérans en parle, lui donner un corps réduit la puissance évocatrice du personnage, car on sait qui il est. Les scènes l'illustrant sont d'ailleurs les pires du film, outre les changement de cadre vraiment grossiers, l'esthétique est vraiment laide, étalonné à la truelle pour donner un rendu vieil appareil photo, mais qui donne surtout l'impression d'un film de propagande américaine de l'époque, avec ces héros qui semblent bien propre sur eux, qui ne blessent pas, et tue des vietnamiens hors champ. Le point de vue est toujours du côté des américains, et c'est bête qu'avec autant de recul sur cette guerre on ne soit pas fichu de montrer la violence des deux côtés. Encore une fois, il effleure l'idée avec la scène où un gosse unijambiste vient les voir (mais la conclusion du personnage en fait un salopard, quel message doit-on y voir) et un passage où il montre des images d'archive où on voit des enfants morts à cause du napalm, mais il est incapable de faire ressentir cela à travers de vraies émotions et pas juste en nous montrant des images dégueulasses. Je ne dirais pas pour autant que le film est raciste, vu que l'un des personnages les plus positifs est vietnamien. Spike Lee s'incarne probablement dans l'un des personnages du film, tout comme dans BlacKkKlansman, mais je n'arrive pas à savoir lequel, et ça m'a un peu dérangé. Ou se place t-il dans cette histoire, Stormin' Norman semble trop apaisé, Otis également, le personnage auquel il donne le plus d'épaisseur est Paul, on retrouve une colère qui colle avec Spike Lee, mais le fait qu'il soit votant de Trump est très appuyé, ça brouille les pistes. Cette absence de point de vue fixe est sans doute le défaut majeur du film, aucune vision de la guerre n'est vraiment adoptée, on en voit diverses facettes égales. La vulgarité m'a également vraiment dérangé, j'ai déjà évoqué les changements de ratio vraiment crades, mais ce n'est pas le seul choix de mise en scène douteux du film. Cette multiplication d'images d'archive donne un côté documentaire, mais je vois plutôt l'échec d'un metteur en scène à filmer certaines choses, probablement par manque d'argent car ça aussi ça se sent. Faire parler un personnage face caméra pour dire plein de choses inintéressantes pendant un temps qui m'a sembler long, n'est pas une mauvaise idée en soit, mais se résume à une idée de mise en scène, et non une intention. Les multiples citations d'Apocalypse Now sont assez pathétiques, j'ai eu un fou rire quand il ose mettre La chevauchée des valkyries sur des plans plutôt beaux à vrai dire, surplombant les forêts du Vietnam. Qu'un réalisateur aussi expérimenté fasse ça, c'est vraiment ridicule, et la raison pour laquelle personne n'a empêché ça est un mystère. Da 5 Bloods est un film plus décevant que mauvais au final, et n'a malheureusement aucune ampleur, tant dans sa mise en scène que dans son scénario. Le résultat aurait été probablement meilleur si ça n'était pas un film Netflix, il y aurait eu plus de gens autour du réalisateur qui l'aurait empêché de s'éparpiller. J'en retiens tout de même quelques scènes, dont celle où il faut sauver quelqu'un qui a mis le pied sur une mine, et la façon dont le film puni ses personnages par instant est assez surprenant, la violence est assez imprévisible. La façon dont il se rattache avec le mouvement Black Lives Matter est assez nulle, et se résume, encore une fois, à une note d'intention.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 17 juin 2020
    C,est un film Netflix tres bien un vrai film de guerre épique dans le contexte de la guerre du Vietnam et la recherche de beaucoup lingots d,or c,est partie amusante du film. le film un patchwork de pleins de differentes influences cinegratographiques c,est ce qui fait de ce film une reussite .C,est une énorme critique du conflit et de la guerre, le film s'oriente quand même sur le ressenti de cette dernière par les veterans américains. L'action des combats sont bien représentés en flashback,les differents personnages sont attachants.Les conséquences de la guerre sont bien representer dans le film.Un film tres reussie mais nettement moins bon autres films sur la guerre du Vietnam. Je définirais ce film comme une reussite un film a message mais pas sure que toutes les critiques apprecies le film, pour autant le film est bien meilleur que beaucoup de films produit par Netflix.Il y,a Jean Reno excellent dans le film.C,est un de c,est meilleurs films americains avec ronin film aussi tres reussie
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 16 juin 2020
    "Da 5 bloods" raconte l'histoire de quatre vétérans afro-américains de la guerre du Vietnam qui retournent la bas pour y retrouver le corps de leur chef d'unité et des lingots d'or enfouis devant servir la cause noire. Certes, comme pour tous les films de Spike Lee, on peut regretter un peu de communautarisme mais le réalisateur en profite surtout pour nous rappeler que 1/3 des soldats américains envoyés au Vietnam étaient noirs et que ces derniers étaient bloqués dans l'enfer du Vietnam quand Martin Luther King se faisait assassiner et que les leurs se révoltaient. Le film fait aussi un peu d'histoire en rappelant l'engagement contre la guerre du Vietnam de Luther King ou de Mohammed Ali, que le premier homme a être tombé pour les Etats Unis était un noir (Crispus Attucks) ou en remettant au goût du jour un athlète noir oublié (Edwin Moses).

    Le film montre aussi l'impact de la guerre sur les vétérans à l'image du personnage de Delroy Lindo, complètement dérangé, ou d'un autre qui se shoot au médoc et la haine persistante entre vietnamiens et américains. Mais le film n'est pas que politique, il comporte aussi de l'aventure et de l'action avec cette quête aux lingots d'or et Jean Reno, s'il n’apparaît que deux scènes, est badass dans son rôle de méchant.

    Au rayon des défauts, on regrettera certains dialogues assez pauvre; la relation entre Melanie Thierry et Jonathan Majors, à laquelle on ne croit pas du tout et , de manière générale, la prestation désastreuse de Melaie Thierry. Mais ça vaut tout de même la moyenne.
    FaRem
    FaRem

    8 657 abonnés 9 533 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 juin 2020
    «Quand on a vécu une guerre, elle ne finit jamais que ce soit dans la tête ou dans la réalité.» Il n'est jamais trop bon de remuer le passé et ces quatre frères de sang comme ils aiment s'appeler vont en faire l'expérience. Ces vétérans du Vietnam retournent sur place à la recherche des restes de leur ancien chef d'équipe et surtout des lingots d'or qu'ils avaient enterrés à l'époque. Un voyage délicat entre la rancœur de certains locaux et les mines qui sont toujours une menace malgré toutes ces années. En plus de tout ce qui les entoure, ils vont surtout devoir faire face à leurs propres démons, eux qui n'ont finalement plus jamais été les mêmes après cette guerre. Une guerre qui semble se poursuivre sous nos yeux bien que cette fois-ci on comprend vraiment ce qui motive tout le monde... Spike Lee parle du syndrome de stress post-traumatique avec le personnage de Paul qui semble le plus atteint, mais aussi du sort des noirs qui ont été envoyés au casse-pipe dans cette guerre qui n'était pas la leur. Ce n'était la guerre de personne en même temps, mais le réalisateur s'appuie sur des statistiques pour prouver ce qu'il dit. Spike Lee intègre également pas mal de références en évoquant de nombreuses personnalités noires importantes, dont la photo est affichée à chaque fois qu'un nom est prononcé. Une façon de rendre hommage, mais aussi d'éduquer le spectateur avec également des images d'archives. Avec tout ça, on a parfois l'impression de voir deux films pour le prix d'un. D'un côté, un drame historique et de l'autre, un film de guerre. Deux facettes s’emboîtant bien et qui donne un film intéressant sur cette guerre et ses acteurs tout en étant d'actualité. Une histoire qui puise toute sa force dans son propos et surtout dans ses personnages. Delroy Lindo est excellent dans la peau de Paul qui est en quelque sorte la garantie que Spike Lee ne fait pas un film à sens unique. Même si on est parfois loin de la camaraderie et que l'amitié de ces soldats est mise à rude épreuve, leur bande fonctionne très bien. S'il y a bien quelques longueurs et des passages qui donnent l'impression d'être simplement là pour combler des vides qui n'en sont pas vraiment, "Da 5 Bloods" est un bon film qui parvient à être à la fois intéressant et divertissant.
    Vanden
    Vanden

    52 abonnés 151 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 juin 2020
    Grand amateur de film de guerre, je pense les avoir quasiment tous vu hormis les long métrage russes qui réécrivent l’histoire et sentent la propagande. Autant vous dire que Da 5 Bloods m’a déçu. Premièrement, Spike Lee n’est pas maître dans l’art de filmer des scènes de combat. Alors quand c’est en plus tourné en format 4/3 c’est encore pire. Ensuite, il a de côté film militant racialiste qui me dérange beaucoup car c’est trop caricatural et cela crée des non sens historiques à répétition. Ça frôle même parfois le ridicule quand par exemple Spike Lee arrive à lier racisme et vente de serpent sur un marché flottant... Tout le film on subit des dialogues très clivant sur le sujet. Aussi, il n’est plus question de frères d’armes pour Spike Lee mais de « brothers noirs » tout court. Ce qui est une aberration quand on connaît l’histoire de ce conflit et les conséquences du retour des vétérans aux USA, notamment après 68/69. Au nom du racisme, il efface toute la notion de fraternité entre soldats us ce qui est un non sens historique. Il décrit tous les blancs comme des petits étudiants bourgeois bien au chaud back home, oubliant que 70% des soldats étaient blancs, des blancs issus des campagnes pauvres de la Rust Belt et des états du Sud.

    Aussi niveau caricature, les rôles de Jean Reno et Mélanie Thierry sont franchement ridicules, la diatribe contre la France et son rôle en 39-45 puis dans la guerre d’Indochine est assez insupportable, Spike Lee n’a pas la légitimité de Pierre Shoendoerffer pour se livrer à une leçon sur le sujet et encore moins son talent. Surtout que si on connaît l’Histoire, la guerre d’Indochine a été financée à hauteur de 80% par le gouvernement américain...

    En résumé, j’attendais ce blockbuster Netflix mais j’ai été fortement surpris puis gêné. C’est plus un film politique raté qu’un divertissement. Spike Lee est-il encore un réalisateur ou est-il uniquement un militant ? Je me pose la question. En tout cas, c’est le cinéma qui en sort perdant
    Naughty Doc
    Naughty Doc

    912 abonnés 432 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 juin 2020
    Spike Lee a toujours traité des inégalités, du racisme et des diverses facettes de l'Amérique des 40 dernières années. Après s'être attaqué au film de guerre en 2008 avec Miracle à St Anna, pour un résultat très perfectible, le réalisateur cette fois avec Da 5 Bloods ! Soit l'histoire de 4 vétérans afro-américains de la Guerre de Vietnam, revenant sur les terres de leur souffrance pour trouver un trésor caché et ramener la dépouille de leur chef d'escouade. En effet, une malle pleine de lingots d'or a été perdue par le gouvernement américain, et les "Bloods" décident de réclamer leur dût, eux qui ont servi de chair à canon dans une guerre inutile aux dommages considérables.


    Car si le film arbore une dimension politique évidente, dès l'excellente ouverture avec des images d'époque d'activistes dénonçant les travers d'une Amérique versant le sang (Kwame Ture, Bobby Seale, Aretha Franklin ou même Mohammed Ali pour n'en citer que quelques-uns..), Spike Lee n'oublie pas de divertir. Jamais dans le pamphlet moralisateur ou prosélyte, le propos se fond de manière organique dans une histoire plus riche qu'elle en a l'air !


    Film de potes, catharsis des démons du Vietnam, film d'aventure, drame fraternel et familial… Spike Lee convoque tout un imaginaire du film de guerre sur le Vietnam et en fait la diégèse pour livrer son film à lui. Un film singulier au point de vue original, mariant les genres avec aisance. Il y a du Trésor de la Sierra Madre, du Space Cowboys, du Les Rois du Désert, Voyage au Bout de l'Enfer ou même Apocalypse Now (dont Spike Lee est très fan, reprenant la Chevauchée des Valkyries de manière subversive ou tournant une scène dans un réel bar d'Ho Chi Minh portant le nom du film).

    C'est tantôt drôle, tantôt émotionnel, tantôt incisif, tantôt violent. Rythmé et prenant également son temps pour nous conter son récit sur 2h et demi, Da 5 Bloods marie scènes de fusillades prenantes, moments de pure déconne entre vieux briscards et réflexion introspective. Jamais dans la victimisation ou la sinistrose lourde malgré les thèmes et sentiments forts invoqués, le film détient une réelle chaleur, incarnée par l'esprit de camaraderie qui en émane.


    Da 5 Bloods jouit par ailleurs d'une mise en scène réellement maitrisée. Spike Lee reprend tout ce qu'il sait faire avec intelligence, pertinence et efficacité: plans de grue, dolly shots, travelings fluides, facecam (dont un mémorable en dernière partie de film)... Le tout est superbement mêlé à un montage n'hésitant pas à bousculer les ratios. Collages d'images d'archives chocs, vidéos du Vietnam d'époque, flashbacks en 4:3 avec un superbe grain 16mm (1e guerre qui était télévisée et dans ce même format), cinémascope de toute beauté baigné par la chaleur de la jungle.... Une belle photographie que l'on doit à Newton Thomas Sigel (Tyler Rake, Bohemian Rhapsody)!

    Ces bascules d'images s'accompagnent de ruptures de ton paradoxalement fluides et pertinentes au sein du récit, renvoyant autant à l'histoire des USA jusqu'aux blessures ouvertes d'aujourd'hui, qu'aux parenthèses sur un point de vue vietnamien. Point de manichéisme, chaque parti a une voix qui s'exprime, à l'image d'autochtones n'ayant toujours pas pardonné les crimes du passé, ou bien les allusions françaises autour de la guerre d'Indochine par Jean Reno (jouant de manière plutôt désinvolte, mais qui sied bien à son personnage).


    En parlant du casting : c'est royal ! Reprenant de fidèles collaborateurs ayant joué dans ses précédents films ainsi que des ptits nouveaux, Da 5 Bloods bénéficie de personnages incarnés. En tête on pensera à Delroy Lindo, livrant l'interprétation la plus mémorable de sa carrière ainsi que du film. Souffrant de syndrome post-traumatique, de rapports conflictuels avec son fils venu l'accompagner (excellent Jonathan Majors) et d'une culpabilité incurable, c'est l'électron libre du groupe. Prêt à vriller, il s'agit avant tout de l'élément émotionnel majeur de Da 5 Bloods, se cristallisant par ailleurs autour du personnage de Norman, le chef d'escouade décédé (un Chadwick Boseman impeccable de charisme).


    Clarke Peters (His Dark Materials) en pacifiste réfléchi, Isiah Whitlock Jr (The Wire) en rigolo de la bande, Paul Walter Houser (Le Cas Richard Jewell) et Mélanie Thierry (Au Revoir Là-Haut) en humanitaires dénichant les mines de la guerre ou bien Norm Lewis (Un Amour d'Hiver), fermant le quatuor principal. Tous au service d'un film brassant autant la famille, la vieillesse, les regrets, le deuil, l'addiction et bien sûr les inégalités. Oui, Da 5 Bloods est un film de son auteur, à l'énergie et à la gourmandise qui font du bien. On pourra également noter l'intelligence de ne pas recourir au rajeunissement numérique comme The Irishman pour les quelques flash-backs. En effet Spike Lee préfère montrer les soixantenaires tels qu'ils se voient actuellement , comme si ces reviviscences de souvenirs montrent qu'ils ne peuvent plus être les mêmes désormais dans leur introspection. Habile !


    Une vraie cohésion malgré certaines digressions (ou un discret ventre mou avant la dernière ligne droite) et une vraie alchimie entre acteurs, réalisateurs et propos. La cerise sur la gâteau vient évidemment de la bande-son du film, qui comme toujours chez Spike Lee, est utilisée avec un effet maximal. Que ce soient des musiques de Marvin Gaye (notamment de l'album What's Going On, qui relatait l'expérience traumatique du Vietnam et le retour au pays) ou la superbe BO de Terence Blanchard (fidèle collaborateur du réalisateur depuis 3 décennies, livrant ici une de ses meilleures compositions orchestrales), le résultat épouse parfaitement les images.


    Si on évite pas une légère baisse de rythme et un antagoniste plus faiblard, Da 5 Bloods se révèle être un très bon film tout simplement. Traitant avec puissance, pertinence et efficacité son sujet, doté d'un excellent casting,d'une fabrication exemplaire pour son budget de 40M de dollars (cela fait du bien d'avoir de vrais décors, tournés sur place), d'une bande-son d'excellente facture, d'une mise en scène maîtrisée et d'une énergie éclectique rare , c'est LE film à ne pas rater en ce moment sur Netflix. Et lorsque le drame ou l'humour laisse la place à l'émotion pure, on ne peut que valider cette nouvelle pierre à l'édifice que représente la passionnante filmographie de son auteur.
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    529 abonnés 952 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 juin 2020
    À l'origine, le script concocté par Danny Bilson et Paul De Meo était un projet estampillé Oliver Stone. Quoi de plus naturel, le cinéaste et vétéran des forces armées a livré de nombreux classiques sur la guerre du Vietnam (Platoon ou Né un 4 Juillet, Entre ciel et terre). C'est peut-être aussi la raison de son départ, ses trois précédentes incursions ayant globalement tout dit sur le sujet.
    Récupéré au rebond par Spike Lee, The Last Tour (son titre initial) a progressivement muté sous l'impulsion d'un cinéaste aux obsessions identitaires bien marquées. Changer la couleur de peau de ces 4 ex-marines retournés au Vietnam pour récupérer et ramener la dépouille de leur chef au pays n'a rien de l'artifice. Ce changement est même fondamental dans ce que Da 5 Bloods essaie de raconter. Toujours enclin à mêler la petite à la grande Histoire (nombreuses références au figures afro-américaines ou aux évènements ayant balisé les 50 dernières années), le cinéaste connecte la triste réalité des vétérans noirs d'hier avec celle de l'Amérique d'aujourd'hui. Un bilan déplorable, où les traumas la partagent à l'amertume, menaçant ses victimes de sombrer dans un repli sur soi destructeur.Il n'est pas anodin que Spike Lee fasse du plus esquinté de la bande (Delroy Lindo, exceptionnel) la colonne vertébrale de son intrigue, lui donnant même les honneurs de ces apartés face caméra. D'une complexité passionnante, le personnage de Paul synthétise les conséquences d'un conflit absurde déclenché à l'étranger (une guerre civile où les américains et français n'avaient pas leur place) de même que la colère sourde d'une partie de la population malmenée par l'injustice dans son propre pays.
    Si le script présente suffisamment de densité dans les thématiques qu'il charrie, Da 5 Bloods se casse les dents pour les traiter avec efficacité. Les différentes parties ne s'imbriquent pas correctement du fait d'un découpage incompréhensible et d'une longueur injustifiée (2h30 quand même). Le metteur en scène tente bien quelques procédés intéressants, notamment dans les formats d'image qu'il s'ingénie à alterner, mais la finalité demeure imprécise. Combien d'arcs se révèlent finalement très secondaires, pour pas dire inintéressants (David, les démineurs,...), participant à une impression de remplissage bien inutile. L'hommage aux soldats afro-américains, et de manière générale à la population noire aux U.S.A, est sincère. Mais en laissant l'histoire partir dans un peu tous les sens, Spike Lee prend le risque du décrochage. Une bonne demi-heure de moins avec un nœud d'intrigue plus resserré autour de ces 4 personnages principaux, et leurs rapports parfois contradictoires au regard de leur condition de vie aux U.S.A, aurait été salutaire. Il y avait largement matière à en faire un brulot beaucoup plus incisif sur les illusions d'une Amérique loin d'être en paix avec elle-même. Tel quel, Da 5 Bloods a tout du brouillon de ce qu'il aurait pu être, un grand film.
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