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Spider cineman
152 abonnés
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3,5
Publiée le 13 mars 2021
Film témoin de cette population victime des crises, variable d ajustement économique. On y découvre leur solidarité. Pas très gai mais d un jeu assez juste.
Déjà archi-favori pour les Oscars en avril prochain, Nomadland rafle pour l'instant touts les récompenses. Et à raison. Tout est réussi. La mise en scène est d’une belle sobriété, alliée à un scénario aussi subtil que pudique. Que dire de l’interprétation. Frances McDormand (coproductrice) est une fois de plus formidable, tout en retenue. Elle s’est fortement impliquée allant jusqu’à vivre dans un camping-car et travailler à l’usine pendant plusieurs mois. En route pour une troisième statuette. On oubliera pas la musique et les images, superbes. Ce troisième film de Chloé Zhao, aussi scénariste, productrice et monteuse, à nouveau sur des laissés pour compte de l’Amérique est un film poignant et intense, assez contemplatif, d’une grande beauté et d’une poésie. Une excellente surprise. Voilà pour l'instant le plus beau film de l’année.
Film en opposition totale a l american dream hollywoodien. On suit Fern (Frances Macnormand qui a la côte), qui a perdu son mari des suites d'une maladie et est dans une situation difficile professionnelle puisqu'elle n'a plus de boulot stable suite a la faillite de l'entreprise principale qui faisait vivre la ville ou ils s étaient installés. Sans ressource elle n'a d'autres choix que de vivre dans un van et faire des petits boulots par ci par la dans une amerique impitoyable. On parle de dignité, de fierté car Fern ne souhaite pas dependre d'autres personnes mais aussi d'une reconstruction après la mort de son mari puisqu'elle n'arrive pas a tourner la page et ne semble pas s autoriser d'autres relations par respect pour lui. On y parle de survie (froid, argent) mais aussi de recherche de liens sociaux avec un groupe de personnes relativement âgées dans la même situation que Fern, des hauts et des bas, parfois des rêves qui existent encore.. Un film différent, qui montre un visage caché des Etats Unis assez intéressant, fin, touchant mais peut être un peu trop plat par moment.
Très beau film, poétique, européen voire asiatique dans sa philosophie... Une belle leçon d'humanité avec une Frances mcdormand impeccable. Laissez vous emporter par cette chronique sociale à des kilomètres du cinéma larmoyant franchouillard...
Lion d'or mérité au festival de Venise, ce " Nomadland" filmé sans pathos aucun pose sa caméra témoin au milieu de ceux qui ont tout perdu lors de la crise de 2008. L'immense comédienne Frances McDormand ( inoubliable dans " 3 Billboards, Les Panneaux de la vengeance " ) prouve une fois de plus combien elle se fond littéralement dans ses personnages. Les amateurs de cinéma de Ken Loach pourront retrouver les thèmes chers au réalisateur dans ce road-movie austère et profondément humain, fait de rencontres, de choix de vie, et de doctrine anti-capitaliste. Un film sincère qui va droit au cœur.
Il serait intéressant qu'un jour Chloé Zhao se penche sur son pays natal, la Chine, mais en attendant son regard cinématographique est depuis ses débuts concentré sur sa patrie d'adoption et plus particulièrement sur les déclassés et les laissés pour compte, symboles de la décrépitude du rêve américain. Nomadland est son film le plus facile d'accès, d'une certaine manière, après une entrée en matière typique d'un certain cinéma indépendant américain, très proche du documentaire. Mais la fiction et l'approfondissement du personnage principal, Fern, une veuve sexagénaire qui dort dans son van et va d'un emploi provisoire à un autre, gagnent de plus en plus de terrain et attachent davantage. Liberté, solidarité, précarité se mêlent dans un film qui force peu à peu les cadenas intimes posés par son héroïne, à la solitude choisie, émaillée de rencontres de passage, certaines se répétant sans que son indépendance ne soit remise en question. Sur sa route, Fern ne voit que bienveillance à son égard, humanité et prévenance et sans doute pourrait-on arguer que le tableau est un peu trop idyllique car même le travail chez un géant du e-commerce semble parfait. Cela et aussi une musique un peu trop mièvre empêchent de considérer Nomadland comme une œuvre 100% réaliste. Mais peu importe, au fond, car le cinéma de Chloé Zhao est toujours empreint de poésie, de mélancolie, de quiétude et de lyrisme tranquille qui se retrouvent dans les grands espaces de l'ouest américain, comme un rappel de la petitesse de nos existences humaines face à la permanence des paysages.