Annabelle Attanasio s'est beaucoup identifiée au personnage de Mickey et à sa manière de rester stoïque face à des situations chaotiques. La réalisatrice explique : "Il y a six ou sept ans, et en tout cas pendant que j’écrivais le script, jamais je n’aurais pensé qu’on m’aurait prise suffisamment au sérieux pour me laisser le diriger. Je n’avais tout simplement pas suffisamment confiance en moi. Mais au fil du développement du projet, j’ai compris que personne ne pourrait raconter cette histoire comme moi je le pourrais. Cela a été une progression naturelle de le réaliser sans tenir le rôle de Mickey car… Au-delà du fait que j’étais trop âgée et finalement peu idoine, cela n’aurait pas vraiment été une expérience épanouissante, en fait. Après, dans tout ce que j’écris, j’ai besoin d’avoir de l’empathie pour mes personnages et de m’identifier à eux d’une manière ou d’une autre. Même s’il s’agit d’un être profondément violent et destructeur. Je dois pouvoir trouver leur part d’humanité."
Camila Morrone incarne le personnage principal du film. Actuelle compagne de Leonardo DiCaprio, elle a commencé sa carrière comme mannequin et fait ses débuts devant la caméra en 2013 dans un film de James Franco, Bukowski. En 2018, elle a tourné dans Never goin’back (sélectionné à Sundance) puis dans le thriller Death Wish dans le rôle de la fille de Bruce Willis.
Le film a été présenté à l'ACID au Festival de Cannes 2019.
Solide second rôle du cinéma américain, James Badge Dale a été vu, entre autres, en policier dans Les Infiltrés, en boss envahissant de Michael Fassbender dans Shame ou encore en soldat aguerri dans 13 Hours. Avec Mickey and the Bear, il joue pour la première fois un père. Le comédien explique : "J'ai atteint l'âge de jouer des rôles de père. Mais j'étais effrayé quand j'ai lu le scénario et compris ce qu'il demanderait de moi. L'histoire que nous racontons et les lieux dans lesquels elle nous entraîne étaient profonds, personnels et effrayants. Mais j'aime quand ça l'est. Ça me stimule. Puis j'ai rencontré Annie et découvert à quel point elle était calme et expressive, et j'ai eu envie de l'aider à raconter cette histoire."
A noter que Mickey and the Bear rappelle, de par son scénario, le récent film Leave No Trace dans lequel Ben Foster joue aussi un ex-soldat instable psychologiquement qui a une fille adolescente contrainte vivre avec lui.
Pour Annabelle Attanasio, Mickey and the Bear est avant tout le récit d’apprentissage d’une jeune fille dans une petite ville principalement masculine. "Plus largement, il y a dans mon travail une fascination pour la manière dont le patriarcat se traduit dans la vie quotidienne. Je ne veux pas donner de leçon ni prêcher quoi que ce soit. Je souhaite juste m’intéresser à toutes ces petites choses que nous, les femmes, traversons – comme quand Mickey et Aron s’embrassent dans la voiture et qu’il lui fait « chut » et qu’elle répond « je n’ai rien dit ». (Rires)", raconte-t-elle.
Le style de Mickey and the Bear est très naturaliste. Annabelle Attanasio, qui n'a pas suivi d’enseignement traditionnel du cinéma, a voulu être éclectique dans son approche. La cinéaste précise : "Par exemple, je n’ai pas décidé en amont d’un style. Je ne dis pas, « tout sera en caméra portée », par exemple. Je crois que je réfléchis avant tout à ce dont une scène a besoin. Lorsque je pense à ce qui est « naturaliste » dans le cinéma contemporain, je vois forcément une caméra portée, proche du documentaire. Du coup, en filmant Mickey and the Bear avec principalement des plans très composés, quasi photographiques, j’avais la sensation de me rebeller contre ce mouvement. Je voulais que le film soit coloré, composé, vibrant. Alors quand on me dit que Mickey and the Bear est naturaliste, je dois reconnaître qu’effectivement, il l’est en un sens. Mais en fait tout dépend de la définition que l’on en a ! Peut-être que Mickey and the Bear se rapproche d’un naturalisme de l’Americana des 60’s ou des 70’s."