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    Last Night in Soho
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Last Night in Soho" et de son tournage !

    Se méfier de la nostalgie

    Last Night in Soho est à la fois une lettre d’amour à ce quartier de Londres et un avertissement, comme l’explique Edgar Wright : « j’adore Londres et je suis fan des Sixties. Mais ma relation avec cette ville est un mélange de haine et d’amour. C’est une ville qui peut donner autant qu’elle peut reprendre. De plus, elle se modifie sans cesse, la gentrification et les nouveaux bâtiments n’ont de cesse de changer sa topographie. Dans ce sens, il est facile de se laisser aller à idéaliser la ville telle qu’elle était autrefois, surtout quand on ne l’a pas connue. […] Le but de ce film est de dénoncer ce que cachent les lunettes roses de la nostalgie et surtout à quelle vitesse la vérité finit par refaire surface ».

    Soho

    Situé dans le West End de Londres, Soho est l’un des quartiers les plus animés de la capitale, avec sa concentration importante de bars, théâtres, cinémas et boîtes de nuit. C’est aussi un quartier qui a été au cœur de l’industrie du sexe de Londres, abritant de nombreux bordels ainsi que des sex shops et des bars illégaux. C’est cette dualité entre la noirceur des bas-fonds de Soho et le souvenir étincelant de ses années 60 qui a inspiré Edgar Wright : « Soho allait enfin pouvoir se montrer sous tous ses aspects, mêlant à la fois le showbiz et le crime dans une atmosphère sulfureuse et parfois effrayante. Il était temps de mettre en lumière la part d’ombre des années 60 qui sont aujourd’hui synonymes de glamour et de paillettes, mais qui portaient également leur lot d’iniquités et d’injustices. »

    Un vieux projet

    Edgar Wright a eu l’idée de Last Night in Soho une dizaine d’années plus tôt. Il en a parlé à sa productrice, Nira Park dès 2012, à l’époque où ils travaillaient ensemble sur Le dernier pub avant la fin du monde. Lors d’une réunion de production à Los Angeles, il a réussi à pitcher son idée à Film4 qui a immédiatement accroché et subventionné les recherches nécessaires pour monter le film. Après le succès de Baby Driver, il a ressenti le besoin de développer enfin Last Night in Soho, désireux de se consacrer à un projet plus modeste : « Je ne me voyais pas recommencer un énorme film avec des poursuites de voitures dans tous les sens. J’avais besoin de défis plus intimes […]. »

    Par la scénariste de 1917

    Edgar Wright a fait appel à la scénariste Krysty Wilson-Cairns, nommée aux Oscars pour 1917. C’est justement avant de se lancer dans la préparation du film de Sam Mendes qu’elle et Wright se sont enfermés pendant six semaines pour aboutir à la première mouture du scénario de Last Night in Soho. Wilson-Cairns a justement été serveuse à Soho et a côtoyé durant des années les strip-teaseuses et les videurs du bar où elle travaillait.

    De Park Chan-wook à Edgar Wright

    Fidèle collaborateur de Park Chan-wook, le directeur de la photographie Chung-hoon Chung a travaillé sur Old Boy, Lady Vengeance, Je suis un cyborg, Thirst, ceci est mon sangStoker et Mademoiselle.

    Le choix d’Anya Taylor-Joy

    Edgar Wright désirait travailler avec Anya Taylor-Joy depuis qu’il l’avait vue dans The Witch, le film qui l’a révélée. La comédienne avait peur d’être cataloguée actrice de films d’horreur avant de s’apercevoir que Last Night in Soho lui offrait une large palette de jeu. Au tout début, il était question qu’elle interprète Eloise mais le réalisateur s’est rendu compte que la partition plus noire de Sandie lui irait peut-être mieux.

    Un défi

    Anya Taylor-Joy était intimidée par le rôle de Sandie : « pourtant j’ai joué beaucoup de personnages en marge, mais Sandie est tellement sûre d’elle, tellement féline, que je me suis demandé comment j’allais assumer. » Pour incarner ce personnage qui annonce la libération sexuelle des années 70, elle s’est inspirée de films de ces années-là, dont Pas de larmes pour Joy de Ken Loach (1967), « le genre de films empreints d’une certaine nostalgie. »

    La dernière apparition de deux icônes des années 60

    Last Night in Soho est le dernier film de Diana Rigg, connue pour ses rôles d’Emma Peel dans Chapeau Melon et Bottes de Cuir ; de la James Bond Girl Tracy, que l'espion épouse dans Au service de Sa Majesté ; et d’Olenna Tyrell dans Game of Thrones. Le long-métrage marque aussi la dernière apparition de Margaret Nolan, modèle doré du générique de Goldfinger, égérie du clip des Beatles It’s Been A Hard Day’s Night et actrice dans Carry On, série de films comiques culte en Grande-Bretagne.

    Tourner dans Soho

    Bloquer un quartier aussi vivant que Soho n’a pas été chose aisée. La régisseuse Camilla Stephenson a entrepris les repérages dès décembre 2018, pour un tournage prévu en mai 2019. Elle a négocié avec la ville, les marchands et les restaurateurs et faisait les repérages le matin à 05h30 pour profiter des perspectives des rues vides. De plus, la plupart des scènes se tournaient de nuit. Il fallait construire les décors du film et les déconstruire le matin afin de laisser le quartier vivre et vaquer à ses occupations quotidiennes.

    Pour des raisons de logistique l’entrée au Café de Paris n’a pas pu être tournée sur place, mais a été recréée quelques rues plus loin, au cinéma sur Haymarket sur le fronton duquel a été placée une affiche d’Opération Tonnerre, pour lequel certains passants ont même tenté d’acheter des billets !

    Pour les scènes où Sandie et Jack s’enfuient ensemble, il était impossible de bloquer les passants pour vider les rues. Le réalisateur a donc placé autant de figurants que possible afin que les passants modernes soient noyés dans le flot de ceux en costumes.

    Déjouer les clichés

    Pour la première fois de sa carrière, Edgar Wright centre son récit autour d’un personnage féminin. Il voulait cependant éviter de reproduire ces récits écrits par des hommes qui mettent en scène l’arrivée d’une ingénue dans une ville, et qui, sous couvert d’avant-gardisme, sont moralistes ou exploitent des faits divers sordides : « Je voulais m’insurger contre ce genre de film et tordre le cou aux clichés. C’est ainsi que le sexisme ordinaire de cette époque, fait d’exploitation et de vice, est devenu la toile de fond de mon film. » La scénariste Krysty Wilson-Cairns renchérit : « comme Edgar, j’ai fait très attention à ne pas tomber dans le piège de l’ange déchu, comme dans les films très puritains de cette époque. L’idée même d’être déchue d’un statut immaculé ou pur est ridicule selon moi. Nous tenions à inscrire le film dans une réalité qui résonne avec les problématiques contemporaines ».

    Le son des sixties

    Le compositeur Steven Price a injecté dans sa musique des tonalités typiques des années 60, grâce à notamment un Mellotron et des éléments de synthé à la John Carpenter, en plus de quelques effets de voix humaines. Il s’est aussi inspiré d’Ennio Morricone et de John Barry, « en rajoutant des bouts de dialogues incompréhensibles et subliminaux afin d’accentuer le côté sinistre. J’ai même mélangé des sons des années 60 à la vie quotidienne d’Eloise pour suggérer à quel point elle était absorbée par le passé. Je me suis servi de la voix d’Anya en boucle et en mix afin qu’elle hante Eloise. En plus, c’est elle qui chante et quand on superpose le tout en le déformant un peu, cela donne une impression très étrange et un son anxiogène ».

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