Edgar Wright ne s'arrêtes plus. Après "Baby Driver", "Shaun Of The Dead" ou encore la trilogie du Cornetto, le cinéaste débute un nouveau pan de sa singulière carrière en s'attaquant à de nouveaux genres cinématoraphiques. D'abord avec le documentaire sur les Sparks, Edgar Wright continue sur sa lancée avec un film d'horreur psychologique, "Last Night In Soho".
L'histoire ? Celle d'Eloise, jeune fille de 18 ans, passionnée par les Swinging Sixties, qui quitte sa campagne natale pour faire ses études de mode à Londres. Maltraitée par ses colocataires et confrontée à des facettes de Londres qu'elle n'imaginait pas, Eloise décide de quitter la résidence étudiante pour une chambre au coeur de Soho. Mais lors de sa première nuit, elle est transportée dans le Londres des années 60, vivant des péripéties à travers les yeux de Sandie, une jeune chanteuse en herbe qui va connaître une effroyable descente aux enfers.
Avec son casting prometteur (la révélation Thomasin McKenzie et la lumineuse Anya Taylor-Joy en tête d'affiche), Edgar Wright nous offre une plongée d'abord onirique puis cauchemardesque dans le Londres des années 60. Tout d'abord, le film est réalisée de manière absolument magistrale. Il y a quasiment une idée de mise en scène à chaque plan. Le cinéaste signe ici son film le plus virtuose. Mêlant effets pratiques et visuels, Wright nous éblouit tout au long du film, sa mise en scène sublimé par la photographie magnifique de Chung Chen-Hoon. Jouant sur les néons, la photographie du film est un régal pour les yeux.
La musique de Steven Price est excellente et reste longtemps en tête, utilisant notamment la voix d'Anya Taylor-Joy pour renforcer l'ambiance oppressante du long-métrage. L'histoire est très prenante, et les personnages attachants, mais on relèvera tout de même plusieurs incohérences, notamment durant le climax. La distribution est excellente, à commencer par Thomasin McKenzie, malheureusement très sous-estimé, qui livre ici une incroyable performance. Elle porte le film sur ses épaules, et arrive à jouer des émotions très variées. Anya Taylor-Joy, mise en lumière par le succès planétaire de "Le Jeu de la Dame", est encore une fois excellente, habitant son rôle à la perfection. Matt Smith à une noirceur exceptionnelle pour le rôle de Jack, un gentleman charmant en apparence mais qui cache de sombres desseins. Edgar Wright offre également un très beau dernier rôle à Diana Rigg, décédée quelques mois après la fin du tournage, et à qui le film est dédié. Cependant, on notera la performance de Michael Ajao, qui fait tâche par son jeu plus que moyen au milieu de ce casting de star.
Parmi les défauts, on citera donc les quelques incohérences du scénario et le jeu moyen d'Ajao, mais ces défauts ne vous gâcheront sûrement pas le visionnage de ce long-métrage très marquant, et sans doute le meilleur film d'Edgar Wright à ce jour.