J’ai longtemps hésité à regarder Last Night in Soho qu’on m’avait annoncer comme un mixte entre film d’horreur et fantastique. Alors remettons les points sur les «i» s’il y a bien une influence du genre d’horreur dans ce film lors de certaines scènes, on est plus sur un un thriller fantastique voir un film de crime avec quelques influences à Hitchcock et une certaine façon d’aborder la brutalité très Tarantinesque. Anecdote amusante quand on sait que Quentin Tarantino a inspiré le titre du film et à lu certaines ébauches du script, selon certains médias.
Pour contextualisé le film on est au début des années 2020 quand Eloïse (Thomasin Mackenzie aperçu dans Le Roi et Jojo Rabbitt) déménage à Londres pour ses études dans le milieu de la mode. Très douer, la jeune femme est également sujette à des visions du passé qui l’enmènera sur les traces de Sandie (Anya Taylor Joy), un ange déchu du Soho – quartier mafieux de Londres…
Ne connaissant rien du cinéma d’Edgard Wright : la bande-annonce révéler quelques mois plus tôt m’avait plutôt attiré pour tout son côté technique, ses deux actrices et surtout le fait qu’une partie se déroule dans les années 60. Une fois installer dans mon fauteuil, j’ai laisser le film se dérouler devant mes yeux et j’en suis sorti agréablement surpris. Tout d’abord ce que j’ai grandement aimé dans ce long-métrage, c’est que tout comme le fabuleux Promising Young Woman , le réalisateur instaure un climat de confiance chez le spectateur avant non pas de le berner mais de mettre sa peur à rude épreuve par moment. Et tout comme chez Emerald Fennell parfois il instaure des moments cool avant de remettre une louche quand à la peur. Ce qui est très fort. Edgard Wright pour renforcer ce concept là se base sur deux motifs cinématographique : l’empreint des musiques sixties qui font toute mignonne mais qui lorsqu’elles s’apparaissent annoncent toujours le chaos puis le jeu sur les couleurs. En effet dès qu’une couleur rouge ou bleu arrivent on sait qu’une nouvelle montagne russes émotionnelles n’aient pas si loin. Ce qui est en soit très fort car il faut avoir une certaine maîtrise de l’écriture et de la narration.
Il y a également tout un côté technique très intéressant et qui n’est pas seulement visible au niveau de la photographie certes assez époustouflante ou des décors qui nous plonge vraiment dans les années 60 un peu idéalisé avant de nous montrer l’envers du décors, mais tous ce qui est fait au niveau des plans de caméras. Edgard Wright alterne entre plan-séquence, plan large, plan serrer, gros plan à la fois pour démontrer le côté grandiose que peut nous provoquer tous ces décors avant de nous recroqueviller dans une ambiance plus oppressante presque claustrophobe. Ce qui rejoint cette idée de montagne russe émotionnelle et l’ambiance de confort puis de peur qu’il instaure dans sa mise en scène. Et enfin les jeux de miroirs fait entre Anya Taylor-Joy et Thomasin Mackenzie qui sont très troublants. On image sans mal les répétitions qu’il a fallut faire pour arriver à ce niveau. Les deux sont vraiment un miroir de l’autre, et c’est à la fois incroyable et très perturbant mais une idée complètement géniale qui donne une autre dimension au récit du genre «retour dans le passé».
Trois autres points qui m’ont fait grandement apprécié Last Night in Soho : en premier le fait que ce soit un récit qui nous dit déconstruit totalement la vision qu’on peut avoir du passé, nous disant que en fait non avant ce n’était pas forcément mieux. Et que chaque décennie comporte son lot d’injustices, de scandales, de stéréotypes là en l’occurrence la misogynie...ce qui est hyper enrichissant et réconfortant. Même si Edgard Wright comprends également le sentiment d’admiration qu’on peut éprouver. La fin du film est d’ailleurs une très bonne image du reflet de cette société et elle est complètement inattendue.Puis ensuite ce film est tout de même un bijou d’acting. Thomasin Mackenzie qui a un rôle plus conséquent que dans les deux autres films cités plus haut prend davantage d’assurance de film bien qu’elle semble un peu bloquer par moment dans cet univers. Matt Smith est vraiment excellent dans ce second rôle qui démontre une autre facette de son jeu d’acteur une des révélations de The Crown démontre qu’il fait partie de cette caste fermer d’«acteurs caméléons», Diana Riggs est très bonne surtout à la fin mais celle qui emporte tout sur son passage c’est Anya Taylor Joy. Sa beauté, son talent éclate dans chaque scène, certainement un de ses plus beaux rôles sur grand écrans et une performance grandiose qui pourrait lui ouvrir de nouvelles portes. Très peu développer (au départ on pense) , elle arrive à donner beaucoup de matière à son personnage et une fois qu’elle apparaît on a d’yeux que pour elle.
Bref avec Last Night in Soho : Edgard Wright nous invite à un voyage dans le temps aussi ensorcelant à la fois doux comme du sucré et amer que de l’acide – qui nous fait voir les choses autrement. C’est aussi une franche réussite au niveau visuelles, réalisation, écriture, et jeu d’acteurs est vraiment excellents surtout pour Anya Taylor Joy juste renversante et envoûtante. Sans doute un des plus beaux films de l’année et notre second coup de cœur avec Cruella. La surprise de l’année, clairement ! Courrez au Soho.