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traversay1
3 558 abonnés
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3,5
Publiée le 3 mai 2020
Habitué de la Berlinale, où il a décroché l'Ours d'Or avec Le mariage de Tuya, Wang Quan'an y est revenu l'an dernier avec La femme des steppes, le flic et l’œuf (Öndög), chronique mongole qui fait toucher du doigt l'insoutenable infinitude de l'horizon et, partant, notre dérisoire condition humaine, à nous, les descendants des dinosaures. Le film est un voyage poétique qui ne s'embarrasse (presque) pas de dramaturgie, le meurtre commis dans la steppe n'étant qu'un prétexte pour aller à la rencontre de plusieurs personnages dont une bergère dont le premier voisin se situe à des dizaines de kilomètres. Wang privilégie les scènes en plans (très) larges, souvent au couchant du soleil, où les hommes font presque figures d'intrus dans la nature et parmi les animaux : chameau, loup, vache, chevaux sauvages. Sans céder à une esthétisation outrancière, le film est d'une beauté sidérante, à la lumière tombante du jour, de lampes frontales ou d'un feu de camp. Ce long-métrage contemplatif se savoure sans ennui, avec son humour discret (quand Love me Tender retint nuitamment dans les étendues désertes) et ses dialogues simples et facétieux. Ce cinéma-là, au rythme lent, n'est pas pour tout le monde, sans doute. Il n'en est pas moins précieux pour son cheminement tranquille au-delà des modes et du fracas du monde dit civilisé.
Il n’y a pas de quoi s’en relever la nuit, mais l’exercice de style proposé par Quanan Wang est assez amusant. Sur une intrigue minimaliste et encore moins, il filme, contemplatif, le monde qui s’est posé au cœur de la steppe entre un cadavre de femme dénudée, un jeune policier en faction et une bergère qui se charge de lui faire son éducation. C’est plein de sagesse et d’amour L’image est d’une beauté saisissante, la mise en scène aussi paisible que ses protagonistes . On baigne dans un océan de tranquillité heureuse. Béatitude en Mongolie. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Une touche de polar (tendance comédie policière), une valeur documentaire, un portrait de femme, un petit roman d'apprentissage, des considérations façon "fable philosophique", un exercice de style… Il y a tout ça dans ce film paradoxalement minimaliste. Objet unique, déroutant et séduisant, pour peu que l'on soit sensible aux narrations un tantinet décalées voire absurdes, et aux esthétiques très graphiques. Côté narration, le film amorce une intrigue-enquête, puis se barre ailleurs avec une désinvolture amusée et amusante, préférant les vivants aux morts, sondant les solitudes et les désirs… Côté esthétique, c'est le registre contemplatif qui domine, dans un extraordinaire décor de steppes, apothéose du vide, captée par un travail de photographie remarquable : tout en horizontalité et en plans souvent fixes, entre le bleu du ciel (immense) et le jaune de la terre. Autres atouts du film : la BO (avec notamment un délicieux "Love Me Tender" qui retentit dans le contexte le plus désolé qui soit…), la présence d'un dromadaire joliment poilu, une scène d'amour improbable et quelques virées en moto en mode Easy Rider mongol.
un film magnifique, entre contemplation de la steppe sous toutes ses couleurs et recherche de l'amour par une bergère...Le plan séquence initial donne le "la" du film...Le film nous parle d'un monde qui s'éteint, celui des hommes des yourtes...Il fait le parallèle (avec beaucoup de poésie), avec l'extinction des dinosaures....Les dialogues sont minimalistes, la musique aussi avec une scène admirable du jeune soldat écoutant son smartphone dans la nuit profonde...Le film nous appelle à des rencontres originales, la bergère, les militaires, l'hôpital...Il nous berce au rythme d'un chameau géant (deux fois plus haut qu'un cheval) majestueux et rassurant, sorte de Dieu protecteur, dont la silhouette à deux bosses défie l'horizon, voire la nuit.....C'est un film didactique sur la vie en Mongolie, sur la pureté du monde...Et Mon Dieu qu'on s'y retrouve dans cette steppe dans la pureté du monde, parmi ces paysans hors du temps, hors de la civilisation....Si la vie moderne vous agresse parfois, ce film vous montre l'autre face et ne peut vous faire que du bien...J'ai adoré....
Un cadavre est retrouvé au milieu de la steppe mongole. Pour le protéger des loups dans l’attente de l’arrivée de la police scientifique, un bleu est posté en faction. Il risque de mourir de froid si une bergère du coin ne vient le réchauffer.
La Mongolie possèdes des paysages immenses, éminemment cinématographiques. Mais le cinéma l’a investi récemment. Je me souviens de mon étonnement et de mon émerveillement en 2004 à la sortie de "L’Histoire du chameau qui pleure". Et puis il y a eu "Le Chien jaune de Mongolie" en 2006. "Le Mariage de Tuya" en 2007, filmé par un réalisateur chinois, avait été tourné en Mongolie intérieure, côté chinois. Ce même réalisateur, Wang Quan’an, a franchi la frontière pour réaliser en Mongolie son nouveau film, en desserrant un peu la contrainte que fait peser la censure de son pays. Non pas que "La Femme des steppes…" soit un brûlot politique, mais parce qu’il contient quelques scènes de sexe qu’on n’a pas coutume de voir dans le cinéma passé au crible de la censure pékinoise.
Ces films se ressemblent. Ils montrent la steppe infinie et ses couchers de soleil majestueux ; ils racontent des histoires simples de nomades et de bêtes.
"Öndög" (qui signifie « Œuf » en mongol et que les distributeurs français ont préféré traduire par un titre plus long et plus explicite) vient s’ajouter à cette liste désormais bien fournie. Lui aussi filme des paysages qu’on rêverait de voir – si ce fichu Covid n’hypothéquait pas tous nos projets de voyage. Lui aussi raconte une histoire simple. Il ne s’agit pas tant, comme on pourrait le croire au début du film, d’une enquête policière mais du portrait d’une femme indépendante qui vit seule au milieu des steppes avec son chameau, ses vaches et ses brebis.
Si vous n’avez jamais vu de film tourné en Mongolie et si la beauté intimidante des steppes battues par le vent glacial vous fascine, allez par curiosité y jeter un œil. Sinon, passez votre chemin devant une énième resucée d’un sujet qui ne vaut guère que par l’exotisme de ces prises de vue.
La femme des steppes, le flic et l’œuf…le titre du film évoque une fable de La Fontaine… les premiers plans nous projettent en terre inconnue…. Dans une steppe herbeuse, les phares d'une voiture trouent l'obscurité…c’est la police …elle a été appelée parce que l’on a découvert en pleine steppe le cadavre d’une femme inconnue et dénudée… un loup rode… Un policier novice, un bleu de 18 ans, est désigné pour monter la garde sur les lieux du crime. Dans cette région sauvage, une jeune bergère, malicieuse et indépendante, vient l’aider à se protéger du froid et des loups. Elle lui réchauffera le corps grâce à un bon feu de bois et une nuit d’amour à la belle étoile, les deux tourtereaux adossés à l’hiératique chameau de la bergère…. Le lendemain matin, les collègues du policier reviennent, l’enquête reprend son cours, la bergère retourne à sa vie libre mais quelque chose aura changé…. Mais l’enquête n’est pas le sujet de ce faux film noir, où même le prétendu criminel semble ne rien comprendre à ce qui se joue ici. C’est autre chose que, dans une lumière et un silence d’avant l’humanité, raconte Wang Quan’an : le passage de la vie à la mort, la réincarnation et l’immémoriale sagesse des femmes qui vivent seules sous des yourtes, dans une steppe où la nature est plus forte que la culture. C’est à la fois philosophique et comique, réaliste et abstrait, clair et obscur. Le film a été tourné en seulement vingt jours et en Mongolie « extérieure » pour ne pas avoir à faire à la censure chinoise qui par le passé lui avait valu six ans d’inactivité…… Il est somptueux…la photo est signée d'un chef opérateur français, Aymeric Pilarski. Chaque plan est composé comme un tableau vivant que le passage du temps vient modifier au gré du souffle du vent et des changements de lumière, filmé le plus souvent en plans larges, calés sur l’immensité dorée de la steppe, surmontée d’une voûte céleste filmée sous tous ses états, orageux, couchers de soleils rougeoyants… et à chaque plan cela vibre et cela chante. Les lumières et les sons, les mouvements et l'immobilité, les corps et les voix même si les personnages sont peu loquaces…… Petit à petit, par épisodes inattendus, émerge le motif principal de l'indépendance d'une femme aussi insoumise aux exigences du monde traditionnel dont elle est issue qu'aux contraintes de la modernité … Véritable héroïne, bergère et guerrière, amante et amie, la très peu loquace figure centrale de ce film de peu de mots et d'immenses affects trace pas à pas son chemin ….Et surprise , ce personnage central est interprété par Dulamjav Enkhtaivan, une authentique bergère mongol qui joue un rôle proche de sa vie quotidienne… quelle performance !! L’autre « personnage » central du film est la nature mongole avec des chevaux sauvages qui traversent la scène, des agneaux, des vaches, des loups et aussi un chameau majestueux. C'est visuellement sublime - …
Film étonnant, où on ne se sent pas si éloigné du documentaire… Des scènes fortes, insolites et surtout le chef opérateur fait des miracles: Aymerick Pilarski: des plans larges avec des paysages ou des lumières ou éclairages à couper le souffle…..
Là où je suis moins enthousiaste, c’est sur le scénario…..il faut se laisser porter par le charme…… mais il manque une « histoire »
Je suis dubitatif, je crois que je ne comprends absolument pas l'intérêt du film et ce qu'il tente de dire. Alors je dois dire que c'est pas chiant pour un sous, on a des plans magnifiques sur les steppes mongoles et rien que pour ça, ça vaut le détour...
Et je pense que le prix du ticket est justifié lorsqu'on propose un policier mongole perdu dans les steppes avec un cadavre de femme nue autour duquel il se met à headbanguer.
Mais après je dois dire que j'ai été un peu perdu. En fait je trouve le film assez cru par moments, voire même un peu vulgaire (les cris de chameau pendant le sexe par exemple) et ça me sort du film puisque avant même pendant les scènes comiques le film nous gardait à bonne distance et cherchais à nous faire rire avec l'absurdité de la situation... Là c'est juste une blague qu'on aurait pu voir n'importe où.
On enchaîne les séquences naturalistes sur le quotidien de femme de steppes, comment elle s'occupe des animaux, et clairement esthétiquement ça a son intérêt, j'aime aussi l'écriture du personnage qui passe au début du film pour une femme forte, qui sait se débrouiller, qui sait obtenir ce qu'elle veut et puis on va se rendre qu'elle a également des problèmes de femme, ce qui permet de rendre son personnage plus humain, moins archétypal.
Par contre, c'est toujours pareil, j'ai l'impression que le réalisateur n'en fait pas grand chose, que ça aurait pu être plus abouti. Toutes les réflexions philosophiques qui sont proposées autour de l’œuf, j'ai trouvé ça limite idiot et ça tente de faire de sa comédie aux relents naturaliste un film métaphysique, cependant c'est bien trop simplet dans le discours pour y parvenir.
Ce n'est pas seulement un film contemplatif aux images sublimes. L'histoire, les dialogues ont du sens et de la sagesse. C'est un film pour ceux qui croient encore qu'il est possible de nourrir et développer sont intériorité.
Passé le début ou l'on attend avec impatience le déroulement de l'histoire , la frustration arrive car il ne se passe quasiment rien durant tout le film. De plus , pas de découverte de la culture mongol en plus depuis urga donc pas d’intérêt pour le public européen.
Je ne remercie pas l'émission Le masque et la plume dont la critique enthousiaste m'a incitée à voir le film. Je me suis ennuyée à mourir. Quand je voudrai voir un documentaire sur la Mongolie j'irai en voir avec des paysages plus époustouflants que cet horizon entre steppe et beaux ciels certes. Une arnaque de mon point de vue.
comment flinguer un film en allongeant chaque plan. Dommage, le film est presque parfait, hélas le réalisateur ou son monteur laisse systématiquement les plans s'éterniser un peu trop longtemps, la poésie disparaît et l'ennui pointe son nez.
Tournant le dos à la carte postale, le réalisateur tombe ici dans l'excès inverse : une cinématographie minimaliste, souvent ingrate voire laide (les derniers plans dans la yourte). Le scénario est lui-aussi particulièrement indigent et si le film parvient à ne pas endormir totalement les spectateurs, c'est uniquement grâce au charisme de sa jeune bergère, qui, hélas, n'a pas grand chose à jouer... L'humour de Wang Quan’an, bien présent dans les rares dialogues, tourne à vide et demeure trop répétitif. Un vrai ratage.
Attention, OVNI cinématographique en provenance de Mongolie. La découverte d'un cadavre au milieu de la steppe mongole sert de point de lancement au film ; il permet à un jeune policier de 18 ans, censé protéger le corps de la faune ambiante, de rencontrer une jeune bergère un peu sauvage. Voilà un peu le pitch de cette oeuvre d'une lenteur extrême où l'on peut laisser facilement passer 10 minutes sans dialogues. Sous prétexte d'être du cinéma "contemplatif", Quanan Wang livre un film assez ennuyeux où il faut être sur le qui-vive pour saisir les trop rares instants de grâce. C'est à voir pourtant pour les superbes paysages glacés, mais pour le reste, c'est assez soporifique.