Voir le jour : les secrets du tournage

Voir le jour est adapté du roman "Chambre 2" de Julie Bonnie, qui a été auxiliaire après avoir débuté comme chanteuse. La réalisatrice Marion Laine explique : "Avec Marine Arrighi, ma productrice, nous avons été fascinées par son témoignage et avons décidé de nous lancer dans une adaptation. Julie Bonnie a beaucoup nourri ma réflexion pour donner naissance à ce scénario. L’enjeu était de s’éloigner de la noirceur du livre. Au fur et à mesure de l’écriture s’est donc imposée l’idée d’une femme qui se bat pour se reconstruire, trouver un sens à sa vie. Et le défi était d’accéder à cet épanouissement sans passer par la traditionnelle histoire d’amour."

Voir le jour est réalisé par Marion Laine, qui connaît bien Sandrine Bonnaire puisqu'elle l'avait choisie comme actrice principale pour deux de ses films précédents : Un coeur simple sorti en 2008 et le récent téléfilm Ce soir-là et les jours d'après (2019). Le reste du casting principal est composé de Brigitte Roüan, Aure Atika, Sarah Stern (Stéphanie Tuche dans la célèbre saga avec Jean-Paul Rouve) et Kenza Fortas, la révélation du drame coup de poing Shéhérazade.

A 18 ans, Marion Laine a travaillé un été dans un hôpital : une expérience suffisamment marquante qui se retrouve au centre de ses scénarios. Elle confie : "L’ambiance de l’hôpital, ce n’est pas exactement celle de la maternité, qui est plus joyeuse malgré toutes les difficultés. J’ai aussi été en repérages pour m’en imprégner. Et je me suis beaucoup appuyée sur le livre de Julie Bonnie pour toute cette partie. Comme Julie s’amuse à le décrire, ce métier, c’est aussi « tâter des seins » toute la journée pour montrer aux mères comment allaiter."

Marion Laine s'est lancée dans la production et le tournage de Voir le jour avec une équipe très jeune. Pour beaucoup, il s'agissait seulement du deuxième long métrage. Elle raconte : "Après Fidelio de Lucie Borleteau et Tout ce qu’il me reste de la révolution de Judith Davis, c’est le troisième film d’Apsara, la société de production de Marine Arrighi, qui a à peine 30 ans. On avait un budget réduit, un temps de tournage court, mais tout le monde avait une motivation dingue, et c’est à ce jour ma meilleure expérience de tournage."

Tout en restant crédible, Marion Laine ne voulait pas que l’hôpital "fasse trop hôpital", avec les fonds blancs qui ressortent et les visages blafards. La cinéaste a plutôt cherché à faire en sorte que l'institution soit lumineuse. Elle explique : "Je voulais extérioriser par la lumière la beauté intérieure de toutes ces femmes. Et des bébés. Pour l’appartement de Jeanne, je voulais au contraire du clair-obscur. Je ne voulais pas qu’on se sente bien chez elle. Elle ne voit pas la lumière, elle part, il fait nuit, elle rentre, il fait nuit...ou bien le jour se lève, mais elle a besoin de dormir et elle tire les rideaux. Elle n’a pas investi les lieux."