Une œuvre (premier film de la réalisatrice Jennifer Reeder, il faut quand même le souligner!) surprenante, bien loin des films aseptisés et formatés dont Hollywood nous gave à l’overdose. Onirique, parfois crue, dérangeante mais toujours poétique.
Portrait d’une jeunesse en mal de repères, expérimentant les premiers émois mais aussi et surtout les premiers débordements. Car oui, ça déborde.
De désir, de doutes, et de violences ordinaires. Qui ici finiront
tragiquement
. Car ce film parle avant tout du consentement, et du droit de chacun(e) à dire non, ou à changer d’avis.
Un certain féminisme affirmé donc, mais pas que.
Chacun en prend pour son grade. Les femmes aussi, et les parents, entre pères démissionnaires et mères dépressives, cocus, libidineux et nymphomanes s’en donnent à cœur joie dans ce tableau un brin sordide, qui dépeint le côté sombre que nous pouvons tous un jour traverser ou côtoyer.
Ce film à mon sens prône la liberté, sous toutes ses formes. Liberté d’aimer qui l’on veut, comme on l’entend, de repousser aussi qui l’on veut, si jeune beau gosse soit-il et/ou qu’il joue de son autorité. Libre de briser les codes, d’afficher sa détresse en portant les robes de sa fille disparue, libre d’inverser les rôles dominant/dominé en faisant chanter ses bourreaux, libre de vivre sa vie telle qu’on la ressens. Tout simplement.
Un hymne à l’amour, à la tolérance, à la joie d’exister et de s’affirmer.
Une claque visuelle, sensorielle, qui heurte et grise, bouscule et cajole.