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In Ciné Veritas
89 abonnés
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2,5
Publiée le 7 mai 2019
Tant sur le thème abordé que sur ses aspects formels, Menocchio d’Alberto Fasulo ne conviendra pas à tout le monde. Le film animé par un casting composé de comédiens amateurs reflète dans ses beaux clairs-obscurs l’âpreté et la densité dosées de son sujet. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
Un point de départ intéressant et peu connu hors Italie, malgré le livre « Le fromage et les vers – L’univers d’un meunier frioulan du XVIe s » (1980) de l’historien italien Carlo GINZBURG : en 1584, dans le Frioul, Domenico Scandella dit Menocchio, meunier à Montereale, est dénoncé au Saint-Siège comme hérétique car ne croyant pas aux dogmes de l’Eglise (il réfute la virginité de la Vierge) et pensant par lui-même (il sait lire et écrire). C’est, en fait, un panthéiste. Un film long (1h43), dépourvu du sens de l’ellipse, ennuyeux, soporifique, mal filmé (beaucoup de scènes obscures ou floues, des gros plans, pas de profondeur de champ, caméra instable en suivant les personnages qui marchent) et à des années-lumière du « Nom de la rose » (1986) de Jean-Jacques Annaud et qui se déroulait aussi dans le nord de l’Italie mais au XIVe s. Le film est trop esthétisant, du Terrence Malick, revisité par Jean-Luc Godard !
C’est l’histoire de Menocchio, un autodidacte au XIIIe siècle. Cet homme est très instruit pour son époque, il sait lire et écrire et il a des idées qui font peur à l’église toute puissante. C’est le temps de l’inquisition (qui a été créée en France au début du XIIIe siècle), de son combat contre l’hérésie. Lors de ses interrogatoires, Menocchio, face au pouvoir, n’hésite pas à dire ce qu’il pense, pour son malheur, et il devrait avoir peur, mais en réalité c’est l’église qui a peur et tuer Menocchio ne ferait que confirmer cette thèse. Mais c’est en réalité sur la mise en scène que tout le film repose, les plans très serrés sur Menocchio nous forcent à nous identifier au personnage, à entrer dans son univers et à penser comme lui, et c’est le but du réalisateur. Les clairs obscurs sont de toute beauté. Le film est un peu lent mais cette lenteur est nécessaire pour nous immerger dans cette spirale infernale dans laquelle est plongé Menocchio. 4 étoiles.
Encore une fois un film visionné en solitaire dans la petite salle survivante d'un vrai cinéma. Un flm âpre, mais aussi beau que la lumière vacillante des bougies à laquelle Menocchio est filmé dans son cachot. Lui dont la seule faute est de croire que Dieu est partout et autres broutilles que les prélats ne peuvent accepter. Lui qui dénonce leur richesse en se (leur) demandant si Dieu l'a vraiment voulue comme il aurait désiré la misère des pauvres. Lui qui proclame le paradis sur terre, dans l'air, l'eau ou la course d'un enfant, et qu'on voue à l'enfer. Au moment où tellement de mes concitoyens (français ou européens) se gargarisent encore des "racines chrétiennes" de notre pays ou continent, il est tellement dommage qu'ils n'aient pas vu ce film en ma compagnie, pour se souvenir que les racines de la chrétienté plongent aussi au cœur de cette inquisition des conscience au nom du salut des âmes. Un bien beau film autour d'un grand personnage.
Vu lors d'un ciné club italien, je ne connaissais pas ce film. Sans apport de lumière artificielle même dans les endroits les plus sombres, l'image est naturelle, un peu saccadée parfois, et cela apporte quelque chose de particulier. L'histoire en elle-même, vraie, est très intéressante. C'est un beau film, sans longueur.
Très beau film, malheureusement pas très bien distribué. Pour la démarche, on est quelque part entre Olmi (la vie paysanne -ici du XVIème siècle, ), Bresson (le procès de Jeanne d'Arc, pour la reconstitution du procès) et Rossellini (celui des Onze Fioretti), mais le film a son identité propre. La photo, entre scènes en plein jour et scènes dans la pénombre, éclairées à la bougie (là on pense à Rembrandt ou Georges de la Tour ). est splendide. Sur le fond, c'est passionnant, grâce à la présentation des idées de ce personnage (qui a réellement existé), aux idées scandaleuses pour l'époque, et qui sont si modernes. Alors bien sûr c'est assez austère(mais pas ennuyeux), mais le film mérite qu'on fasse un petit effort, d'autant plus que les interprètes (des non professionnels) sont excellents.
Magnifique film avec de superbes clairs obscurs, des cadrages de visages en plan serré, une histoire édifiante d'un meunier du XVIe d'un village de montagne du Frioul qui a perdu la vie en gardant sa foi pure.
J'ai lu le livre "le fromage et les vers" de Carlo Ginzburg paru en 1980, aux éditions Aubier.L'histoire de ce célèbre meunier qui habita Montereale Valcinella dans le Frioul.Il eut beaucoup d'enfants. Domenico SCANDELLA. Mon arrière grand père est né à Folgaria dans le haut Trentin en 1830. je fais des recherches mais je suis passé en 2011 à Montereale et la municipalité a rendu un bel hommage à ce meunier. un arbre généalogique visible en vitrine, le Centre social porte son nom . Je souhaiterai que ce film soit diffusé en salle à Toulon. Carlo Ginzburg fut invité chez Bernard Pivot dans les années 80 pour parler de son livre sur El Menocchio. Merci!