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    Honeyland
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    Christoblog
    Christoblog

    835 abonnés 1 684 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 octobre 2020
    Dès les premières images de Honeyland (une femme progresse dans des paysages magnifiques), on sait qu'on va assister à un grand moment de cinéma documentaire. Tout est en effet parfait dans cette première séquence : la photographie, les cadrages, le montage et la progression dramatique jusqu'au vertigineux passage dans la falaise.

    Il n'y a qu'à se laisser guider par la main bienveillante du couple de réalisateurs pour pénétrer dans la vie quotidienne de Hatidze et de sa vieille mère, qui vivent dans un dénuement total au milieu de nulle part. On est ému, intrigué, fasciné par cette vie simple et l'élan vital qui se dégage de ces deux femmes, malgré des conditions de vie très difficiles.

    L'arrivée d'une bruyante famille turque et de leur vaches dans le village abandonné apporte tout à coup une dimension picaresque au film, déjà admirable. Honeyland devient alors une sorte de thriller psychologique : comment la cohabitation va t elle se passer ? Les deux mondes (celui paisible de Hatidze, et celui agité de la famille) vont-ils pouvoir se rencontrer ?

    Je ne vais pas déflorer les ressorts dramatiques puissants qui vont découler de cette confrontation, mais je vous assure qu'ils sont aussi forts que ceux qui pourrait naître dans le cerveau d'un scénariste particulièrement imaginatif.

    Le film aborde nombre de sujets importants d'une façon plus ou moins directe (la mort, le désir d'enfant, l'amour, la joie de vivre, le rapport à la nature), avec une grâce admirable. Sa densité et sa dureté permettent de le classer au même niveau que les chefs d'oeuvre de Wang Bing.

    A ne pas rater.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 368 abonnés 7 552 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 septembre 2020
    Au fin fond de la Macédoine, dans une région reculée et inhospitalière, où il n’y a ni électricité et encore moins l’eau courante, vit une irréductible apicultrice. Hatidze et sa mère Nazife sont les dernières âmes vivantes à des km à la ronde. Hatidze fait partie des derniers apiculteurs traditionnels à évoluer dans les montagnes désertiques de Macédoine. Sans la moindre protection, elle recueille le miel tout en prenant soin de toujours y prélever que ce dont elle a besoin, et ce, afin de toujours en laisser la moitié aux abeilles. Un milieu hostile & rude, où il ne fait pas bon d’être une femme seule. Et pourtant, Hatidze est incroyablement forte, c’est une battante, qui a ses convictions et qui ne se laisse pas abattre face à la rudesse de la nature.

    Tamara Kotevska & Ljubomir Stefanov ne s’attendaient pas à ce que leur documentaire change de trajectoire en cours de route. Durant le tournage (qui totalisera 400 heures de rushes sur 3 ans de tournage !), focalisé sur Hatidze et sa mère, quelle ne fut pas leur surprise que de voir débarquer un beau matin, d’étranges voisins (c’est à partir de là que le film prend une toute autre dimension). Une famille turque qui va se révéler cupide, s’installe bruyamment, au point de rompre la quiétude à laquelle étaient habituées les deux femmes. Dorénavant, la petite famille va elle aussi se lancer dans la production de miel, au risque de fragiliser dangereusement l’écosystème que s’évertue à maintenir Hatidze. S’ensuivra d’étonnants échanges entre la famille et Hatidze, s’échangeant des conseils, s’entraidant, avant de virer à la désillusion totale.

    Les réalisateurs dressent un magnifique portrait de cette apicultrice pas comme les autres. Une femme fascinante, à la peau tannée et qui à 56ans, continue vaillamment de s’occuper de sa mère (85ans), aveugle & invalide. Les échanges entre les deux femmes sont bluffants, comme si la caméra n’existait jamais à leurs yeux, elles échangent comme si de rien n’était, c’est à la fois troublant et touchant.

    Nommé à l’Oscar du meilleur documentaire & récompensé au festival de Sundance, Honeyland (2020) ne vous laissera pas indifférent et dresse le portrait d’une femme qui impose le respect et lève le voile sur les ravages du capitalisme (par le biais d’un long travail d’observation, nous permettant de mieux prendre en compte les changements qui s’opèrent et les dégâts qui en découlent).

    ► http://bit.ly/CinephileNostalGeek ★ http://twitter.com/B_Renger ◄
    acgaltie
    acgaltie

    5 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 septembre 2020
    Elle marche dans une campagne immense comme elle chemine dans la vie : seule. Au village déserté, il n’y a que sa mère grabataire, un chien, des chats qui l’attendent. La nuit, les loups osent quelques visites. Là-haut passent les avions de ligne.

    Elle connaît chaque recoin, chaque habitant, chacune des relations qui construisent le paysage et sont nécessaires à sa vie. Elle connaît particulièrement les abeilles auxquelles elle prélève le miel avec mesure, avec le souci de leur confort durant le long hiver.

    Arrive une smala qui s’installe comme en pays conquis. Juste un couple, mais avec une ribambelle d’enfants et un nombreux troupeau. La campagne est vaste, mais les enfants s’ajoutent aux enfants. "Un enfant par an" se vante le père. "Les enfants c’est la richesse" lui répond son interlocuteur. Ces enfants sans contrôle, ce sont surtout des besoins d’argent croissants qui font tomber sous l’emprise d’un spéculateur et pousse à augmenter les productions jusqu’à la rupture écologique et sociale. Comme un condensé de la ruine générale créée par le système de la croissance marchande.
    jeanmarcd
    jeanmarcd

    13 abonnés 174 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 septembre 2020
    Très beau film sur une apicultrice dans une région désertique de Macédoine.
    Du fait d'imprévu dans son voisinage, on sort du documentaire classique.
    Un très bon moment.
    Richard...
    Richard...

    3 abonnés 78 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 octobre 2020
    Pourquoi voir ce documentaire ?
    - Pour voir une sacrée femme pleine d'humanité, en harmonie avec la nature parce qu'elle sait ce qu'elle lui doit.
    - Pour son dévouement à sa mère très âgée...
    - Parce que deux mondes s'opposent... les traditions et le monde moderne... La beauté des images...
    Bref un documentaire qui parait être un film tellement la caméra est là où il faut...
    Cinememories
    Cinememories

    487 abonnés 1 466 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 octobre 2020
    Sur trois ans de tournage, le duo Tamara Kotevska et Ljubomir Stefanov sont revenus d’une croisade hors du commun et hors du temps. Ce n’est pourtant pas la première fois que l’on cherche à établir une relation fusionnelle entre le spectateur et l’environnement qu’on lui présente. Mais la force du documentaire réside également chez les autochtones d’un territoire inhospitalier… et pourtant, on y distingue plus de richesse et de vie que dans l’agglomération voisine, plus certaines raisons qui nous rapprocheront de plus en plus de la nature, que l’on exploite au besoin. Ce récit authentique démontre ainsi les limites de ces besoins, à travers une lutte pour la survie de son foyer.

    Chacun son or, donc. Le cycle est établi entre Hatidze Muratova et les abeilles de sa région, fifty-fifty. Cette relation s’entretient avec sérénité, sur ces hauts plateaux montagneux macédoniens, tenant parfois du surnaturel, tant la beauté et l’intemporalité subjuguent. De même, la proximité avec son quotidien nous rapproche de son intimité, de ses fragilités mais surtout de sa force. Elle la puise, sans prétention et avec autorité, malgré la culture du troc qui n’attire que les rapaces les plus gourmands. De jour en jour, elle endure les ravages du temps, sans pour autant se laisser abattre physiquement et moralement. Malgré cela, nous finissons par avoir peur. Et l’affection qui nous lie à l’apicultrice et sa tendre mère Nazife développe ainsi toute la noblesse de ce voyage, où chaque spectateur s’implique moralement. Chaque excursion dans la vallée nous ramène chez cette famille qui déborde d’amour et de simplicité, que l’on peut vivre avec intrusion, sachant que disputent et malaises se succèdent. Mais c’est ce qui renforce les émotions que ce projet dégage, un projet humain et patrimonial sur notre cohabitation avec des ressources naturelles.

    L’œuvre ne manque pas de tragédie et elle se consolide avec la venue d’une famille nomade, troublant ainsi l’ordre de choses pour Hatidze et tout ce qu’elle possède, à savoir ses abeilles. Un conflit naît alors, plus sur un mode de vie que sur les enjeux de chaque parti, que l’on présente soigneusement, sans pour autant prendre position. Des enfants sont en difficulté sur la maîtrise de leur bétail, tandis qu’un père cultive sans relâche pour nourrir sa famille. La complémentarité est évidente au premier abord et les réalisateurs s’en saisissent pour nous faire comprendre qu’il existe un milieu entre l’effort et l’éducation. Cette parenthèse est loin d’être anecdotique, car elle symbolise également un parallèle sur la condition humaine, qui cherche par-dessus tout la paix et la fortune. Hatidze, qui a déjà tout pour elle, continue malgré tout de vivre d’un miel miraculeux et dans un monde cruel.

    Le portrait de l’apicultrice, retranchée dans son mode de vie ancestral, est capturé avec une élégance, que l’on pourrait qualifier de visuellement divine. « Honeyland » nous apparaît alors si sauvage et si mature à la fois, développant ainsi la tragédie d’un monde qui s’écroule par la force du temps et du passage éphémère des hommes sur ces ruches qui nous ont précédés et qui nous succèderont. Il s’agit également de point un point écologique qui repose sur les besoins de chacun et le film joue bien sur les limites de cette aventure, extraordinaire pour ceux qui sont devant l’écran, et pourtant si tragiques pour ceux qui l’ont vécu.
    CinÉmotion
    CinÉmotion

    185 abonnés 224 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 septembre 2020
    Un peu déçu par ce documentaire.
    Il a des qualités indéniables, bien sûr. L'image est belle, avec une lumière naturelle et parfois sublimée en intérieur par les lueurs des bougies. Hatidze et sa mère, Nazife, apparaissent réellement touchantes. Leurs visages, marqués par le temps, les blessures et la pauvreté, sont filmés avec pleine de douceur et d'intimité et leur échange de regard, de gestes qu'elles ont l'une envers l'autre, en dit beaucoup plus que tous les dialogues. Il y a des scènes vraiment très fortes.
    J'apprends d'ailleurs que les familles du film parlent un ancien dialecte local turc, que du coup l'équipe du film ne comprend absolument pas. C'est pour cette raison que le film repose plus sur de la narration visuelle, au détriment des dialogues. Et c'est là un peu le défaut d'ailleurs, ça se ressent. Les dialogues sont peu pertinents la plupart du temps et ont du mal à s'inscrire dans une trame scénaristique vraiment intéressante, même si l'enjeu et les émotions autour de Hatidze prenant soin de sa mère fonctionnent. Mais j'aurai bien aimé que Hatidze nous partage davantage sa passion pour l'apiculture, et de son travail à leur côté, le rapport qu'elle a réellement avec eux. Au final, en sortant, on ne sait toujours que très peu de choses sur les abeilles, les techniques de récoltes, l'origine de cette passion, le véritable lien qui les lie à elle etc. Le film porte finalement très peu sur les abeilles, et bien plus sur la relation mère-fille.
    3 ans de tournage... je me dis heureusement que la famille turc perturbatrice est arrivée sinon le film aurait été vidé complètement de sa substance et de son intérêt. Car c'est bien cette famille qui met à mal toute la vie de Hatidze et son quotidien. Même si l'image des "gens du voyage" n'est clairement pas relevé dans ce documentaire, avec des scènes révoltantes sur la façon dont ils éduquent leurs enfants, traitent les animaux et les abeilles... il faut avouer que c'est quand même eux qui donne du rythme et un vrai enjeu au documentaire.
    Le cadre des montagnes désertiques de Macédoine est dépaysant, c'est sûr, et assurer un tournage dans ce genre de lieu desservit d'eau et d'électricité, est aussi une prouesse technique et humaine, mais je m'attendais à beaucoup plus de fond et d'émotions. J'ai tout de même passé un agréable moment.
    Laurent C.
    Laurent C.

    260 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 septembre 2020
    Documentaire ? Ah bon ? "Honeyland" appartient à un genre cinématographique absolument inclassable, entre l'insertion ethnologique et la mise en récit de leur destinée par les personnages eux-mêmes. Le cinéaste nous invite dans les contrées quasi désertiques de la Macédoine, à quelques milliers de kilomètres de nos contrées occidentales, pétries de capitalisme. Cette région est d'une pauvreté incroyable. Les habitants ont déserté les maisons de pierres et il ne reste que cette femme et sa mère qui survivent grâce à la vente de miel. Jusqu'au jour où une famille débarque avec sa caravane et décide de se mettre à la fabrique du miel, à la manière de la femme qui vit ici.

    On craignait avec un pareil titre un nouvel opus écologique sur la disparition tragique des abeilles. A notre grande surprise, le récit s'attache avant tout aux conditions de vie de ces personnes, pauvres, édentées, qui cultivent un savoir-faire ancestral, dans l'indifférence du monde. "Honeyland" parle avec beaucoup de subtilité de la question migratoire dans les pays de l'ex-URSS, de la difficulté d'un grand nombre à partager les subsides de l'Europe économique. On est loin des fastes dans lesquels nos sociétés occidentales vivent. Le dénuement est total, et force est de constater que la dite décroissance ne fait pas que des heureux. Le film permet de vérifier que les indicateurs du Bonheur Intérieur Brut ne sont que des indicateurs superficiels si l'on ne bénéficie pas du minimum vital. Et il décrit avec épouvante la manière dont le capitalisme béat se vautre dans l'hyper-consommation et de l'hyper-productivité au mépris des populations laborieuses.
    I Nevodovsky
    I Nevodovsky

    2 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 septembre 2020
    Film magistral, qui se passe à deux heures de vol de Paris. L'histoire est vraiment forte elle parle de la différence entre ceux qui restent dignes et majestueux, acceptant leur sort, prenant soin des aieux, des animaux, et sachant respecter le partage de ce que la nature offre et ceux qui vivent de brutalité, n'écoutant que leur bêtise et leur avidité, exploitant tout le bétail comme leurs enfants sans aucune empathie. Les images sont magnifiques, et la leçon est bien donnée.
    Ufuk K
    Ufuk K

    523 abonnés 1 488 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 septembre 2020
    " Honeyland" qui a obtenu deux nominations aux oscars cette année est un documentaire sur noté. En effet nous suivons Hatidze dans son quotidien dans un village en Macédoine pour récolter du miel auprès de ruches d'abeilles, la réalisatrice ne traite pas réellement du sujet indiqué dans le synopsis, parfois l'ensemble est deregeant et sans intérêt néanmoins les réalisateurs du film nous dresse un beau portrait de femme qui a tout sacrifié pour sa passion, sa mère et son village.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 17 septembre 2020
    Un très bon film documentaire sur un sujet atypique qu’est celui de la récolte de miel traditionnel en Macédoine. Tout tourne autour d’une femme, de sa vie, de ses voisins et bien sur des abeilles.
    Un très bon moment, vraiment.
    Cinephille
    Cinephille

    159 abonnés 628 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 20 septembre 2020
    Je ne sais pas ce qui ne marche pas mais je me suis sacrément ennuyée. On se demande ce qui relève du documentaire et ce qui relève de la fiction. Les scènes entre la mere et la fille sont interminables. L’allégorie du voisin qui détruit tout au nom du profit face à l’humble villageoise qui ne prend que ce dont elle a strictement besoin, est bien lourde.
    Cristina Crisci
    Cristina Crisci

    1 abonné 11 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 septembre 2020
    Honeyland , filmé par Tamara Kotevska et Ljubomir Stefanov, est un documentaire qui a valu 3 ans de tournage dans une région reculée de la Macédoine. A travers le portrait d'Hatidže, une apicultrice qui collecte le miel d'abeilles sauvages, les réalisateurs nous rappellent la place que nous avons perdue ou que nous n’avons pas su prendre dans la relation entre nous et la Nature. En regardant ces images d’une fulgurante beauté, regretterons-nous l'exploitation des ressources, la volonté de gagner toujours plus, l’harmonie égarée ? Très beaux cadrages d’intérieur filmés à la lumière d’une bougie.
    FREDDY44600
    FREDDY44600

    11 abonnés 125 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 octobre 2020
    Ca devait être un documentaire sur une apicultrice et sa mère, vivant seule dans un village abandonné, ou le seul signe de modernité est la trace des avions qui passent très haut en altitude. Et ça prend une autre tournure avec l'arrivée d'une famille qui bouleverse toute la petite vie locale. On a alors des relations qui se nouent, des trahisons, du suspens, plein de "cadavres" , bref une vraie histoire digne des meilleurs scénaristes. De très belles images.
    Yves G.
    Yves G.

    1 501 abonnés 3 518 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 28 septembre 2020
    Hatidze est une vieille paysanne macédonienne qui vit seule avec sa mère impotente. Les deux femmes habitent un hameau en ruines, vidé de ses habitants dans un coin reculé de la Macédoine du nord, sans eau ni électricité. Hatidze y cultive le miel en suivant les méthodes séculaires que ses ancêtres lui ont transmises et va en faire le commerce dans la capitale.
    Mais ce bel équilibre est rompu par l’arrivée d’une famille turque et de son troupeau, qui se lance dans l’apiculture mais sans en respecter les règles.

    "Honeyland" parvient sur nos écrans après avoir récolté une moisson de récompenses dans les festivals internationaux et deux nominations aux Oscars. Il peut à bon droit revendiquer un certain exotisme : la figure de l’apicultrice macédonienne est certes assez peu exploitée du cinéma contemporain. Il essaie aussi de se parer d’un sous-texte écologiste dont on sait qu’il a le vent en poupe aujourd’hui dans l’opinion publique et dans le documentaire.
    Mais ce sont bien là ses seules qualités.

    Car "Honeyland" n’a pas grand-chose à dire une fois qu’il a filmé, caméra à l’épaule ou avec un drone, la silhouette dégingandée de Hatidze sur les chemins de Macédoine, nimbée dans un contre-jour poétique, et ses gestes patients pour récolter le miel. Pour épicer un peu un scénario menacé d’immobilisme, les deux réalisateurs se sont focalisés sur une querelle de voisinage.

    Cette histoire quasiment sans paroles a la simplicité d’une tragédie grecque – Grèce limitrophe dont on sait qu’elle a mené la vie dure aux autorités macédoniennes dans le choix du nom de leur pays. Entre la vertueuse Hatidze, gardienne des pratiques ancestrales d’apiculture, qui voit d’un mauvais œil l’arrivée de ces voisins nombreux et bruyants, mais leur réserve néanmoins bon accueil, et Hussein, sa femme, ses sept (!) enfants, son troupeau beuglant et son avidité au gain qui le pousse à surexploiter la flore mellifère, le conflit est inévitable.

    On aurait aimé mieux connaître Hatidze et ce qui se cache derrière son sourire triste, les renoncements dont a été fait sa vie. Mais en voulant raconter une histoire, les réalisateurs renoncent à dresser le portrait de cette héroïne attachante.
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