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    Le Petit Nicolas - Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Le Petit Nicolas - Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?" et de son tournage !

    Cannes 2022

    Le film a été présenté en séance spéciale au Festival de Cannes 2022.

    D'un documentaire à un film d'animation

    À l'origine, il devait s'agir d'un film documentaire mêlant les vidéos d’archives de Jean-Jacques Sempé et René Goscinny aux histoires dessinées du Petit Nicolas. Finalement le projet a évolué et l’envie de réaliser la totalité du film en animation s’est imposée. Ce projet de longue date n'a vraiment été développé et financé qu'au printemps 2020, date à laquelle le réalisateur Benjamin Massoubre a rejoint l'aventure. Il raconte : "J’ai commencé par m’atteler à un travail de réécriture avec Anne Goscinny pour développer, notamment, les séquences qui racontaient les vies de Sempé et Goscinny et y ajouter un maximum d’éléments biographiques. En parallèle nous avons travaillé sur la direction artistique avec Fursy Teyssier et Juliette Laurent en faisant de nombreux allers-retours sur les personnages, les décors et les choix de couleurs."

    Surmonter la pression

    Se frotter à des monuments tels que Sempé et Goscinny représentait beaucoup de pression pour Amandine Fredon et Benjamin Massoubre. Ce dernier témoigne : "nous avions à cœur de célébrer ces auteurs et devions être à la hauteur de l’élégance qu’il y a dans le trait de Sempé et l’esprit de Goscinny. Le but était de rester dans l’hommage et garder une distance respectueuse pour ne glisser ni dans la caricature, ni le calque, ni l’hagiographie." Pour les voix off, ils ont souvent repris leurs propres mots dans des interviews et pour les dessiner, ils ont observé leurs façons de se mouvoir sur les vidéos d’archives. Ils ont aussi eu accès, grâce à Anne Goscinny, aux tapuscrits et aux dessins originaux du Petit Nicolas. "Ce rapport au toucher, au dessin à la plume, à l’écriture à la machine, au bruit des feuilles volantes... ce rapport tactile à la création devait faire partie intégrante du film."

    Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?

    À travers ce film se dessine une histoire de résilience et d'amitié, d'où le sous-titre « Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? ». "Le cœur du film se situe dans le destin de ces deux hommes qui ont imaginé pour Le Petit Nicolas une enfance rêvée et développé un humour et un caractère solaire pour pallier à des drames vécus dans l’enfance : la Shoah pour Goscinny et la violence d’un beau-père pour Sempé", explique Benjamin MassoubreAnne Goscinny renchérit : "Il y a un mot qui hélas est un peu galvaudé mais qui correspond parfaitement à mon père et à Sempé. Un mot qui pourrait être leur dénominateur commun : résilience. L’un a vu sa famille partir pour l’enfer, l’autre n’a pas reçu l’amour qui permet à un enfant de s’épanouir. Alors, ils ont créé ce Petit Nicolas qui vit une enfance rêvée [...]."

    La réalisatrice Amandine Fredon souligne que le contexte de production, en pleine pandémie, a renforcé l'envie de faire un feel good movie. "Ce Petit Nicolas fantasmé et l’humour qu’ils ont développé sont une réaction positive à ces traumatismes. Le film véhicule ce message très positif."

    Style visuel

    Le film contient deux univers bien distincts dans le film : celui du monde des auteurs et celui du Petit Nicolas. Pour ce dernier, les réalisateurs ont tenu à être au plus proche des illustrations du livre, que ce soit dans le trait ou dans la façon de ne pas dessiner entièrement les décors en laissant des surfaces blanches. Ils se sont basés sur les illustrations du Petit Nicolas mais aussi sur le travail illustratif de Sempé dans d'autres œuvres.

    Benjamin Massoubre revient sur les difficultés rencontrées : "il est presque impossible d’imiter son trait car il ne dessine jamais le même Petit Nicolas alors qu’en animation on a besoin de garder un personnage identique qu’on reconnaît immédiatement. Par ailleurs, ce qui fait toute la poésie de ses dessins, c’est leurs formats verticaux et un film oblige à un format horizontal."

    Les dessins ont été validés par Jean-Jacques Sempé. "Cela a donné lieu à des moments à la fois drôles et émouvants où il posait sa signature et ses appréciations sur nos propres reproductions de ses créations ou sur nos représentations de lui", se souvient Amandine Fredon.

    Le narrateur

    Les auteurs ont fait le choix de garder Le Petit Nicolas comme narrateur afin de rester fidèles au texte des nouvelles et retracer cette histoire à travers les yeux d’un enfant. Cela permettait également d'éviter qu'il soit passif, comme le développe Benjamin Massoubre : "En relisant les nouvelles, on s’est rendu compte que Nicolas était très présent parce qu’il raconte l’histoire mais il est finalement plus souvent spectateur des actions qui s’y déroulent. Pour le rendre proactif, il fallait lui créer une personnalité et lui donner un supplément d’âme, celle d’un petit garçon joyeux et curieux."

    Un rythme musical

    L'un des enjeux de la production a été de trouver le bon rythme pour entraîner le spectateur dans l’histoire malgré l’absence de structure narrative classique. Le film repose sur des séquences retraçant la vie des auteurs et huit nouvelles du Petit NicolasBenjamin Massoubre compare le rythme du Petit Nicolas - Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? à celui d'une comédie musicale. L'une des références était d'ailleurs Un Américain à Paris. "Il fallait donc lier les deux récits et rendre cohérentes les séquences entre elles pour pouvoir retomber sur une émotion."

    L'implication d'Anne Goscinny

    Romancière et fille de René Goscinny, dont elle gère l'œuvre et dont elle est l'unique ayant droit, Anne Goscinny a participé au scénario, aux dialogues et à l'adaptation du film. C'est la première fois qu'elle s'essayait à l'écriture d'un film, sous l'impulsion du producteur Aton Soumache. Elle a été épaulée par Michel Fessler, "un scénariste qui avait la double qualité d’être à la fois un immense professionnel et un homme d’une bienveillance rare". Quant à sa relation avec les réalisateurs, elle a davantage collaboré avec Benjamin Massoubre avec qui elle a repris le scénario de manière à ce que tout soit compatible avec l’animation.

    Chabat héritier de Goscinny

    Alain Chabat prête sa voix à Goscinny. C'est Anne Goscinny elle-même, qu'il avait rencontrée pour Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, qui l'a sollicité. Elle le considère comme "une sorte d’héritier spirituel de mon père" et ajoute : "Il était essentiel que l’acteur qui prête sa voix à mon père ait pour lui autant d’admiration que de tendresse ou d’amitié. Voilà deux hommes qui ont réussi à tisser une complicité sans jamais s’être rencontrés. Nous parlons là d’une connivence qui s’affranchit de la mort." Très grand admirateur de René Goscinny, le comédien était ravi de participer au film : "René Goscinny est une influence majeure depuis toujours. Il y aurait des dizaines de tomes à écrire sur ce qu’il a apporté à la bande dessinée, au cinéma, live ou d’animation, à l’entrepreneuriat, l’humour et la culture en général."

    Laurent Lafitte est Sempé

    Laurent Lafitte était ravi de participer au doublage du film : "Tout d’abord j'adore les films d’animation. Ils ont été ma porte d’entrée dans le cinéma, comme beaucoup d’enfants. Je garde un souvenir à la fois brutal et émerveillé de Bambi. J’ai également été très marqué par la poésie sombre du Roi et l’oiseau." L'acteur ne cache pas son admiration pour Sempé, auquel il prête sa voix : "Au-delà du Petit Nicolas, j’ai découvert l’univers de Sempé à l’adolescence. La finesse du trait qui fait croire que tout est simple, l’atmosphère mélancolique et jamais passéiste et cette poésie pleine d’humour, de délicatesse et de légèreté. La pertinence de son trait, de son observation, de son sens du détail a traversé presque un siècle. Je suis fasciné par cette acuité exceptionnelle."

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