Annoncé comme un échec critique et public, devenu nécessairement un échec critique et public, ‘Blue beetle’ n’est pas un échec à proprement parler, au sens où tout ou partie de ce qu’il est témoignerait de choix, de décisions ou d’orientations malheureuses : c’est juste un film de super-héros impersonnel, insipide, bête à manger du foin en fait. Passons vite sur le côté LatinoXploitation, déjà présent dans le Comic mais qui n’apporte rien de plus que quelques blagues vaseuses sur les tacos et la guacamole et le ciblage d’un segment bien précis du public, Blue Beetle est un surhomme lambda - très résistant, très rapide, surarmé et qui peut voler - et qui doit ses pouvoirs à l’absorption malencontreuse d’un artefact extraterrestre en forme de scarabée qui devient une sorte de conscience-assistant numérique permanente. C’est un peu débile…mais pas tellement plus que Spider-man quand on y pense…sauf qu’il est bleu et pas rouge, que c’est un scarabée et pas une araignée, et que c’est DC et pas Marvel. A son crédit, on peut remarquer aussi que Jaime Reyes partage avec Peter Parker une certaine modestie : ils n’ont pas souhaité ce qui leur arrive et ne sont que de grands ados aux ambitions limitées (trouver du boulot et pécho la fille). Partant de là, malgré un numérique clinquant assez offensant pour les yeux, “Blue beetle” est un film “Origins” tout ce qu’il a plus conformiste, fonctionnel mais sans âme malgré des effets spéciaux imposants, dont on ne sait pas s’il est le chant du cygne de l’ancien univers DC ou le couac de canard asthmatique de son renouveau. Ciblant clairement enfants et ados, il ne fait certes pas pire qu’un autre mais ni le héros ni son avatar superhéroïque ne marquent vraiment les esprits, pas plus que son antagoniste (Susan Sarandon, qui a du croire à un remake tardif du Rocky Horror picture show). En revanche, quelle audace d’avoir conservé, pour le méchant soldat en exosquelette, le nom de “Carapax” : depuis le “Galbatorix” de ‘Eragon’, je n’avais pas entendu un patronyme qui craignait autant…