D’emblée, je précise que j'ai préféré "The Flash" et "Black Adam" (voire même "Shazam! 2" et là j'ai vraiment honte) à ce quatorzième film du DC Extended Universe, réalisé par Angel Manuel Soto et sorti tout récemment. Ça donne déjà une idée du truc... Et en même temps, ça n'a pas bien d'importance puisque le film est déjà oublié avant même sa sortie, c'est-à-dire qu'il n'a eu aucune promo (notamment à cause - ou grâce - des grèves à Hollywood), que ce n'est pas un personnage "important", du moins connu, de DC et puis qu'il s'inscrit dans un univers qui est amené à mourir puisque James Gunn compte reprendre l'univers en main avec "Superman : Legacy" ; quoiqu'apparemment, il ferait quand même partie de ce dernier (enfin tout ça pour dire que c'est un gros bordel et que le film se fera de toute manière sûrement écraser par tout ce remaniement). Et puis bon, plus simplement, je pense que tout le monde se fout du film (on était quatre dans la salle par exemple), même si j'avoue que j'avais tout de même des attentes ! Effectivement, même si je ne connais pas le personnage des comics, l'affiche et les teasers me donnaient envie d'en découvrir un peu plus sur ce personnage qui avait l'air de sortir de l'ordinaire. Mais finalement non, il n'en sort pas mais s'enfonce au contraire dans du déjà-vu en plus de nous servir une parabole sur le racisme aussi subtile qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Car oui, c'est le premier film des studios film avec un héros latino ! Et c'est une très bonne chose mais lorsque le film nous le crie toutes les deux secondes, quitte à passer son intrigue au second plan, ça en devient problématique. Car si le héros est très cool et badass, on ne le voit que très peu dans son costume ! En effet, le film focalise davantage son intrigue sur la famille du héros et ça donne des scènes d'une lourdeur... Comme par exemple tous les gags de l'oncle qui sont insupportables, la grand-mère résistante qui sait manier les armes (gags vus et revus) et on a même le droit à une scène du vaisseau qui pète des gazes toxiques pour anéantir les antagonistes (oui, vous avez bien lus...). Et à côté de ces blagues qui ne feront rires que les gamins de moins de dix ans, on a quand même des sujets ou mêmes des scènes assez matures. Le film aborde des thèmes comme le deuil (c'est très maladroit et toujours aussi peu subtil mais c'est là), utilise parfois un langage grossier et a quelques scènes un peu (voire très peu mais c'est toujours ça) gores. Ce qui créer ce décalage dans lequel on ne sait jamais trop où se positionner, le film ne semblant pas vraiment avoir de public cible mais préférant au contraire parler à tous. Et ce fait de vouloir s'adresser à un public le plus large possible sans vouloir vexer telle ou telle communauté est le nouveau fléau qui touche les blockbusters modernes puisque ça donne des trucs complètement insipides et oubliables comme ici ! Ce qui est dommage car, encore une fois, le héros avait énormément de potentiel et puis les scènes d'action sont tout de même entrainantes, lisibles et très bien réalisées mais malheureusement que trop peu nombreuses (j'en compte trois ; sur deux heures, je vous laisse imaginer). Au niveau des acteurs, tout le monde à un jeu très sobre (et en même temps, c'est ce qu'on leur demande) même si les fans de "Cobra Kaï" seront contents de retrouver Xolo Maridueña dans le rôle principal. En ce qui me concerne, je suis très content de retrouver Susan Sarandon au-devant de la scène même si elle joue un personnage complètement insipide. Voilà, "Blue Beetle" est donc un film raté, une plantade comme il est coutume chez les gros studios depuis fin 2022 car je ne pense pas m'avancer en prédisant un gros four au box-office pour ce film.