Blue Beetle est un blockbuster de super héros sur un héros fort méconnu. Il n’a pas été un grand succès, comme à peu près tous les films de super héros récents. Est-ce à dire qu’il est mauvais ? Mon point de vue est mitigé. Ce film n’est pas foncièrement mauvais. Il cible juste un public clairement plus ado qu’adulte, mais en soi, le produit n’est pas désagréable. Visuellement c’est assez propre. On peut quand même regretter une mise en scène très classique et un recours abusif aux couleurs inutilement criardes. A un moment donné toute la ville est carrément violet fluo ! C’est parfois pénible, mais le film a des effets spéciaux franchement propres, c’est déjà pas si mal, et les costumes sont sympathiques, les véhicules aussi sont amusants, c’est pas ébouriffant, mais il y a une petite tonalité rétro dans cette esthétique parfois un peu naïve qui fonctionne bien. La bande son par ailleurs est plaisante dans le sens où elle ne repompe pas dans des titres pop basiques. Il y a un côté électro et planant parfois assez attrayant. A noter également que si le métrage reste soft, il est étonnamment plus violent que certaines productions à priori plus « adulte », notamment le dernier Aquaman. Ca aussi ça fait plaisir, notamment dans le final.
Scénaristiquement, ça casse pas trois pattes à un canard mais il y a de bonnes idées, comme celle autour de l’antagoniste, le lieutenant Carapax. C’est bien de donner de l’épaisseur à certains protagonistes, et en particulier les antagonistes. Maintenant, le film est assez facile, l’histoire est restreinte, il y a des touches d’humour un peu balourdes, mais il se dégage du film une fraicheur néanmoins plaisante et il y a aussi des moments de sérieux qui donne du relief à l’ensemble (l’arc autour du père). Pour moi, s’il y a des maladresses, le film dégage une certaine sincérité, il ne déballe pas juste son cahier des charges bêtement, il essaye d’épaissir l’ensemble avec un peu d’émotion et de sincérité.
Le casting est un peu tiède. Les acteurs jouent plutôt bien, mais il y a des seconds rôles assez lourdingues dans la famille du héros, et Sarandon en méchante n’est pas très convaincante. Elle manque de charisme, sa présence est anecdotique, largement effacée par Carapax, elle n’est pas à l’aise dans un blockbuster, et ça me rappelle furieusement ces erreurs de casting comme Juliette Binoche dans Godzilla ou Charlotte Gainsbourg dans Independence Day 2. Dommage. Le jeune héros est sympathique, et un peu comme tous les acteurs en fait, s’il n’est pas outre mesure mémorable, il dégage une sincérité dans sa prestation qui rend plus sympathique à son égard que d’autres acteurs de films de super-héros qui n’en ont rien à cirer.
En conclusion, Blue Beetle est un petit film de super-héros qui sans marquer le genre s’avère un sympathique divertissement. Ce n’est pas juste du vide avec des fx, il y a des personnages, qu’on aime ou pas mais qui existent, il y a une touche d’émotion, une certaine noirceur, l’humour est parfois un peu ridicule, mais bon, c’est pas envahissant non plus. 3.