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    L'Adieu (The Farewell)
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    Lucas C
    Lucas C

    1 abonné 19 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 juin 2020
    Cette histoire aurait été émouvante et touchante si elle n'avait pas été aussi longue, vide, banale et si la mise en scène avait été plus travaillée. Le film mène le spectateur seulement par l'intrigue principale et ne présente aucune réflexion, point de vu ou morale. Les images n'apportent rien à l'histoire et accentuent l'ennui par leur manque de diversité et d'utilité. Je pensais que ce film allait m'émouvoir mais je n'ai ressenti aucune émotion à cause de son caractère trop commercial. Je suis donc déçu et je le déconseille, malheureusement.
    tupper
    tupper

    132 abonnés 1 378 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 12 janvier 2020
    Touchant ? Pas tellement. Drôle ? Un peu. Instructif ? Sûrement. J’ai presque eu l’impression d’être face à un documentaire sur les mariages traditionnels chinois. Intéressant mais pas captivant.
    Théo Pouillet
    Théo Pouillet

    6 abonnés 184 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 janvier 2020
    Très touchant comme sujet, avec un casting très talentueux, en particulier Awkwafina qui joue à la perfection. Niveau réalisation rien à dire, c'est somptueux, avec une composition des plans vraiment remarquable.
    Remi S.
    Remi S.

    19 abonnés 135 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 janvier 2020
    Lorsqu’ils apprennent que Nai Nai, leur grand-mère et mère tant aimée, est atteinte d’une maladie incurable, ses proches, selon la tradition chinoise, décident de lui cacher la vérité et organisent un grand repas pour partager ses derniers moments.

    Second long-métrage de Lulu Wang, *L'Adieu* touche à la vie de la réalisatrice et tente de faire un bilan entre la nouvelle et l'ancienne génération d'une famille, toutes deux séparées de milliers de kilomètres.

    C'est dans une atmosphère de mensonge et de regret que se rythme le long-métrage. La famille Wang, qui au gré du temps à vu sa vie se diriger vers les USA, le Japon, ou rester en Chine, se retrouve tous ensemble dans une facette commune mensongère : celle de cacher à Nai Nai sa maladie et sa mort proche. Au milieu de toute cette fratrie recomposée, les yeux de Billi scrutent ces retrouvailles faussées par la tradition Chinoise à l'allure hypocrite. Elle est jeune, elle viens de New-York, et est toujours restée en contact avec sa grand-mère en Chine. Leurs relation est forte. Le liens entre l'ancienne et la nouvelle génération n'est pas rompu malgré l'éloignement et la réalité des choses.
    Mais comment peut-elle avouer son incompréhension face au choix de son père et de sa famille, de cacher la vérité à Nai Nai. Son ''statut'' de petite-fille, la conduit inévitablement à suivre ces aînés dans cette épopée mensongère au cœur de leurs Chine natale, oubliée depuis des années.

    C'est le mariage de Hao Hao (un petit-fils) qui justifie ces retrouvailles. Dans une touche humoristique qui va accentuer le récit au lieu de le laisser sombre, les événement de partage, les discussions sur la vie des uns et des autres, et l'amour familiales vont agrémenter ces adieux. Derrière les sourires et la joie, se cache la vérité sur la fin de vie proche de leurs mère et grand-mère tant aimée.

    Pour argumenter ce mensonge qui vaporise le récit, une certaine hypocrisie et certaines fausses-relations vont toucher cette famille. En grande partie, ce couple entre Hao Hao et sa petite-amie censés se marier mais dont la complicité reste assez flou.
    Mais c'est avant-tout l'évolution des choses et de la société qui amène à faire trembler d'émotion le récit. Au-delà du temps qui a séparé la famille, c'est la destruction du passé et la monotonie du présent qui touchent Billi. Les grands immeubles sans saveurs remplacent les anciennes maisons fleuries où elle jouait étant petite; la multiplication des pierres tombales qui donnent l'impression d'un grand parking dénué de beauté; les technologies et la saleté qui touchent la ville; et évidement le mensonge inspiré d'une tradition qui ne fait plus sens aux yeux de la jeune femme.

    Bien que sa fin perd un peu en subtilité, *L'Adieu* n'est pas dénué d'une certaine beauté, et apporte une touche chaleureuse et drôle dans ces retrouvailles mensongères entre les différentes générations de la famille Wang.

    Une performance intéressante de la jeune actrice Awkwafina, qui lui à valu le Golden Globe de la meilleur actrice dans un film musical ou comédie. Situation à suivre pour les Oscars ! Même si *L'Adieu* sombrera surement dans ''l'oubliable'', cette année 2020 commence plutôt bien !
    Scénario Catastrophe
    Scénario Catastrophe

    30 abonnés 156 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 janvier 2020
    Extrêmement sensible à la photographie dans les films, je ne peux qu'apprécier le soin apporté à celle-ci. Les cadrages sont très travaillés, pittoresques, à l'image de la première scène, ou l'on voit un tableau "kitsch" de montagne derrière un parterre fleuri. La dernière scène aussi, spoiler: une envolée d'oiseaux, en Chine effrayés par le "ha" de la Billie des USA
    , est très marquante et s'est instantanément imprimé dans ma mémoire. Les images de Chine sont contemplatives, entre folie urbanistique et repas en famille, que la réalisatrice se plaît à filmer de plein de manière différentes. J'ai trouvé les allusions des chinois, qui considèrent mieux tout autre pays que le leurs, un peu répétitives et lassantes, elles avaient tendance à écarte du sujet principal, sans que celui-ci ne nous touche jamais vraiment. Je n'ai pas identifié de moment vraiment drôles, bien que l'on sente que c'est la volonté de la réalisatrice. En fait, Les situations comiques ont tendance à s'effacer très rapidement, et alors, ce film devient suffisamment ennuyeux.
    Etienne Roussey
    Etienne Roussey

    1 critique Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 10 janvier 2020
    Un film très décevant, une chute des plus minables, une fin de film qui ressemble à mes anciens montages vidéos en art plastique. Pourquoi avoir suivi la réalité et ne pas l'avoir un peu romancée,
    En bref, d'un ennui total,
    islander29
    islander29

    863 abonnés 2 354 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 janvier 2020
    Le sujet est d'une sensibilité rare (cacher à une personne qu'elle va mourir prochainement)….Le film l'est aussi, ...Le film a une grande qualité, c'est un mélange de pudeur constante (aucun personnage n'en fait trop) et d'humour au dixième degré (notamment sur les habitudes chinoises (les scènes du restaurant et du cimetières sont si équivoques, presque surréalistes), qu'on en sourit intérieurement…..Le film est d'une grande maitrise dans les dialogues d'un réalisme touchant...On note aussi le naturel des comédiens et leur sensibilité qui sonne très juste;....On est en immersion avec cette famille, dont certains membres, les plus jeunes viennent des USA et d'autre du Japon…..On est dans la modernité de la Chine, avec une vie sociale entre enthousiasme et résignation...Chaque personnage montre son caractère (j'ai adoré celui de la petite New Yorkaise qui veut mettre les pieds dans le plat, pleine de jeunesse, celui du fils travaillant au Japon, très digne)...Le film parle d'amour et de dignité, il le fait comme une comédie dramatique avec beaucoup de sincérité et de retenue...Dépaysement garanti ….C'est tout cela que j'ai gouté et apprécié...Je conseille…..
    traversay1
    traversay1

    3 572 abonnés 4 861 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 janvier 2020
    L'ambition de L'adieu est de montrer le choc de deux cultures, à travers une famille éclatée entre la Chine et l'Amérique, avec un mensonge originel que le film fait partager d'emblée, en toute connivence, avec le spectateur, créant dès lors un suspense bien artificiel, d'ailleurs désamorcé par la révélation finale (oui, il s'agit d'un "vrai" mensonge tiré de la vie de la réalisatrice). Le film est bienveillant vis-à-vis de ses personnages et met en avant le grand amour existant entre une vieille dame et sa petite-fille, séparées par un océan et des modes de vie différents. Bienveillant mais pas davantage, se contentant d'effleurer plusieurs sujets pour s'en tenir à des saynètes mignonnes, des dialogues parfois insipides et des situations qui ménagent la chèvre et le chou, évitant autant que faire se peut de plonger dans le mélodrame pur et dur. Côté comédie, c'est pour le moins poussif et, de toutes manières, illustré de manière très plate par une mise en scène incolore qui tente de temps à autre de se régénérer avec des ralentis superfétatoires. L'aspect hybride et plutôt politiquement correct (les grands mutations chinoises, si présentes dans les meilleurs productions récentes venues de l'Empire du Milieu, ne sont traitées que de façon anecdotique dans L'adieu) aboutit à un film qui n'a pour seul atout que sa déclaration d'amour à la famille. Ici, le cœur a ses oraisons plutôt raisonnables et une volonté de plaire au plus grand nombre (publics chinois, américain et plus loin encore) qui semble assez efficace, avec un positionnement parfait pour les Oscars.
    ffred
    ffred

    1 698 abonnés 4 019 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 9 janvier 2020
    Et dire qu'on nous vend ça comme le film de l'année, l'un des favoris aux Oscar, etc...Il y a longtemps que je ne m'étais pas ennuyé comme cela au cinéma. De plus ce n'est ni drôle, ni émouvant, malgré le pathos mis dans le truc pour faire pleurer dans les chaumières. La mise en scène est aussi plate que le scénario (autobiographique) qui enfile les clichés et les lourdeurs. Pourtant, plusieurs thèmes auraient pu être développés. Choc des cultures, des générations, exil, retour au pays, relations familiales...Tous ne sont que survolés, sans épaisseur, sans humour et sans émotion. Les acteurs ne s'en sortent pas trop mal mais rien de bien transcendant non plus. Je ne comprends toujours pas le Golden Globe de la meilleure actrice dans une comédie (devant Emma Thompson et Cate Blanchett) attribué à Awkwafina lors de la récente cérémonie. Bref, un film lisse et formaté pour plaire autant des deux côtés du pacifique, apparemment c'est réussi. Pour moi, c'est non. A peu près lancé dans les mêmes conditions il y a deux ans, Crazy Rich Asians, s'il est aussi déjà oublié, avait au moins le mérite de la dérision et était très drôle !...
    Le dernier tango
    Le dernier tango

    1 abonné 11 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 janvier 2020
    Film touchant, avec de très bonnes interprétations, malgré un sujet pesant, le film a touche légère permettant de passer un agréable moment. Le personnage de la grande mère est super, l'élément moteur. De plus, il y a une certaine touche d'humour bien placé.
    Rien d'ultra novateur mais très efficace, synonyme de bon moment.
    Et aussi, il est surtout intéressant d'étudier le rapport USA et Chine avec la différence de perception de ces deux pays par rapport à la génération, l'importance de l'American dream tout en conservant l'esprit traditionnel chinois.
    Camille P.
    Camille P.

    20 abonnés 47 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 janvier 2020
    Ce film est inspiré de l’histoire de la grand-mère de sa réalisatrice, Lulu Wang.

    Nai Nai, une vieille femme chinoise, est atteinte d’un cancer du poumon et n’a plus que 3 mois à vivre.

    Elle ne sait pas qu’elle est malade car les membres de sa famille ont décidé de lui cacher son état pour « lui éviter de porter ce fardeau ».

    Sous un faux prétexte, ses enfants et petits-enfants, dispersés à New-York et au Japon, décident de se retrouver en Chine pour passer du temps avec Nai Nai avant sa mort prochaine.

    La question centrale du film posée par Billi, la petite fille de Nai Nai, est donc de savoir si l’on peut cacher à quelqu’un qu’il va mourir. Et si on le fait, est-ce pour protéger l’individu en question et ne pas « gâcher sa bonne humeur » ou est-ce parce que, selon la croyance chinoise, ce n’est pas le cancer lui-même qui tue un individu mais la peur du cancer ? De mon point de vue, c’est surtout la lâcheté qui justifie un tel acte.

    Et a-t-on le droit de mentir à quelqu’un sur son état de santé ? En Chine, c’est une pratique très courante. Dans la culture occidentale, défendue par Billi, c’est impensable et c’est même interdit.

    On se demande d’ailleurs pendant tout le film si Nai Nai est vraiment dupe de l’énorme mensonge familial.

    Le film montre également la culture chinoise telle qu’un occidental peut l’imaginer : les chinois qui ne se prennent pas au sérieux, les hommes qui pleurent sans se cacher, les offrandes faites aux morts, le karaoké, le goût de l’ivresse et de la bonne chère.

    Cette famille chinoise, portée par d’excellents comédiens (en particulier Zao Shuzhen, la grand-mère, Awkwafina, la petite fille et Tzi Ma, le fils ainé) est drôle, émouvante et décidément très attachante.

    La BO du film est également très bien choisie.

    C’est donc un bon film qui m’a plu et durant lequel je ne me suis pas ennuyée.

    De là à le considérer comme « le film de l’année » ainsi que cela est mentionné sur l’affiche du film qui fait référence au magazine les Rolling Stones … il ne faut quand même pas exagérer. J'ai vu de meilleurs films que celui-ci en 2019 et il y a bien d'autres films très prometteurs à sortir en 2020.
    Cinévore24
    Cinévore24

    342 abonnés 705 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 janvier 2020
    L'histoire de retrouvailles et d'un mensonger lié au poids des traditions.
    Une chronique familiale coincée par moments par les codes du cinéma indépendant américain.
    Un film sur les variations occident/orient, déroulant son intrigue simplement et faisant s'installer l'émotion peu-à-peu.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 8 janvier 2020
    Un des grands films de cette année ! À voir absolument ! Lulu Wang parle génialement de la famille et de ce que l'on peut dire...
    RedArrow
    RedArrow

    1 665 abonnés 1 529 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 janvier 2020
    "D'après un vrai mensonge"... À travers cette brève formule introductive prêtant à sourire, "The Farewell" explicite bien sûr le caractère authentique de l'histoire que l'on s'apprête à découvrir mais on peut déjà y déceler également la manière dont son récit, tout autant intime qu'émotionnellement universel par essence, va déborder de ce cadre pour aller mettre en lumière le mal-être silencieux de toute une communauté.

    Ce deuxième long-métrage de Lulu Wang débute donc sur Nai Nai, une petite vieille dame chinoise dont le caractère bien trempé nous la rend instantanément attachante. Nos présentations avec elle se font par l'intermédiaire d'une conversation entre deux continents. Plus précisément, un dialogue entre elle, la grand-mère privée d'une grande partie de sa descendance désormais exilée de la Chine, et Billi, sa petite-fille sino-américaine installée à New York depuis l'enfance. Des milliers de kilomètres ont beau physiquement séparer ces deux femmes, leurs quelques mots échangés suffisent à témoigner d'un lien grand-mère/petite-fille fort et unique.
    Alors, quand Billi apprend par la bouche de ses parents que Nai Nai n'a plus que quelques mois à vivre à cause d'un cancer, inutile de préciser l'ampleur du drame que cela représente pour la jeune femme, d'autant plus que la famille a pris la décision de cacher le diagnostic à la grand-mère afin de l'épargner de cette souffrance ! Le mariage avancé d'un cousin va ainsi devenir le prétexte idéal pour que toute la tribu se retrouve en Chine à partager un ultime moment avec Nai Nai après des années de séparation...

    "The Farewell" part donc d'un mensonge, une omission volontaire de toute une famille sur leur sort de leur aînée simplement pour se retrouver dans l'allégresse d'un heureux événement présent plutôt que dans la perspective d'un malheur futur. Évidemment, du point de vue de Billi, ce maintien permanent dans un déni illusoire va tourner à la véritable torture émotionnelle car, si ça ne tenait qu'à elle, sa grand-mère serait éclairée sur ses problèmes de santé depuis longtemps ! Pourtant, et intelligemment, le film nous révèle très tôt que la jeune femme est finalement dans une position similiaire à sa famille, prise elle-même dans la toile d'un secret qu'elle cherche à cacher. Il en résulte un premier arrangement d'ordre personnel avec la réalité, où le mensonge et la vérité se lient selon des visions différentes mais toujours dans le but que le premier entrave la nature potentiellement blessante de la seconde. À partir de là, cette espèce de balancier virevoltant entre les contradictions refoulées par chacun va graduellement s'élargir à d'autres sphères et se fondre dans la dynamique du récit...

    Comme évoquée, la donne culturelle va jouer un rôle crucial, à commencer par la maladie passée sous silence de Nai Nai. La pratique semble en effet coutumière en Chine mais, bien entendu, pour le regard d'un(e) Occidental(e), ici symbolisé par celui de Billi, ce n'est pas une chose aisée à concevoir même si elle accepte de jouer le jeu de sa famille in fine.
    Toujours selon la perspective de Billi, ses réminiscences d'enfance en compagnie de Nai Nai sont devenues une forme de perfection dans son esprit, tranchant radicalement avec sa vie aux États-Unis et, plus particulièrement, sa relation terne avec ses parents (les quelques dialogues en anglais se font essentiellement avec eux, les meurtrissures d'une vérité non édulcorée les gouvernent au milieu des non-dits). Cependant, ses souvenirs ressassés par le prisme naïf de la jeunesse seront souvent mis à mal face à de fugaces images de ce qu'aurait pu devenir Billi si elle avait eu le choix de rester en Chine.
    Plus largement, cette vision idéalisée de ce pays est ravivée par cette unité familiale retrouvée où les banquets gargantuesques et alcoolisés sont devenus la traduction chaleureuse de la pudeur asiatique pour évacuer la vérité des sentiments. Mais, si ces belles images de repas de famille sont un agréable mirage momentané, les doutes existentiels de l'ensemble des convives peinent à y être véritablement contenus, principalement ce rapport complexe vis-à-vis de leurs racines chinoises où chacun tente de justifier ses choix migratoires par des arguments qui ne reflètent pas forcément la réalité. Le maintien des apparences prend ainsi constamment le pas sur la franchise dans une Chine qui est elle-même devenue un symbole de ce paradoxe.
    Consciente de l'opportunité que lui offre le cadre de son pays d'origine pour exacerber la perte de repères vécue par ses personnages, Lulu Wang laisse en parallèle sa caméra s'attarder sur une société chinoise où la tradition tend à sombrer dans le néant face à une volonté de se calquer sur les "modèles" occidentaux ultramodernes, et ce aussi bien en termes d'architecture que dans les mentalités (le simple de fait de mentionner les États-Unis fait briller les yeux des locaux rencontrés).
    Dans son ensemble, "The Farewell" s'évertuera à mettre brillamment en exergue le fait que ses personnages perdent une partie de ce qui les définit si les racines auxquelles ils peuvent se raccrocher ne sont plus présentes. Le côté éphémère de leurs divers mensonges pourra leur maintenir un temps la tête hors de l'eau, toutefois, ce sera bel et bien la vérité et la force de leurs liens familiaux, dernier socle inébranlable de leurs existences respectives, qui pourra soulager leur détresse commune.
    Pendant que les teintes de l'image à la lisière du pastel du film témoigneront encore un peu plus d'une ère en train de s'effacer ou que le délicat mélange de tristesse mélancolique sur fond de tableaux frisant parfois l'absurde fera écho à la confusion émotionnelle de ses héros, le coeur de "The Farewell", cet amour profond entre Billi et Nai Nai, lui, demeurera notre bouée jusqu'à nous emporter définitivement dans des derniers instants bouleversants...

    On pouvait penser que le gros succès d'un bien plus artificiel "Crazy Rich Asians" ouvrirait grand les portes hollywoodiennes à un film tel que "The Farewell"... Eh bien, non, il n'en est rien, Lulu Wang a dû énormément batailler pour que ce long-métrage ô combien personnel se concrétise enfin (il aura fallu qu'elle raconte son émouvante histoire lors de l'émission radio American Life), preuve que l'industrie cinématographique US a encore bien du mal à miser sur un projet consacré à ce qu'elle juge bêtement être non représentatif de la société américaine dans son ensemble (et ne comprend tout bonnement rien à sa portée universelle). Bon, évidemment, le film produit par A24 aujourd'hui a toutes les qualités pour être le prototype même d'un aimant à récompenses mais, au vu de son parcours dont il résulte, de la sincérité qui en émane, de l'intelligence de son traitement et de sa propension à nous émouvoir avec brio, il serait bien dur de lui reprocher les potentielles statuettes et nominations qu'il va récolter dans son sillage. En ce sens, le Golden Globe de la Meilleure Actrice reçu par Awkwafina pour sa superbe prestation dans le rôle de Billi n'est sûrement qu'un commencement et c'est tant mieux car "The Farewell" le mérite amplement.
    FaRem
    FaRem

    8 647 abonnés 9 528 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 novembre 2019
    Lulu Wang dresse le portrait d'une famille qui a une manière bien particulière de gérer la maladie de l'un des membres de la famille. Nai Nai n'a plus que quelque mois à vivre, mais elle ne le sait pas, car sa famille le lui cache. Billi, la petite-fille, est choquée par ce mensonge et à son retour en Chine pour passer du temps avec sa grand-mère, elle vit une sorte de choc culturel, comme nous d'ailleurs. Comme indiqué dans le film, la loi chinoise permet à la famille de mentir, ce qui est illégal aux États-Unis et chez nous. Une vraie différence de cultures, car les Chinois pensent que la santé mentale et émotionnelle est directement liée à la santé physique. C'est ce que dit l'un des personnages en disant que c'est la peur du cancer qui fait mourir et pas la maladie elle-même. Il faut savoir que ce film est basé sur l'histoire de la famille de Lulu Wang, la réalisatrice. Ce n'est pas la seule particularité de ce film, mais pour le reste, il faut le découvrir par vous-même et pas seulement en regardant le film... L'histoire derrière le film m'a peut-être même plus touché que le film lui-même. "The Farewell" est plus intéressant que réellement bouleversant. Tout simplement parce que l'on découvre quelque chose de nouveau, une nouvelle façon d'aborder la maladie et comme cela devient un sujet tabou, il n'y a pas vraiment de moments d'émotion. J'ai bien aimé découvrir cette façon de procéder face à un terrible drame et le film est pas mal, mais je m'attendais quand même à mieux et surtout à quelque chose de vraiment touchant.
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