Quel dommage que le scénario soit ce qu'il est, car visuellement, c'est une claque. Wes Anderson a encore upgradé sa maitrise de l'image, du coup, on en ressort d'autant plus frustré. Les plans sont magnifiques, composés comme des petits tableaux esthétiques pleins de merveilleuses trouvailles graphiques.. Trop, d'ailleurs, car une seule vision ne permet pas d'appréhender toute la richesse des plans, surtout en VOST, et il faudrait une 2ème, voire une 3ème vision, pour bien tout apprécier à sa juste valeur... Mais aura-t-on envie de s'infliger le film plus d'une fois...? J'en doute..
Ça commence moyen avec le nom de la ville (Ennui-sur-Blasé) qui sonne comme une boutade assez mal trouvée à nos oreilles françaises, et ne fait qu'empirer, surtout passé l'article sur l'art contemporain (suffisamment barré pour capter notre attention, quoique trop long). En effet, passé ce "sketch"-là, on se désintéresse totalement de ce qui advient, à commencer par la partie Mai 68, où seul Timothée Chalamet retient -un peu- l'attention. Lyna Khoudri ânonne son texte, Frances McDormand n'y exprime pas grand chose (comme d'hab depuis quelques années?).. Et je ne parle pas du dernier article, qui mélange prise d'otage et menu gastronomique, pendant lequel j'avais de toute façon perdu toute envie de faire le moindre effort. Car oui, ce film est fatigant à suivre, Anderson nous "dégueule" littéralement trop d'infos à la minute, trop de bavardage, et ce déferlement ad nauseam m'a bien vite noyé et ecoeuré. Je l'attendais avec impatience, ce film, et pour moi, tout est retombé très vite comme un soufflé trop cuit.