Génial foutoir
Qui peut réunir sur un même écran, Thimothée Chalamet, Léa Seydoux, Tilda Swinton, Bille Murray, Saoirse Ronan, Arian Brody, William Dafoe, Elisabeth Moss, Christoph Waltz, Frances McDormand, Mathieu Amalric, Benicio del Toro, Owen Wilson, Edward Norton, Liev Schreiber, Lyna Khoudri, Félix Moati,… et j’en oublie ? Le seul, l’unique, le vrai Wes Anderson. Cette comédie dramatique teintée de romance met en scène un recueil d’histoires tirées du dernier numéro d’un magazine américain publié dans une ville française fictive du 20e siècle.100 minutes totalement qui fourmillent de trouvailles et de loufoquerie. Une leçon de cinéma.
Depuis 2003 et sa Famille Tenenbaum, l’univers Anderson s’est affirmé et imposé dans le cinéma mondial. Moonrise Kingdom et The Grand Budapest Hôtel sont là pour en témoigner. Ce film est composé de quatre histoires réunies dans les pages du magazine The French Dispatch of the Liberty, Kansas Evening Sun, et nous relate l’exploration d’Ennui-sur-Blasé, vénérable ville édifiée sur une colline, avec sa cathédrale et ses tours, ses étroites rues pavées serpentant entre de vieilles maisons de pierre, son côté charmant... Et ses bas-fonds, sa vie nocturne et ses malfrats. Pour illustrer ce récit, le film est entrecoupé de 3 longs sketches : Le chef-d’œuvre de béton, Refonte d’un manifeste et La salle à manger privée du commissaire. L’amour de notre réalisateur trouve ici une sorte d’apogée avec, non seulement un bon nombre de nos acteurs et actrices à l’affiche, mais aussi le tournage qui s’est déroulé à Angoulême. Pour 25 millions de dollars, Anderson nous fait voyager, rire, rêver et nous extasier devant son sens du cadrage, des couleurs pastels – comme passées sous le verre du temps - et du rythme – plus qu’endiablé -, sans oublier de nous faire entendre la musique subtile d’Alexandre Desplats. Inventif et spectaculaire, voilà un monument d’humour et un régal pour les yeux.
Côté casting, j’ai tout dit. C’est hallucinant ! Le grand jeu restant de reconnaître chacune de ces stars tellement Anderson les rend méconnaissables. On pourrait voir et revoir ce bijou sans en épuiser tous les détails de mise en scène comme de dialogues qui jalonnent cette fresque visuelle et sonore qui alterne le noir et blanc avec la couleur, le français et l’anglais, l’image traditionnelle et l’animation. Vous l’avez compris c’est foisonnant d’idées et de génie. On le sait depuis longtemps, le génie et la folie se confondent volontiers. En voici encore une preuve. Envoûtant ! Quand on pense qu’il y en a qui attendent avec impatience Les Bodin’s en Thaïlande !!!