Derniers Avis sur La Cible hurlante

Douglas Hickox a montré son talent à travers 10 films ce qui a suffit pour lui donner une grande place parmi les cinéphiles britanniques. Dans ''la cible hurlante'' sa mise en scène saute aux yeux. Du début à la fin elle garde sa cohérence quasiment étouffante, elle est tout sauf classique et peut déplaire. Ce qui est certain, c'est qu'elle ne comporte nulle maladresse et que tous les plans sont choisis, leurs distances par rapport aux spectateurs est réduite au minimum, il en faut même parfois plusieurs pour tout comprendre de ce qu'il se passe. Bref, une succession de chocs visuels aggravés par la présence d'Olivet Reed toujours aussi impressionnant de violence rentrée. Le scénario n'a aucune importance, visiblement Hickox s'en fiche en dehors des allégories sur la vengeance, la mort le remord et la rédemption. Jill St John est bien belle et seule son image est douce dans un tel monde urbain d'une grande noirceur.

Sans qu'il m'ait déplu la première fois que j'ai vu La Cible hurlante j'étais un peu resté sur faim, je m'attendais à un film plus radical et violent.
En le revoyant je me rends compte que sans être un polar magistral, j'avais tout de même quelque peu sous-estimé ce film qui est un très bon représentant du polar britannique ayant une touche de social.
Comme lors de ma première vision, une des raisons qui m'a fait regarder ce film c'est la présence d'Oliver Reed. Un excellent acteur (il fait partie des mes acteurs fétiches) qui a eu à cause de son caractère rugueux et de son penchant pour la bibine (apparemment lors du tournage du présent film, il n'aurait pas été pénible) une carrière chaotique, carrière qui aurait pu être plus grandiose néanmoins il a suffisamment de bons films à son actif pour nous intéresser.
La Cible hurlante fait clairement partie de ses bons films, il est parfait dedans en taulard s'échappant de sa prison suite à un dépit amoureux. Avec sa faciès de brute mais imminemment charismatique il restitue bien l'ambiguïté de son personnage à la fois une brute qui n'accepte pas que l'on barre son chemin et en même temps ayant quelque chose de fragile dès qu'il pense à sa belle qui l'a abandonné. Les autres acteurs ne sont pas en reste, notamment Ian McShane ami et compagnon d'évasion, sous des apparences correctes il est plutôt lâche et violent.
Le début commence par une scène d'évasion assez tendue, il s'en suit un parcours ponctué de violence et de scènes prenantes, l'ensemble du film se suit sans ennui jusqu'au final cruel. Le réalisateur Douglas Hickox sans être un génie du 7ème Art, a tout de même une mise en scène particulière, je pense à la façon de filmer le face-à-face entre Reed et sa compagne jouée par la sexy Jill St John dans le parloir de la prison, ou encore la fusillade entre l'évadé et les motards de la police et même la vision de cette barre d'immeuble montrée comme une sorte de prison.
Donc voilà un bon polar britannique des années 70, ce n'est pas un chef-d'oeuvre mais si vous aimez le genre il est à découvrir.
A signaler une bonne musique aussi.