À peine 6 mois après la sortie des Municipaux premier du nom, les Chevaliers du Fiel ont mis en chantier la suite. "Tant qu’un sujet ne me semble pas épuisé, je continue de l’exploiter. C’était le cas avec Les Municipaux. Leur premier scénario bouclé, ils m’inspiraient encore ! Le résultat est que je me suis retrouvé très vite avec la matière d’un deuxième volet. Comme le premier avait eu un joli succès, Francis Ginibre et moi nous sommes dit que c’était le bon moment, qu’il fallait, comme nous le conseille le dicton, battre le fer quand il est chaud. (rire) Et tant pis, si on allait en sortir lessivés ! Ce deuxième volet est plus social. Il parle des inquiétudes des Municipaux, de leurs revendications et de leurs petits drames personnels. Il met aussi en scène les pressions auxquelles la société les soumet, par exemple, celle de se marier, et si possible, avec quelqu’un du coin, parce que, chez les Municipaux, on ne quitte pas sa ville comme ça !", explique Eric Carrière.
Les Chevaliers du Fiel ont un attachement particulier pour les employés municipaux. Eric Carrière explique pourquoi : "Ce sont des gens qui mettent les mains dans le « cambouis » de la vraie vie. Ils « font ». Certains sont affectés dans les bureaux, d’autres dans les piscines, d’autres encore à la voirie ou dans les jardins publics. Ils peuvent tenir toutes sortes de postes ! Leurs boulots sont très variés et pas toujours faciles. Se lever à quatre heures du matin pour ramasser les poubelles, il faut le faire ! On peut penser ce qu’on veut de ces employés si particuliers, les critiquer, les moquer… quoi qu’il en soit, dès qu’ils ne sont plus là, on s’en rend compte et c’est vite le chaos !"
Cela fait 30 ans que Francis Ginibre et Eric Carrière font rire le public avec les Chevaliers du Fiel : "Quand on s’est rencontrés, notre complémentarité nous a, si j’ose dire, sauté au coeur. Francis n’écrit pas, mais il me connaît comme sa poche. En duo, il est sans doute le meilleur partenaire que je puisse avoir. Il me fait rire autant qu’au premier jour. En tant qu’acteur, je le trouve excellent, et en tant qu’homme, il est exquis. Francis est simple, loyal facile à vivre et doué pour le bonheur. Ma confiance en lui est absolue. Je serais bien bête d’aller chercher ailleurs. Je pense qu’il pense la même chose ! Peut-être que sans moi, il n’aurait pas eu le loisir de s’exprimer autant qu’il le fait. Je crois qu’en trente ans, on ne s’est pas engueulés plus de deux fois. On ne se parle jamais de notre plaisir à être ensemble. On avance, « mano dans la mano », c’est tout !", confie Eric Carrière.
Quand il n'écrit pas, Eric Carrière laisse trainer ses yeux et ses oreilles, partout, tout le temps. Alors forcément, ses films regorgent de trucs qui sont vrais et d’autres qui sont inventés. Aux spectateurs de démêler le vrai du faux. "Cela dit, la réalité dépasse parfois la fiction. La séquence où on organise un pot de départ pour un mec qui part en congés maladie par exemple a réellement existé ! C’est pareil pour les vannes… quand j’écris, tout finit par se mélanger. Par exemple, « Est-ce qu’on boit parce qu’on est con ou est-ce qu’on est con parce qu’on boit ? »… Je ne mettrais pas ma main au feu que cette vanne est réellement de moi. (rires)"
Les Chevaliers du Fiel ont tourné Les Municipaux à Port-Vendres. "Je suis un homme du Sud-Ouest. J’aurais pu tourner dans la région toulousaine, mais celle des Pyrénées-Orientales s’est montrée plus généreuse en aides. Ça tombait bien. Port-Vendres, c’est formidable : les habitants sont adorables et l’environnement, magnifique. Il y a la montagne, la mer et un port, qui permet, entre autres, de s’amuser à faire tomber des bus dedans ! (rire). Je suis content parce que la région a été payée en retour de sa générosité. Beaucoup de gens qui avait vu le premier volet des Municipaux sont allés ensuite découvrir Port-Vendres. En plus, à chacun de nos deux tournages, ce sont environ un million d’euros (hôtels, restaurants, locations, etc.) qui sont tombés dans l’escarcelle du petit port", relate Eric Carrière.